Malgré un dysfonctionnement du système de parachute, la Nasa et Boeing ont conclu que le test d'abandon de lancement du Starliner était un succès. Prochaine étape, le vol d'essai inhabité de cette capsule de Boeing, actuellement prévu le 17 décembre. Quant à l'échec du déploiement d'un des trois parachutes, Boeing devra trouver une solution s'il veut lancer des Hommes à bord de son Starliner.
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Boeing a réalisé un essai du système d'abandon de lancement du CST-100 Starliner afin de qualifier les quatre moteurs conçus pour cette manœuvre. Le test s'est déroulé lundi, au Nouveau-Mexique, dans le polygone d'essais de missile de White Sands. L'objectif principal de ce vol d'essai était de démontrer la fonctionnalité de bout en bout du système d'abandon de lancement intégré à la capsule. Ce système est une sécurité pour les astronautes. Si jamais un problème ou une explosion se produisait peu après le lancement, il doit permettre à la capsule d'abandonner le lanceur en toute sécurité pendant toutes les phases du vol, du pas de tir aux opérations en orbite.
Le vol, du décollage à l'atterrissage, aura duré moins de deux minutes. Un laps de temps très court mais amplement suffisant pour démontrer le bon fonctionnement de toute la chaîne des commandes pour éjecter la capsule, la stabiliser puis la poser au sol en sécurité. Lors de ce test, les quatre moteurs ont propulsé le Starliner jusqu'à l'altitude maximale prévue (1.350 mètres) avant que la capsule largue son module de service, son bouclier thermique puis déploie son système à trois parachutesparachutes. Les airbagsairbags ont ensuite fait leur boulot en amortissant la chute du Starliner lors de son atterrissage.
Le test d'abandon de lancement du CST-100 Starliner s'est déroulé lundi, depuis la base de White Sands dans le Nouveau-Mexique. © Nasa
La Nasa et Boeing ont déclaré que cet essai était un succès, en dépit du fait qu'un des trois parachutes ne se soit pas déployé. Un dysfonctionnement important qui n'a pas empêché la capsule d'atterrir dans des conditions satisfaisantes que ce soit pour la vitessevitesse comme pour l'assiette.
Cet essai réussi ouvre la voie à un premier vol inhabité que Boeing prévoit de réaliser le 17 décembre avec le lancement d'un Starliner à bord d'un lanceur Atlas 5 pour une mission de quelques jours. Comme pour le Crew Dragon lors de Demo-1 (mars 2019), cet essai simulera une mission habitée opérationnelle à destination de l'ISS. La capsule s'amarrera au complexe orbital, de façon automatique, avant de redescendre sur Terre. Ce vol sera suivi d'un deuxième vol qui, cette fois-ci, transportera un équipage composé de deux astronautes de la Nasa, Eric Boe et Nicole Aunapu Mann, et du pilote d'essais de Boeing, Chris Ferguson. Cette mission est actuellement prévue au cours du premier semestre 2020.
Les parachutes continuent de poser soucis
Si succès il y a, il n'est pas parfait. En effet, seuls deux des trois parachutes se sont déployés et déjà Boeing veut comprendre pourquoi le troisième parachute ne s'est pas déployé, voire s'il s'est arraché. S'il est peu probable que l'enquête sur ce parachute défaillant contraigne Boeing à reporter la date du lancement du vol inhabité, quoi qu'il en soit cela est un coup dur. D'autant plus que ce n'est pas la première fois que Boeing rencontre des problèmes dans la mise au point des parachutes du Starliner.
La Nasa a déclaré qu'elle n'empêchera pas ce vol expliquant que le succès total ou partiel de cet essai d'abandon de lancement n'était pas une condition sine qua non. À contrario, la Nasa n'autorisera aucun vol habité tant que le système de parachutes n'aura pas été qualifié. Cela dit, cet échec partiel des parachutes aura permis de voir qu'en condition quasi réelle deux parachutes sont suffisants pour poser la capsule sans qu'elle se déforme ou s'écrase à l'arrivée malgré une vitesse d'atterrissage plus rapide que prévu.
