Une découverte révolutionnaire bouleverse notre compréhension de l'évolution humaine. Des paléontologues ont mis au jour le plus ancien site funéraire connu, vieux d'au moins 200 000 ans. Mais le plus surprenant ? Il n'a pas été créé par Homo sapiens. Qui sont donc ces lointains ancêtres capables de rituels funéraires complexes ?
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En juin dernier, une équipe de chercheurs dirigée par le célèbre paléoanthropologue Lee Berger a fait une annonce stupéfiante. Leurs fouilles dans le système de grottes Rising Star, situé dans le berceau de l'humanité en Afrique du Sud, ont révélé des sépulturessépultures datant d'au moins 200 000 ans avant notre ère. Cette découverte repousse de 100 000 ans les plus anciennes inhumations connues jusqu'alors. Mais ce n'est pas là le plus étonnant : ces tombes n'ont pas été creusées par notre espèceespèce, Homo sapiensHomo sapiens, mais par une espèce cousine au cerveaucerveau bien plus petit, Homo naledi.
Homo naledi : un petit hominidé aux grandes capacités
Découvert en 2013 par l'équipe de Berger, Homo naledi est une espèce intéressante à bien des égards :
- Taille : environ 1,5 mètre.
- Cerveau : de la taille d'une orange.
- Caractéristiques : doigts et orteils courbés, mains adaptées à l'utilisation d'outils.
Malgré sa petite stature et son cerveau réduit, Homo naledi semble avoir été capable de comportements complexes, remettant en question notre vision linéaire de l'évolution humaine. La découverte de sépultures attribuées à cette espèce bouleverse nos conceptions sur le développement des pratiques symboliques et funéraires.
Un site funéraire vieux de 200 000 ans
Les fouilles menées depuis 2018 ont mis au jour plusieurs sépultures ovales contenant les restes d'au moins cinq individus. Ces tombes, situées à environ 30 mètres sous terre, présentent des caractéristiques étonnantes :
Caractéristique | Description |
Forme | Ovale |
Profondeur | Environ 30 mètres sous terre |
Nombre d'individus | Au moins 5 |
Indices d'intentionnalité | Trous creusés puis remplis pour couvrir les corps |
Ces découvertes suggèrent que les pratiques funéraires ne sont pas l'apanage d'Homo sapiens ou d'autres hominidéshominidés au cerveau plus volumineux. Elles remettent en question l'idée selon laquelle seul un « gros cerveau » permettrait le développement de comportements symboliques complexes.
Au-delà des sépultures : des preuves de créativité
Le site ne se limite pas aux tombes. Les chercheurs ont également découvert des gravures géométriques sur les parois de la grotte, dont une figure ressemblant à un « hashtag » rudimentaire. Ces marques, apparemment réalisées sur des surfaces intentionnellement lissées, suggèrent que Homo naledi était capable de créer des symboles et peut-être même de l'art primitif.
Selon Agustín Fuentes, professeur d'anthropologie à l'Université de Princeton et co-auteur de l'étude, publiée dans eLife, « ces découvertes, si elles sont confirmées, pourraient avoir une importance considérable ». Elles impliqueraient que les pratiques symboliques et artistiques ont une histoire bien plus ancienne et complexe que nous ne le pensions, remettant en question le monopole d'Homo sapiens sur ces comportements.
Une découverte qui fait débat
Comme souvent en paléoanthropologiepaléoanthropologie, ces annonces suscitent des débats au sein de la communauté scientifique. Certains chercheurs, comme Carol Ward de l'Université du Missouri, attendent avec impatience la publication des résultats complets et leur examen par les pairs. Les questions principales portent sur :
- La datation précise des sépultures.
- L'exclusion d'autres explications pour la disposition des restes.
- L'attribution certaine des gravures à Homo naledi.
Ces découvertes, si elles sont confirmées, pourraient révolutionner notre compréhension de l'évolution humaine et des capacités cognitives de nos lointains cousins. Elles nous invitent à repenser notre vision de l'intelligenceintelligence et de la complexité comportementale, au-delà de la simple taille du cerveau.