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A320 à l'atterrissage à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Crédit : Air France - Ch. Delafosse.
Ces installations seront établies à Tianjin, au sud-est de Pékin, et constitueront ainsi la première chaîne d'assemblage hors Europe, ce qui érige la Chine en partenaire industriel privilégié de l'avionneur européen. Construites sur le modèle de Hambourg, elles comporteront également des bureaux et des hangars, mais assureront aussi directement la remise des appareils terminés aux clients.
Le choix de cette ville n'est pas anodin. Tianjin, parfois baptisée "port de Pékin", ainsi que sa zone économique spéciale (TEDA) sont considérées comme des priorités de la part du gouvernement chinois depuis plusieurs années. Plus de 4.000 entreprises étrangères y sont établies. Le choix d'une ville portuaire est aussi particulièrement judicieux pour Airbus, qui compte utiliser la voie maritime pour amener les éléments de ses appareils fabriqués en Europe. Des coûts élevés en perspective, mais qui seront compensés par une main-d'oeuvre particulièrement économique, et surtout par la fiscalité avantageuse accordée aux investisseurs étrangers.
Selon M. Laurence Barron, président d'Airbus Chine, cette nouvelle ligne d'assemblage, la troisième avec Toulouse (France) et Hambourg (Allemagne), pourra produire quatre Airbus A320 par mois à partir de 2011 et devrait employer environ 600 personnes.
Afin d'éviter autant que possible tout transfert incontrôlé de technologie, l'avionneur entend conserver une part majoritaire dans cette coentreprisecoentreprise, parfaitement conscient que la Chine affiche d'énormes ambitions dans sa propre industrie aéronautique, dont le besoin à l'horizon 2025 est estimé à 2600 appareils. Mais Pékin a imposé ses propres conditions, stipulant que la conquête de son marché par les industriels occidentaux passait par des partenariats industriels susceptibles de développer sa propre industrie. Airbus, qui vise l'objectif des 50% de parts de marché en Chine d'ici 2013 face à Boeing (contre 34% aujourd'hui) a donc décidé de jouer le jeu en acceptant ces règles.
En attendant, M. Laurence Barron ne dissimule pas sa foi en l'avenir, estimant que la Chine pourrait participer à hauteur de 10% dans le programme futur qui s'imposera d'ici une dizaine d'années avec le remplacement de l'Airbus A320.