Le Pérou continue de démontrer la richesse de son histoire grâce à la découverte d’un temple servant à des rituels religieux, il y a cinq millénaires. Le mystère demeure cependant avec l’exhumation de trois squelettes, ensevelis entre les murs du complexe.
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Au Pérou, les dunes de sablesable dissimulent bien des secrets anciens. Le 3 juin, des archéologues dirigés par le ministère de la Culture péruvien commençaient à fouiller un site du nord-ouest du pays, dans le district de Saña. S'y trouve un complexe archéologique nommé Los Paredones de la Otra Banda-Las Ánimas de Zaña. Un grand monticule de sable et de terre attirait alors l'attention des chercheurs, qui visaient juste en découvrant la présence d'un temple sous la dune. Pendant plusieurs semaines, les excavations ont révélé au grand jour un véritable complexe, construit il y a cinq millénaires.
Un complexe religieux ancien et mystérieux
Le temple date donc du IIIe millénaire avant J.-C. Il se compose de plusieurs pièces, avec un escalierescalier central reliant les différents étages du temple. Les mursmurs se révèlent rudimentaires, principalement composés de terre. Pourtant, cette structure en apparence archaïque se voit agrémentée de fresques habillant les murs. Les motifs représentent des êtres chimériqueschimériques, dont un possédant un corps d'homme avec une tête d'oiseauoiseau et des griffes « reptiliennes ». Les fresques correspondent aux déités de l'Amérique précolombienne. Une telle figure pourrait correspondre à une forme ancienne de la divinité Inca Kolash, dépeinte avec un visage couvert de plumes et un corps anthropomorphe. Les universitaires péruviens n'ont cependant pas offert plus de détails sur l'art retrouvé dans le temple.
Ce dernier aurait été utilisé lors de cérémonies religieuses. L'étage supérieur accueillait des rituels spéciaux, les murs recouverts d'une sorte de plâtreplâtre fin comprenant lui aussi une fresque. Pour les archéologues, le lieu devait revêtir une importance particulière pour les sociétés de la région, il y a 5 000 ans. L'autre indice permettant d'attester de son envergure est sa longévité : le complexe aurait été utilisé jusqu'à 600 ou 700 de notre ère. Un autre bâtiment portant les signes de l'ère culturelle Moche, ayant prospéré entre 150 et 700.
Les archéologues ont déterré un complexe religieux sur plusieurs étages dans la région de Saña. © DDC de Lambayeque
Entre les murs du temple, des corps humains…
Si la fouille du temple occupe les archéologues, une autre découverte vient ajouter une couche de mystère aux travaux des universitaires. Entre les murs du temple étaient dissimulés trois squelettes. Drapés dans des tissus avec plusieurs offrandes, ces restes humains interrogent. Selon LiveScience, les trois individus auraient pu être les victimes d’un rite sacrificiel. Les chercheurs n'ayant pas indiqué la date présumée de leur mort, il est possible de dresser un parallèle avec les coutumes de la culture Moche.
Une étude publiée sur le site de la National Institutes of Health (NIH) explique que les rituels de sacrifice étaient particulièrement rigoureux, des prisonniers étaient généralement capturés pour être ensuite vidés de leur sang, recueilli dans des coupes manipulées par des prêtres.
Mais le site de Saña devrait être étudié pendant encore quelques semaines avant que les archéologues puissent tirer des conclusions plus solides. Les historienshistoriens doivent ainsi déterminer le rôle des élites dans la société Moche et de leurs pratiques religieuses et rituelles.