Dans le nord de la Corse, les archéologues ont fait une découverte inattendue et impressionnante. Les restes d’un bâtiment antique, construit par les Étrusques, ainsi que des dizaines de kilos d’artefacts, ont été retrouvés et fouillés par l’Inrap.


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    Des fouilles archéologiques préventives en Corse ont permis d'exhumer une petite merveille historique. Dans la commune de Ghisonaccia, dans le nord de l'île de Beauté, ce qui n'était qu'un projet de constructionconstruction de maison a fini par mobiliser les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) à la fin de l'année 2023. Sous le terrain, les vestiges d'une demeure étrusque reposaient depuis environ 2 500 ans. Les recherches se sont étendues sur 605 mètres carrés, durant près de deux mois. Outre la construction ancienne, des dizaines d'artefacts datant de l’ère étrusque ont été sécurisées par les archéologues.

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    C'est un grand domaine, construit et habité entre le VIe et le IVe siècle avant J.-C., que l'Inrap fouillait donc en 2023. À 800 mètres du littoral, les bases du bâtiment sont décelables grâce à des structures de galets délimitant les mursmurs de la bâtisse. L'emménagement de l'habitation est décrit comme homogène par l'Inrap, avec une base au sol atteignant les 50 mètres carrés. Les archéologues ont observé un nivellement du plateau sur lequel est installée la demeure, avec une pente déclinant légèrement, de 3 %. Un long fossé s'étend jusqu'à la rivière Alzetta, ayant possiblement servi à capter le cours d'eau pour le diriger vers le site.

    Image du site Futura Sciences

    Dans les fondements du site étrusque de Ghisonaccia, les archéologues ont déterré une importante quantité de céramiques. © B. Chevaux, Inrap

    Au sein du complexe, des fragments de poteries jonchaient les diverses stratesstrates excavées. En tout, ce sont 43 kilos de céramiquescéramiques que les archéologues ont déterrés à Ghisonaccia. L'institution précise que ce sont des poteries communes, servant généralement à stocker des aliments, sans éléments décoratifs particuliers. Pour les universitaires et les historienshistoriens, ce chantier de fouilles est une aubaine : elle permet d'analyser plus en détail la place de la Corse au sein de la société étrusque. L'Inrap évoque notamment son importance dans le commerce méditerranéen, bien avant la montée en puissance de la République romaine.