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Il y a plus de 30 ans, Clint Eastwood réalisait le film Firefox, l'arme absolue dans le lequel il se mettait lui-même en scène pour raconter l'histoire d'un agent américain dérobant dans l'ex URSS le prototype d'un avion de combat révolutionnaire. Outre sa furtivité et sa capacité à passer en vitesses hypersonique, le Firefox permettait de déclencher ses armes par la pensée.
Aujourd'hui, des chercheurs allemands de la TUM (Technische Universität München) et de la TUB (Technische Universität Berlin) annoncent qu'ils sont capables de faire beaucoup mieux. Des tests menés avec des simulateurs de vols leur ont permis de montrer qu'il était possible de piloter un avion par la pensée et pas seulement de déclencher certaines opérations comme le tir d'un missile.
Dans le film réalisé et interprété par lui-même, Firefox, l'arme absolue, Clint Eastwood joue le rôle du pilote Mitchell Gant, dérobant à l'armée de l'Union soviétique (nous sommes en 1982) un prototype d'avion révolutionnaire doté d'un dispositif de commande par la pensée. © Warner Bros, caniprintthis, YouTube
Brain Flight, un projet européen
Les informaticiens et les spécialistes en neurosciences de l'équipe PhyPA (Physiological Parameters for Adaptation) de la TUB ont développé un algorithme de traitement des signaux électriques enregistrés sous forme d'électroencéphalogrammesélectroencéphalogrammes par des électrodesélectrodes portées par une coiffe.
L'algorithme ne permet pas à proprement parler de lire dans les pensées mais il permet de relier certaines d'entre elles à des commandes bien précises. Des tests ont été effectués avec 7 cobayes possédant divers niveaux de pratique du pilotage d'un avion, l'un d'eux n'avait même jamais pris place dans un cockpit
Les résultats ont été très encourageants. Certaines personnes ont réussi des exercices faisant partie des tests pour décrocher une licence de pilotage. L'un des cobayes a même réussi un atterrissage alors que d'autres ont effectué sans problèmes des manœuvres d'approche pour un atterrissage dans de mauvaises conditions de visibilité. Il reste tout de même un problème à résoudre, celui de permettre aux pilotes de ressentir les contraintes mécaniques subies par les gouvernes d'un avion en vol.
Toutes ces études ont été menées dans le cadre du projet Brain Flight financé par des fonds européens. Comme l'explique son directeur à la TUM, l'ingénieur aérospatial Tim Fricke : « une vision à long terme du projet est de rendre le pilotage accessible à plus de gens. Avec le contrôle direct par le cerveau, piloter un avion pourrait devenir plus facile. Cela permettrait de réduire la charge de travail des pilotes et ainsi augmenter la sécurité. De plus, les pilotes auraient plus de liberté de mouvementmouvement pour gérer d'autres tâches manuelles dans le cockpit ».