Starliner : le vol d'essai du taxi de l'espace de Boeing est prévu à Noël
Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 11/10/2019
Le vol d'essai du Starliner de Boeing est désormais fixé au 17 décembre, il passera Noël amarré à la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale. Les problèmes qui avaient retardé le calendrier et plombé le développement de la capsule habitée sont aujourd'hui réglés. Après les remontrances de Jim Bridenstine à l'encontre de Elon MuskElon Musk, Boeing a préféré clarifier son calendrier plutôt que de recevoir un tweet furax du patron de la Nasa.
La Nasa très mécontente du retard pris dans le développement des capsules habitées de Boeing et de SpaceXSpaceX, a vertement rappelé à Elon Musk ses obligations contractuelles, un peu trop accaparé par le développement du StarshipStarship plutôt que de se focaliser sur le Crew DragonCrew Dragon qu'elle finance. De son côté, Boeing, également très en retard, s'est empressé de clarifier son planning plutôt que d'attendre les remontrances de Jim Bridenstine, le patron de la Nasa.
Initialement ces deux taxis de l'espace devaient être prêts pour fin 2017, mais cette échéance a depuis été reportée à plusieurs reprises. En début d'année, la Nasa, optimiste, s'attendait à une mise en service des deux véhicules d'ici la fin 2019 ! Au mieux, SpaceX pourrait réaliser sa première mission habitée au cours du premier trimestre 2020.
Un vol inhabité pour Noël ?
S'exprimant lors d'une table ronde organisée dans le cadre de l'International Symposium for Personal and Commercial Spaceflight (ISPCS), John Mulholland, vice-président et responsable du programme des vols habitésvols habités chez Boeing a déclaré que sa société « visait le lancement de son véhicule Starliner le 17 décembre sur lanceur Atlas 5 d'United Launch Alliance depuis la base de lancement de Cap CanaveralCap Canaveral ».
Auparavant, Boeing prévoit de réaliser un test d'évacuation d'urgence du Starliner. L'essai est programmé le 4 novembre depuis le site White Sands, au Nouveau-Mexique, où la Nasa dispose de nombreux bancs de tests. Contrairement au Crew Dragon de SpaceX qui réalisera un test d’évacuation d’urgence en vol, le Starliner utilisera ses moteurs d'abandon pour décoller depuis le sol. La capsule devrait voler jusqu'à environ 1,5 kilomètre d'altitude et retomber au sol, sous parachutes, quelque 90 secondes après son « décollage ». L'essai de SpaceX est programmé fin novembre, début décembre.
John Mulholland a également précisé que le Starliner restera amarré à la Station spatiale internationale pendant une semaine et retournera sur Terre en se posant sur le site de White Sands. À la différence du Crew Dragon de SpaceX qui retourne sur Terre en amerrissant dans l'océan, la capsule de Boeing se posera sur la terre ferme.
Starliner : le vol d'essai du taxi de l'espace de Boeing encore repoussé
Article de Rémy Decourt publié le 23/08/2019
Le Starliner de Boeing se prépare pour son vol d'essai désormais programmé pour le mois d'octobre. Pour Boeing, tous les voyants sont donc au vert. Les problèmes qui avaient retardé le calendrier et plombé le développement de la capsule habitée sont aujourd'hui réglés. Optimiste, Boeing veut croire qu'il pourra réaliser un premier vol habité d'ici la fin de l'année.
S'exprimant lors du forum sur la propulsion et l'énergieénergie de l'American Institute of Astronautics and Astronautics, Peter McGrath, directeur des ventes mondiales et du marketing pour l'exploration spatiale de Boeing a déclaré que sa société était en phase finale de préparation du premier vol d'essai de son Starliner à destination de la Station spatiale internationale.
Peter McGrath a également confirmé que les problèmes rencontrés dans le développement du Starliner, qui plombaient son calendrier, étaient réglés. Les derniers essais des parachutes se sont bien déroulés comme le test statique des moteurs du système d'abandon de lancement.
Le vol d'essai inhabité prévu en octobre
Ce vol d'essai inhabité, dont le lancement est prévu en octobre, a pour objectif de certifier que ce système de transport spatial est apte à conduire des équipages à destination de la Station spatiale internationale et de les redescendre sur Terre. Boeing doit aussi démontrer les performances opérationnelles de bout en bout du lanceur Atlas 5, dont ce sera le premier lancement dans sa configuration vol habité.
