Près de 2 000 après son inscription sur les murs d'une bâtisse de Pompéi, un message électoral a été retrouvé par les archéologues étudiant la zone centrale de l'ancienne cité romaine. Une aubaine pour les chercheurs, leur permettant d'en apprendre plus sur les intrications électorales peu après la fin de la dynastie des Julio-Claudiens.
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En Rome antique aussi, les campagnes électorales battaient leur plein. C'est ce que démontre une nouvelle découverte dans les ruines de Pompéi, en Italie. Une équipe d'archéologues travaillant dans la « Regio IX », au centre de la cité détruite, a relevé la présence d'une inscription sur un murmur appelant à voter pour un certain Aulus Rustius Verus. Aspirant à de grandes fonctions au sein de l'État, la carrière de Rustius fascine les chercheurs, qui soulignent la singularité des pratiques de ce personnage se voulant haut dignitaire.
Un message de campagne électorale à l'intérieur d'une maison de Pompéi
Malgré des caractères manquants, les experts ont rapidement déchiffré le message en latin : « Je vous implore de faire de Aulus Rustius Verus un véritable édile, digne de l'État. ». Si les Romains étaient coutumiers de la politique, avec un véritable appareil d'État déjà établi durant la République, les messages propres à des campagnes électorales se trouvaient habituellement à l'extérieur des bâtiments. Ici, elle est gravée à l'intérieur d'une demeure. Pour les historienshistoriens, cela s'explique par la création potentielle d'un lieu de rendez-vous politique dans ce même bâtiment. Une sorte de salle de meeting, presque 20 siècles avant les campagnes électorales modernes.
Un haut représentant de l’État romain
Retraçant le parcours d'Aulus Rustius Verus, les chercheurs ont découvert que ce dernier avait été nommé duumvir. Dans l'Empire, l'édile est un magistrat chargé des missions de police, de l'inspection des bâtiments et de l'organisation des jeux publics. Le duumvir est un poste plus prestigieux encore. Le magistrat est ici placé dans un collège de deux individus, devant s'occuper de diverses missions, supervisant notamment la constructionconstruction et l'entretien de temples.
Malheureusement pour Rustius Verus, il est possible que le politicien ait lui aussi subi l'ire du VésuveVésuve lors de l’éruption ayant ravagée la cité en 79. Mais les ambitions du citoyen fait magistrat est enthousiasmant pour les archéologues, ouvrant une nouvelle fenêtrefenêtre de compréhension sur la vie politique dans l'un des lieux les plus fourmillants de l'Empire romain.