Vous pensiez qu'exception faite de Jeanne d'Arc, les guerres médiévales étaient une affaire d'hommes ? Une récente découverte faite en Espagne pourrait tout bouleverser : le squelette d'une femme enterrée aux côtés de moines-soldats et présentant des blessures de guerre similaires.


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    Construit à l'initiative de l'émir Mohammed Ier de Cordoue en 852, le château de Zorita de Los Canes domine la vallée du Tage, dans la région espagnole de Castille-La Manche, au centre de l'Espagne. L'édifice, qui a servi de bastion défensif contre les attaques chrétiennes, a été cédé à l'Ordre de Calatrava par Alphonse VIII de Castille en 1179. Les chevaliers de cet ordre étaient alors responsables de la défense de la frontière contre les incursions almohades, et ceux qui sont tombés en défendant leurs terres y dorment encore...

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    Une équipe de chercheurs de l'Université Rovira i Virgili (URV) et de l'Institut Max-PlanckPlanck a mené une étude sur les restes de 25 individus enterrés dans le château entre le XIIe et le XVe siècle. Cette recherche visait à explorer les habitudes alimentaires, le mode de vie et les causes de décès des moines-soldats de l'Ordre de Calatrava.

    Une femme guerrière d'un statut social inférieur

    Les résultats, publiés dans la revue Scientific Reports, ont révélé que 23 des individus étudiés sont morts de manière violente, principalement au combat, preuve en est des blessures typiques des armes médiévales : coups de pointe et impacts contondants, majoritairement situés sur des parties du corps exposées lors des combats.

    Mais le plus intriguant reste encore que, parmi tous ces corps masculins, les scientifiques ont identifié une femme ! Elle semble avoir bénéficié d'un régime alimentaire légèrement différent, moins protéiné et signe d'un statut social probablement moins élevé que les autres guerriers nourris au poissonpoisson et à la viande, ce qui soulève des questions sur son statut et son rôle au sein de l'ordre... Mais son corps présentait des blessures similaires et aucune trace d'activités d'entretien ou de ménage, suggérant qu'il s'agissait probablement d'une guerrière !

    Si beaucoup de points restent à éclaircir, cette étude apporte un éclairage précieux sur la vie et la structure sociale des moines-soldats de l'Ordre de Calatrava. Elle met en lumière non seulement leurs pratiques alimentaires et leurs conditions de vie, mais aussi la possibilité de la présence de femmes guerrières au sein de ces ordres militaires médiévaux.