Si la mission se déroule bien, ce vol sera suivi très peu de temps après d'un test du système d'abandon de lancement du Starliner. Quant au vol d'essai habité, avec un équipage de trois astronautes, Boeing a prévenu la Nasa qu'il pourrait être prêt d'ici la fin de l'année et attendait son feufeu vert avant le début des opérations.
Le saviez-vous ?
Depuis le retrait des navettes en juillet 2011, la Nasa est contrainte d’utiliser le véhicule russe Soyouz pour transporter ses astronautes vers la Station spatiale internationale et les redescendre sur Terre. Pour s’affranchir de cette contrainte, qui lui coûte près de 82 millions de dollars par siège (67 millions d'euros), elle a en septembre 2014 attribué à Boeing et Space X un total de six missions habitées vers l'ISS pour chacune des deux compagnies à réaliser d’ici 2024. Boeing s'est vu attribuer la plus grande part avec 4,2 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros), tandis que 2,6 milliards de dollars (2,2 milliards d'euros) reviennent à SpaceX.
À noter qu'hier, deux astronautes de la Nasa sont sortis dans l'espace pour installer un nouveau mécanisme d'amarrage international (IDA-3) sur le module Harmony. Ce port d'amarrage sera utilisé pour les véhicules habités du Crew Dragon de SpaceX et du Starliner. IDA-2, installé depuis 2016, a été utilisé pour la première fois en mars 2019 pour accueillir le Crew Dragon lors de son vol d’essai inhabité.
Les taxis pour l'ISS de Boeing et SpaceX sont toujours en retard
Article de Rémy Decourt, publié le 27/06/2019
La Nasa va devoir devoir trouver un plan B. Le Government accountability office (GAO), l'équivalent américain de la Cour des comptes, recommande à la Nasa d'anticiper de nouveaux retards dans le développement des capsules habitées de SpaceX et de Boeing, pour garantir à ses astronautes un accès autonome à l'ISS. Les deux taxis de l'espace comptent aujourd'hui deux ans de retard sur le calendrier initialement prévu. Et rien n'indique que cette situation ne va pas s'aggraver.
Dans son dernier rapport sur l'état d'avancement du programme des capsules habitées de SpaceX et de Boeing, le Government accountability office (GAO), l'équivalent américain de la Cour des comptes, tire la sonnettesonnette d'alarme en raison du retard pris par les deux sociétés. Le GAO recommande à la Nasa de trouver une alternative à ces deux véhicules si cette situation devait perdurer au-delà de septembre 2020, date à laquelle prend fin l'accord de transport d'astronautes U.S. à bord de SoyouzSoyouz signé avec Roscosmos.
Initialement les deux taxis de l'espace devaient être prêts pour fin 2017 mais cette date a depuis été reportée à plusieurs reprises. Elle est désormais fixée, au mieux, à fin 2019 pour SpaceX et début 2020 pour Boeing. Or, le GAO s'attend à de nouveaux reports. SpaceX, qui n'a toujours pas réalisé son essai en vol du système d'abandon de lancement prévu en juin, vise son premier vol habité au mieux en novembre. Quant à Boeing, son calendrier prévoit un vol d’essai sans équipage en août, avec un décollage probable en septembre, suivi du vol habité avant la fin de l'année.
La Nasa pourrait devoir acheter de nouvelles places à bord des capsules Soyouz
L'une des raisons pour lesquelles le GAO est sceptique quant au fait que les délais ne seront pas tenus, c'est le nombre de procédures de vérifications réclamées par la Nasa à SpaceX et à Boeing qui doivent être clôturées dans leur très grande majorité avant les premiers essais avec équipage. Or, Boeing n'en a achevé que 25 % et SpaceX 11 %.
En réponse à cette recommandation du GAO, Bill Gerstenmaier, l'administrateur associé de la Nasa, a estimé qu'il n'était pas nécessaire, à ce stade, de reprendre contact avec Rocosmos. « Si le calendrier devait à nouveau changer, la Nasa réévaluera ses options », a-t-il affirmé. Autrement dit, la Nasa serait contrainte d'acheter de nouvelles places à bord des capsules Soyouz...
Boeing reporte encore les vols d'essais de sa capsule Starliner
Article de Rémy Decourt, publié le 05/04/2019
La dépendance des astronautes américains aux Soyouz pour rejoindre la Station spatiale internationale devrait prendre fin cette année. Mais si SpaceX semble dans les délais pour débuter son service commercial d'ici la fin de l'année, voire début 2020, Boeing est un peu à la traîne. Initialement prévu en avril, le vol d'essai inhabité de son Starliner a été repoussé à août.
