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SpaceX et Boeing ont chacun signé avec la Nasa en 2015 un contrat de transport d'astronautes - aller et retour - vers la Station spatiale internationale. Alors que la Nasa n'a toujours pas annoncé qui de Boeing ou de SpaceXSpaceX réalisera la première mission habitée privée, laquelle n'aura pas lieu avant la toute fin de 2017 voire le début de 2018, les deux entreprises se livrent une bataille amicale pour décrocher la pole position. Sans surprise, SpaceX annonce que son véhicule de transport sera prêt avant celui de Boeing et réalisera un premier vol habité d'essai en mars 2017. Quant à Boeing, son premier vol habité est prévu en septembre 2017.
Les deux véhicules s'amarreront au module Harmony du secteur américain de la Station spatialeStation spatiale, là où les navettes avaient pour habitude de s'installer. La Nasa a reconfiguré l'endroit en déplaçant le PMM (module permanent multifonctionnel) du module Unity vers Harmony à l'aide du bras robotiquerobotique Canadarm2.
Le Starliner avant son plongeon. La hauteur et l'angle simulent la trajectoire que devrait prendre la capsule lors d'une procédure d'éjection d'urgence du lanceur. © Nasa, centre de recherche Langley
Pas encore prêt à transporter des astronautes
Pour le moment, les essais au sol des deux véhicules vont bon train. Il y a quinze jours, Boeing a testé sa capsule, en fait une maquette à l'échelle 1, dans l'Hydro Impact Basin du Centre de recherche Langley, pour réaliser un test d'amerrissage d'urgence en cas d'éjection de la capsule lors de son lancement. Ces essais avaient pour but d'évaluer la résistancerésistance et le comportement du Starliner au moment de l'impact contre la surface d'eau et s'assurer que la capsule se redressera bien en position horizontale. Pour cela, elle est entourée de coussins gonflables qui amortiront le choc et la feront flotter durant quelques heures. Cette campagne servira aussi à mettre au point procédure la mieux adaptée aux opérations de sauvetage et de récupération du véhicule.
Quant au Crew Dragon de SpaceX, il a réalisé en novembre 2015 des essais d'atterrissage sur la terre ferme, non pas à l'aide de parachutesparachutes mais de huit propulseurs SuperDraco répartis autour de la capsule. Ces mêmes propulseurs sont prévus pour être utilisés en cas de défaillance du lanceur, pour éjecter la capsule.
Accroché aux quatre parachutes, un simulateur de masse reproduit la descente d'une capsule Dragon habitée de retour d'orbite. © SpaceX
L'amerrissage, méthode préférée de la Nasa
Lors du premier test d'éjection, en mai 2015, la capsule Dragon a été propulsée jusqu'à environ 1.500 mètres de hauteur avec une pointe de vitesse à 555 km/h. En seulement 1,2 seconde, la capsule avait déjà atteint 160 km/h et moins de deux minutes après son « décollage » la capsule se posait dans l'Atlantique sous parachutes, à environ 1,5 km au large de la côte.
Pourquoi tant d'amerrissages ? Parce ce sera le seul moyen de retour sur Terre des astronautes, du moins pour les premières missions. Pour SpaceX, qui maîtrise cette technique (la capsule Dragon dans sa version transport de fret revient sur Terre de cette façon), l'intérêt de cet essai s'explique aussi par son ambition d'atterrir sur Mars dès le début des années 2020 et d'envoyer des humains quelques années plus tard.
Néanmoins, compte tenu d'un poids plus élevé, la version habitée de la capsule Dragon aura besoin de quatre parachutes pour freiner sa descente dans l'atmosphèreatmosphère, contre trois pour la capsule Dragon en service aujourd'hui pour ravitailler la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale.