L'Inde, puissance spatiale émergente qui s'affirme, poursuit le développement d'un véhicule spatial réutilisable. Après un premier essai convaincant en avril 2023, le prototype de ce véhicule a réalisé un nouveau vol libre axé sur l'atterrissage autonome. Un essai plutôt réussi.
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Le 22 mars dernier, l'Isro, l'Organisation indienne de recherche spatiale, a réussi un deuxième essai de son prototype de véhicule spatial réutilisable nommé Pushpak (RLV-LEX-02). Axé sur l'atterrissage autonome du véhicule, cet essai démontre ainsi une maîtrise des technologies développées par l'Isro et valide les progrès révélés lors du premier essai, effectué en avril 2023. Malgré son appellation d'avion, que suggère fortement la forme du véhicule, il est important de souligner que celui-ci restera non habité.
Le largage du prototype a été effectué depuis un hélicoptère Chinook de l'armée de l'air indienne, à une altitude de 4,5 kilomètres. Pushpak a ensuite réussi un atterrissage autonome sur une piste dédiée, utilisant un système intégré comprenant un parachuteparachute de freinage, des freins de train d'atterrissage et un système de direction situé à l'avant du véhicule.
Le saviez-vous ?
Depuis 2019, l'Isro est engagée dans le développement de ce véhicule spatial dans le cadre d'un système de lancement orbital réutilisable à deux étages qui devrait être opérationnel d'ici la fin de la décennie.
Un profil de vol plus ambitieux
Comparé à l'essai précédent de 2023, ce deuxième essai a imposé au véhicule des manœuvres plus complexes, incluant des corrections transversales et descendantes pour un atterrissage entièrement autonome. L'Isro a souligné que cette seconde expérimentation a permis de valider les technologies critiques pour des atterrissages autonomes à grande vitesse des véhicules spatiaux de retour d'orbite.
Le prototype utilisé pour cet essai est quasiment identique à celui du premier test, démontrant ainsi une certaine capacité de réutilisation des composants et des systèmes de vol. Grâce aux retours du premier essai, des améliorations ont été apportées à la structure de la cellule et au train d'atterrissage, renforçant leur aptitude à supporter des charges d'atterrissage plus élevées.
Ce succès confirme l'expertise de l'Isro dans les manœuvres en phase terminale, l'atterrissage autonome et la gestion de différents paramètres, compétences essentielles pour les futures missions de retour d'orbite.
L’Inde lance avec succès un nouveau véhicule spatial réutilisable
Article de Remy Decourt publié le 03/04/2023
Non, ce n'est pas un poissonpoisson d'avril. L'Inde a profité du week-end pour tester avec succès un véhicule spatial réutilisable. Ce vol de démonstration a consisté à un lâcher depuis un hélicoptère, volant à 4,6 kilomètres d'altitude. L'engin, que le prototype préfigure, ressemble beaucoup à une navette spatiale ;mais n'en est pas une. Il n'est pas conçu pour transporter des hommes. Seulement des satellites.
En développement depuis plusieurs années, ce lanceur à deux étages a refait parler de lui ce week-end avec le test d'un prototype de véhicule spatial réutilisable (Reusable Launch VehicleLaunch Vehicle Autonomous Landing Mission, RLV LEX). Bien que ce prototype ressemble beaucoup à une navette spatiale, le véhicule qu'il préfigure n'est pas conçu pour transporter des astronautes mais uniquement pour délivrer en orbite des charges utiles.
Pour les besoins de la démonstration, il n'était pas nécessaire que ce prototype vole dans l'espace. L'Agence spatiale indienne (Isro) souhaitait « seulement » démontrer sa capacité à atterrir en toute autonomieautonomie.
La maîtrise du guidage, la navigation et le contrôle d'un véhicule en toute autonomie
Le test, qui a duré moins de deux minutes, a consisté à un lâcher depuis un hélicoptère, volant à 4,6 kilomètres d'altitude. Le prototype a contrôlé sa chute en réalisant toute une série de manœuvres à l'aide d'un système GNC (Guidage, Navigation and Control)) autonome mis au point par l'Inde. Ce système assure le contrôle du véhicule qui se pose comme un avion en toute autonomie. Bien que le prototype n'ait pas volé dans l'espace, les phases d'approche et d'atterrissage ont été réalisées dans des conditions représentatives d'une mission de retour d'orbite. Le véhicule s'est posé à 350 kilomètres par heure avec un angle d'incidenceincidence lui aussi représentatif d'un retour d'orbite.
Avec ce test, l'Inde signe un joli exploit technologique car la mise au point d'un système GNC est complexe. Ce système utilise un logiciellogiciel de navigation qui doit coordonner et faire fonctionner ensemble plusieurs éléments du véhicule pour le piloter en sécurité tout en tenant compte de nombreux paramètres comme la position et la vitesse par rapport au sol et l'endroit où il doit se poser.
Et pendant ce temps-là, l'Inde teste un moteur pour les vols habités
Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 18/05/2022
Le programme de vols habitésvols habités de l'Agence spatiale indienne (Isro) se poursuit. Après un léger coup d'arrêt à la suite de la crise du Covid-19Covid-19, il repart de plus belle avec un essai statique d'un moteur qu'utilisera le lanceur des vols habités indiens. Le vol inaugural un temps envisagé pour fêter le 75e anniversaire de l'indépendance indienne en 2022, est aujourd'hui prévu en 2024.
L'Agence spatiale indienne (Isro) a lancé avec succès un démonstrateurdémonstrateur technologique suborbitalsuborbital préfigurant un futur véhicule ailé réutilisable. Il a été lancé sur une trajectoire suborbitale le 23 mai à partir du Centre spatial Satish Dhawan, sur l'île de Sriharikota. Ce vol d'essai HEX-01 (Hypersonic Experiment) a, selon l'Isro, été réussi. Il avait pour principal objectif de valider le concept et la forme du véhicule lors du vol hypersonique, ainsi que le logiciel de bord, en particulier le système de navigation et le contrôle d'attitude. Ce vol a aussi permis de tester partiellement la protection thermique envisagée pour ce futur véhicule.
L'engin ressemble beaucoup à une navette spatiale mais ce n'en est pas une. Le but de ce programme est de mettre au point un lanceur réutilisable à deux étages de type TSTO (Two Stage To Orbit) capable d'envoyer de petites charges utiles en orbite basse pour un coût nettement inférieur à ce qui se pratique aujourd'hui. Il n'y aura donc pas d'astronaute à bord de ce futur véhicule. L'idée indienne est celle d'un véhicule avec un premier étage ailé, à système de propulsion aérobieaérobie (un statoréacteurstatoréacteur), utilisant, comme un avion, l'oxygèneoxygène de l'air et un carburant embarqué, et portant un second étage classique, avec la charge utile.
Un lanceur ailé serait la solution la plus économique
Comme le souligne l'Agence spatiale indienne, le coût de l'accès à l'espace est la principale dissuasion à son utilisation et son exploration. À la différence des industriels du secteur spatial, comme SpaceXSpaceX et son lanceur Falcon 9, et la plupart des agences spatiales qui s'intéressent de près ou de loin à la réutilisabilité des lanceurs, l'Inde est le seul pays qui fait le pari du tout réutilisable.
Pour l'Inde, seul un tel lanceur peut garantir un accès permanent à l'orbite basse et à moindre coût. D'où le programme RLV-TD (Reusable Launch Vehicle Technology Demonstrator) qui prévoit plusieurs vols de démonstration et de validation de technologies pour qualifier les différentes phases du vol comme le retour sur Terre ou l'atterrissage, et pour tester le statoréacteur.