Boeing et la Nasa ont annoncé le report d'avril à août du vol d'essai du Starliner, destiné aux rotations d'équipage à bord de la Station spatiale internationale. Ce report serait à imputer à des opportunités de lancement limitées ces prochains mois à Cap Canaveral (Floride), d'où doit décoller le Starliner à bord d'un lanceur Atlas VAtlas V d'United Launch Alliance.
Initialement prévu en avril, ce vol d'essai inhabité n'aurait de toute façon pas pu avoir lieu en raison du trafic intense prévu à destination de l'ISS. En avril, trois cargos sont attendus pour ravitailler le complexe orbitalcomplexe orbital (un Progress, un Cygnus et un Dragon) ce qui portera à six le nombre de véhicules spatiaux amarrés à l'ISS !
Les rotations des astronautes américains à bord de la Station suspendues à la mise en service des taxis de l'espace
Quant au vol d'essai habité du Starliner, avec un équipage de trois personnes à bord, il est actuellement prévu d'ici la fin de l'année. À cette date, la Nasa n'aura plus de place attribuée à bord des capsules Soyouz pour ses astronautes. D'où la nécessité que le véhicule de Boeing et le Crew Dragon de SpaceX - qui vient de réaliser avec succès son vol d'essai inhabité - soient prêts pour débuter leurs services commerciaux de transport.
En 2020, pour éviter tout risque de voir ses astronautes cloués au sol, en cas de nouveaux reports de la mise en service de ces deux taxis de l'espace, la Nasa a plusieurs options pour assurer la continuité des rotations des équipages américains. Elle s'est donné la possibilité d'acheter deux sièges supplémentaires à bord d'une capsule Soyouz, les Russes n'ayant pas prévu de les utiliser pour leurs propres cosmonautescosmonautes. Elle peut aussi modifier le planning des missions à bord de l'ISS et rallonger le séjour d'un ou plusieurs astronautes.
Taxis de l'espace de SpaceX et Boeing : leur mise en service retardée par la Nasa
Article de Rémy Decourt, publié le 06/08/2018
La dépendance des astronautes américains aux Soyouz pour rejoindre la Station spatiale internationale devrait avoir pris fin cette année. Or, les véhicules habités de SpaceX et Boeing, que la Nasa finance, sont très en retard sur le planning initial. En même temps que la Nasa présentait les futurs astronautes entraînés pour voler et piloter ces véhicules privés, elle annonçait de nouveaux retards de développement.
Sans surprise, après avoir mis à jour le calendrier des vols d'essais inhabités et habités des deux systèmes de transports spatiaux de Boeing et SpaceX qu'elle finance, la Nasa a été contrainte de reporter la mise en service de ces deux taxis de l'espace.
Selon ce nouveau calendrier, SpaceX effectuera une mission de démonstration sans équipage en novembre 2018, trois mois plus tard que le prévoyait le calendrier précédent, publié par la Nasa au début de l'année. Le vol de démonstration en équipage, avec deux astronautes à bord, suivra en avril 2019, soit quatre mois plus tard que ce qui avait été annoncé précédemment. Pour Boeing, le calendrier prévoit un vol d'essai sans équipage à la fin de 2018 ou au début de 2019, suivi d'un vol d'essai au milieu de l'année 2019.
La Nasa n'a pas souhaité indiquer les raisons de ces retards. Seul Boeing s'est exprimé sur ce sujet. Son calendrier a été révisé en partie à cause d'un problème survenu lors d'un essai statique des moteurs du système d'éjection d'urgence du véhicule, lorsque plusieurs vannes ne se sont pas fermées correctement à la fin du test.
Des retards plus importants qu’officiellement annoncés
Si l'on se fie à l'équivalent américain de la Cour des comptes français, le Government Accountability Office (GAO), les retards de développement seraient bien plus importants que ceux annoncés il y a quelques jours ! En effet, une note interne de la Nasa, écrite au début de l'été, soulignait que Boeing et SpaceX n'avaient quasiment aucune chance d'être certifiés en 2019 et d'ouvrir leur service commercial fin 2019, début 2020. Dans son rapport, le GAO a déclaré que la date de certificationcertification « moyenne » de Boeing pour la Nasa était décembre 2019 et janvier 2020 pour SpaceX avec un fort risque de retard de plusieurs mois.
