Le débat autour de l’existence du Père Noël semble en passe d’être clos. La raison ? Une équipe de chercheurs affirme avoir mis la main sur le tombeau de saint Nicolas, à l’origine des traditions de Noël, sous une église antique de Turquie.
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Quelle était la probabilité pour que les archéologues découvrent la tombe d'un saint affilié au mythe du Père Noël, au mois de décembre ? C'est pourtant la certitude de chercheurs ayant fouillé une église ancienne au sud de la Turquie, non loin de la ville d'Antalya. Dans les stratesstrates inférieures de l'édifice, se dissimulait un tombeau massif, enterré à presque deux mètres sous la surface. Selon le journal Türkiye Today, la sépulturesépulture pourrait être celle de saint Nicolas, ou Nicolas de Myre, évêque grec ayant vécu entre le IIIe et le IVe siècle. L'hagiographie du saint est à l'origine de l'histoire plus contemporaine du Père Noël.
Archaeologists in Türkiye believe they have discovered the tomb of Saint Nicholas, famously known as Santa Claus ???????? pic.twitter.com/T1Wx40gp7P
— Daily Turkic (@DailyTurkic) December 6, 2024
Une église antique fouillée depuis plus de 30 ans
C'est dans l'église Saint-Nicolas de Myre, dans la commune de Demre, que les archéologues s'affairent depuis 1989. Si la structure actuellement visible date du VIe siècle, elle vient se superposer à un édifice plus ancien dans lequel le fameux Nicolas de Myre aurait officié. Durant les excavations, les volontaires ont retrouvé des fragments de lampes en argileargile ainsi que des os d'animaux, caractéristiques d'un potentiel site funéraire. Une fine observation de la part des universitaires, ayant mis la main sur le sarcophage de calcairecalcaire, long de deux mètres.
Les photos relayées par le quotidien turc permettent d'observer quelques détails du tombeau. De prime abord, la sépulture apparaît relativement simple. Mais les archéologues pensent que des inscriptions anciennes pourraient être cachées, partiellement effacées par le temps. Dans les tréfonds de l'église, la chambre funéraire n'a pas été intégralement fouillée et les chercheurs pensent que d'autres indices peuvent être trouvés sur place. Le sarcophage est probablement celui de saint Nicolas au vu de son emplacement sous le lieu de culte, mais cela reste hypothétique, les scientifiques devant encore établir formellement l'identité de l'individu enseveli.
Un récit ancien perpétué jusqu’à aujourd’hui
Si la tombe est bien celle de Nicolas de Myre, la découverte deviendrait particulièrement capitale. L'un des saints les plus célébrés de la pratique orthodoxe est aussi un personnage particulièrement important de l'histoire chrétienne en Europe. L'évêque tient un rôle de premier plan lors du premier Concile de Nicée, se tenant en 325 en Turquie. Il s'oppose au courant de l'arianisme, doctrine créée par le théologien Arius, édictant le principe de négation de la divinité de Jésus-Christ en le déclarant inférieur à Dieu. Le concile condamne cette école de pensée et frappe l’arianisme d’hérésie.
Au cours du Moyen Âge et plus tardivement à l'époque Moderne, de nombreux miracles sont attribués à saint Nicolas. Dans son hagiographie, une possible confusion concernant sa représentation est à l'origine des célébrations de la nuit du 5 au 6 décembre. La légende raconte que l'évêque aurait ressuscité trois enfants massacrés par un boucher. Tandis que les récits autour de saint Nicolas s'ancrent dans la mémoire collective chrétienne, apparaissent les habitudes que l'on attribue désormais au Père Noël. Les enfants déposent ainsi devant leur porteporte une boisson et une carottecarotte destinée à l'âne du saint, tandis que Nicolas dépose des cadeaux. Ces traditions, dont les prémices se révèlent complexes à retracer, subsistent encore aujourd'hui.