Une modeste petite île du nord de l’Angleterre s’est révélée être une véritable mine d’or pour les archéologues. En retrouvant des centaines d’artefacts sur place, les chercheurs retracent ainsi les méthodes de pêche des chasseurs-cueilleurs durant la Préhistoire ainsi que leurs habitudes de vie.
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Dans le nord de l'Angleterre, une petite île d'environ 5 000 mètres carrés sur la rivière Eden est devenue le théâtre de recherches archéologiques passionnantes. Des centaines de fragments d'ocreocre rouge, exhumés sur cet îlot, situé à quelques kilomètres de la ville de Carlisle, laissent supposer que le site était largement fréquenté durant la Préhistoire jusqu'à l'Antiquité. Les morceaux d'ocre étaient utiles pour les populations locales, déjà réputées pour leur utilisation de peintures corporelles, que les Grecs documentaient déjà il y a plus de 2 000 ans.
Pêche au saumon massive dans le nord de l’Angleterre
Hormis l'ocre utilisée comme peinture par les populations préhistoriques et antiques, des dizaines d'artefacts ont été recouvrés par les archéologues. Parmi les objets, des sortes de tridents rudimentaires aux extrémités pointues. Des datations réalisées par les chercheurs permettent d'estimer la date de ces ustensiles singuliers : ils ont été fabriqués 4 000 ans avant notre ère. Ces « tridents » millénaires avaient une utilité bien spécifique, employés pour chasser les saumons de la rivière Eden. Des arcs et des flèches étaient enfouis sur l'île, généralement utilisés pour traquer le gibier terrestre.
Ce site de la rivière Eden est particulièrement stratégique pour les populations du secteur. Durant la préhistoire et l'Antiquité, la rivière se scindait en plusieurs cours plus étroits. Les saumonssaumons remontant en amont depuis la mer d'Irlande devaient nécessairement nager dans l'Eden. En positionnant des points de pêchepêche sur la rivière, les peuples primitifs s'assuraient ainsi de capturer des dizaines de poissonspoissons, grâce à des filets ou des systèmes de barrage confectionnés en osier. Ces structures resserraient encore plus les cours d'eau, formant des goulots très étroits pour les saumons. Une fois capturés, les poissons étaient consommés par les peuplades locales. Un article publié par The Independant explique que les saumons remontant depuis la mer d'Irlande pouvaient peser jusqu'à 7 kilos et mesurer environ un mètre !
Un événement populaire dans les royaumes celtiques
Ce sont donc des centaines d'artefacts que les archéologues étudient désormais. Cette petite île semble avoir accueilli des centaines de visiteurs durant les mois d'avril, saisonsaison durant laquelle les saumons migrent dans la rivière. Une découverte qui éclaire les historienshistoriens sur la vie des chasseurs-cueilleurs de l'Angleterre préhistorique. Mais les pêcheurs de la rivière Eden ne venaient pas exclusivement de la région. Des objets en obsidienne rappellent les artefacts de l'île d'Arran située à 190 kilomètres au nord-ouest du site, tandis que d'autres outils renvoient aux régions du Yorkshire ou des monts CambriensCambriens, au pays de Galles.
Une réunion attirant des visiteurs de différentes provinces de la Grande-Bretagne. Ces derniers utilisaient donc probablement le fameux ocre rouge pour l'appliquer sur le corps. Une pratique rapportée par l'explorateur PythéasPythéas. Le voyageur grec nommait l'archipelarchipel britannique « Prettanike », émanation du terme « prettani » signifiant le « peuple peint ». Le mot s'est rapidement décliné en Britannia sous l'Empire romain, renvoyant toujours à cette tradition ancestrale des sociétés celtes et pictes.