En cas de retard supplémentaire, la Nasa pourrait ne plus envoyer ses astronautes à bord de la Station spatiale internationale ! Une hypothèse qui ne fait évidemment pas rire au sein des instances dirigeantes de la Nasa et d'un certain nombre d'hommes politiques américains. En effet, au-delà de 2020, il n'est pas du tout garanti que la Nasa puisse continuer d'utiliser les capsules Soyouz pour accéder à l'ISS.
Pour s'épargner cette « humiliation », des options sont à l’étude. L'une d'elles prévoirait de rendre opérationnel un vol d'essai habité, vraisemblablement de Boeing, et de l'utiliser pour effectuer une rotation d'équipage en ajoutant un troisième astronaute à bord du véhicule testé et en prolongeant le séjour du véhicule amarré à l'ISS de deux semaines à six mois.
De nouveaux astronautes pour voler sur des véhicules privés
Ces énièmes retards n'ont pas empêché la Nasa de présenter le nouveau corps de neuf astronautes qui piloteront ces deux futurs véhicules. On compte des vétérans comme des petits nouveaux. La Nasa a aussi déjà assigné les premières missions.
Le vol d'essai avec équipage de SpaceX, actuellement prévu en avril 2019, sera piloté par Robert Behnken et Douglas Hurley, deux anciens astronautes qui ont volé à bord d'une navette spatiale. Quant au vol d'essai habité de Boeing, prévu pour la mi-2019, trois astronautes prendront place à bord au cas où cette mission serait bien plus qu'un vol d'essai. Ces trois astronautes sont Chris Ferguson, ancien commandant de navette et aujourd'hui salarié de Boeing en charge du développement du véhicule, Eric Boe, qui compte deux missions à bord d'une navette et Nicole Aunapu Mann, sélectionnée en 2013, dont ce sera le premier vol dans l'espace.
Les taxis de l'espace de Boeing et SpaceX décolleront-ils cette année ?
Article de Rémy Decourt publié le 11/01/2018
La dépendance des astronautes américains aux Soyouz pour rejoindre la Station spatiale internationale prendra-t-elle fin cette année ? C'est ce que veut croire la Nasa qui semble assez convaincue que les véhicules habités de SpaceX et Boeing, qu'elle finance, seront opérationnels d'ici la fin de l'année.
La Nasa a donné des nouvelles de l'état d'avancement des deux systèmes de transports spatiaux de Boeing et SpaceX que la Nasa finance. Bonne nouvelle, le Starliner de Boeing et le Dragon V2 de SpaceX devraient chacun réaliser deux vols d'essais à destination de la Station spatiale internationale, dont un sera habité.
Avant que débutent ces essais en vol, Boeing et SpaceX ont prévu de tester le système d’éjection d’urgence de chaque capsule. À n'en pas douter, le test de SpaceX sera le plus spectaculaire car il sera réalisé en vol, avec un vrai lanceur ! Il simulera un scénario d'extraction d'urgence de la capsule Dragon V2 pendant la phase d'ascension du Falcon 9, environ une minute après le décollage là où la pressionpression aérodynamique est à son maximum. Quant à Boeing, son système sera plus sagement installé sur un banc de test. Cependant, la capsule sera propulsée en l'airair à plus d'1,5 kilomètre d'altitude, ce qui permettra aux modules de service et d'équipage de se séparer. Ce dernier utilisera ses parachutes pour atterrir.
Vols d’essais à destination de la Station spatiale
Les vols d'essais inhabités des deux capsules sont prévus vers la mi-2018. Boeing comme SpaceX prévoient une mission d'environ deux semaines à destination de la Station spatiale internationale avec un amarrage au complexe orbital. Ces missions de démonstration seront aussi une répétition générale en vue du premier vol habité. Elle doit démontrer que les systèmes de transport de ces sociétés, c'est-à-dire le lanceur, le véhicule orbital et le système au sol, sont prêts à effectuer un vol habité et surtout qu'ils répondent aux exigences de sécurité et de certification de la Nasa.
