Quelques jours après le retour en vol réussi du lanceur russe Proton, la société privée SpaceX a annoncé que le Falcon 9 resterait cloué au sol plus longtemps que prévu. Après une série de 18 lancements réussis, l'appareil avait explosé en vol alors qu'il devait mettre en orbite une capsule Dragon. Un coup d'arrêt qui pousse SpaceX à accélérer le développement d'une version plus puissante et reprendre au plus vite ses activités de lancement. Avec une cinquantaine de satellites à lancer, un retour en vol trop tardif pourrait en effet pousser certains clients à changer de lanceur…

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    Cloué au sol depuis l'explosion en vol du Falcon 9 qui transportait une capsule Dragon à destination de la Station spatiale internationale, l'appareil ne sera pas lancé avant un délai de quelques mois. Un temps envisagé en septembre, le prochain vol du Falcon 9 n'aura certainement pas lieu avant le courant du mois de novembre a tenu à préciser Gwynne Shotwell, la directrice de SpaceXSpaceX.

    « Reprendre les vols prend plus de temps que prévu », a-t-elle déclaré lors d'une conférence sur l'espace de l'Institut aéronautique et astronomique américain (AIAA) qui s'est récemment tenu à Pasadena, en Californie. Mais rien d'inquiétant. En plus de travailler sur les moyens de remédier aux causes de l’explosion du Falcon 9 (l'accidentaccident s'est produit suite à la rupture d'un réservoir d'hélium du second étage), SpaceX planche également sur une version améliorée du lanceur qui sera utilisée lors de ce retour en vol. L'entreprise profite également de cet échec pour débusquer d'autres problèmes potentiels.

    Après une impressionnante série de 18 lancements réussis, le lanceur Falcon 9 a explosé en vol le 28 juin. Il emportait une capsule Dragon à destination de la Station spatiale internationale. L'explosion a entraîné la perte de deux tonnes de fret, dont un des deux futurs ports d’amarrage des véhicules habités de SpaceX et de Boeing. © Nasa

    Après une impressionnante série de 18 lancements réussis, le lanceur Falcon 9 a explosé en vol le 28 juin. Il emportait une capsule Dragon à destination de la Station spatiale internationale. L'explosion a entraîné la perte de deux tonnes de fret, dont un des deux futurs ports d’amarrage des véhicules habités de SpaceX et de Boeing. © Nasa

    Un lanceur constamment amélioré

    Cette version améliorée disposera des mêmes moteurs Merlin mais avec une poussée accrue, ce qui devrait augmenter la performance du lanceur d'environ 30 %. Ce n'est pas la première fois que SpaceX fait évoluer son lanceur. En septembre 2013 il avait fait voler une version qui se différenciait des précédentes par de nouveaux moteurs plus puissants, des réservoirs plus grands et une coiffe plus large.

    Ces améliorations permanentes font que, d'un lancement à un autre, l'appareil n'est pas complètement identique. C'est une stratégie différente de celle d'ArianespaceArianespace qui a très peu fait évoluer Ariane 5. S'il s'agit indéniablement d'un plus pour le client et la compétitivité du Falcon 9, cela a été un frein pour entrer sur le marché militaire américain. En effet, pour certifier le lanceur, l'armée de l'air américaine exigeait de SpaceX le lancement réussi de trois Falcon 9 semblables, gage de fiabilité. Les modifications régulières de SpaceX ont du coup retardé la certificationcertification du lanceur, qui duré plus de deux ans.

    Pour ce retour en vol du Falcon 9, le satellite a été trouvé mais le client ne souhaite pas pour l'instant se faire connaître. Pour rappel, avant l'échec du 28 juin, l'opérateur luxembourgeois SES avait prévu de lancer son satellite de télécommunications SES-9 sur cette version améliorée ; il avait été le premier client de SpaceX a lui confier le lancement d'un satellite sur une orbite de transfertorbite de transfert géostationnaire avec SES-8, en novembre 2013.

    Quant au projet de lanceur partiellement réutilisable, Gwynne Shotwell se veut également rassurante et parie sur un succès de la récupération du premier étage du Falcon 9 avant la fin de l'année.