La Nasa, qui supervise ces deux programmes, utilisera ces véhicules pour transporter ses propres astronautes et ne prendra évidemment aucun risque inconsidéré. Aucune autorisation de vol ne sera accordée si une anomalieanomalie, aussi minime soit-elle, est détectée ou suspectée et n'a pas été résolue.
Deux astronautes pour le premier vol habité
Telle que définie par la Nasa, une mission habitée standard à destination de la Station comprend le transport de quatre astronautes (de l'agence américaine ou d'un autre pays dans le cadre d'un partenariat), et environ 100 kilogrammeskilogrammes de fret pressurisés. Le véhicule devra ensuite rester amarré à la Station durant un maximum de 210 jours et être utilisé comme véhicule d'évacuation d'urgence pendant cette période.
Mais la première mission habitée de chaque entreprise transportera seulement deux astronautes. Ces missions seront réalisées dans le cadre du contrat commercial qui lie la Nasa à Boeing et SpaceX et qui prévoit six vols aller-retour à destination de l'ISS d'ici 2024.
Taxis de l'espace : la Nasa signe son premier contrat avec Boeing
Article de Rémy Decourt publié le 06/06/2015
Aux États-Unis, la privatisation des voyages dans l'espace devient progressivement une réalité. Alors qu'Orbital Sciences et SpaceX ont montré que des sociétés privées peuvent ravitailler la Station spatiale internationale en fret, la Nasa franchit également le pas pour les vols habités. L'agence spatiale américaine vient en effet de signer un premier contrat de transport d'astronautes avec Boeing. Une mission qui débutera fin 2017, début 2018.
La privatisation de l'espace devient peu à peu une réalité. Après avoir confié au secteur privé américain une grande partie du ravitaillement en fret de la Station spatiale internationale, la Nasa s'apprête à faire de même pour le transport d'équipage. Dans un premier temps, seuls les astronautes américains seront transportés par des véhicules privés mais des discussions éparses ont lieu avec les autres partenaires de la Station spatiale internationale (ISS).
En 2009, les États-Unis prennent la décision de confier au secteur privé la desserte de l'ISS. À l'époque, la décision américaine s'appuyait sur les conclusions du comité Augustine. Mis en place par l'administration Obama, celui-ci avait alors pour but de réfléchir à l'avenir du programme ConstellationConstellation qui prévoyait le retour de l'Homme sur la Lune. L'objectif était aussi d'évaluer les plans de la Nasa pour l'exploration humaine du Système solaireSystème solaire.
Dans un contexte de stagnation, voire de réduction, du budget décennal de la Nasa et au début d'une crise économique et financière sans précédent depuis 1929, le président Barack Obama prenait la décision de confier au secteur privé la desserte de l'orbite basse et chargeait la Nasa de concevoir un système de transport pour l'exploration.
L'équipage permanent de l'ISS passera à sept membres
En septembre 2014, la Nasa sélectionne les véhicules de Boeing et SpaceX pour transporter ses astronautes à bord de la Station spatiale internationale et les redescendre sur Terre. Les deux firmes se partagent alors un contrat de plusieurs milliards de dollars pour terminer le développement et la constructionconstruction de leur véhicule de transport. Le CST-100 de Boeing s'est vu attribuer un chèque de 4,2 milliards de dollars (3,8 milliards d'euros) et le Dragon V2, un véhicule dérivé de la capsule Dragon de fret, reçoit 2,6 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros). Chaque société réalisera au moins deux missions et un maximum de six.
Une nouvelle étape vient d'être récemment franchie avec la signature du premier contrat de transport spatial habité privé. C'est Boeing qui réalisera cette première mission fin 2017, début 2018 soufflant cette grande première à SpaceX, également sélectionné pour transporter des astronautes. La firme d'Elon Musk signera le sien plus tard dans l'année et la Nasa annoncera, à une date qui n'a pas encore été dévoilée, qui de Boeing ou de SpaceX réalisera cette première mission habitée privée.
Avec l'entrée en service de ces deux taxis de l'espace qui seront capables de transporter quatre ou cinq astronautes chacun, voire sept dans des configurations qui n'ont pas été retenues par la Nasa, l'équipage permanent de la Station spatiale passera alors de six à sept membres. Cela doublera le temps de recherche réalisé à bord du complexe orbital, récemment reconfiguré pour accueillir les véhicules de SpaceX et Boeing.