Plutôt que de fournir une couverture exhaustive de l’actualité des lanceurs et des lancements prévus pour 2025, Futura préfère vous proposer un aperçu des faits majeurs qui marqueront l'année à venir sans aborder l’actualité des vols habités. Ainsi, ne soyez pas étonnés si certains lanceurs ne figurent pas ou ne sont abordés que brièvement dans cette analyse. Dès les prochaines semaines, des articles distincts seront publiés pour traiter ces sujets, notamment les vols d’Ariane 6, et le premier dans sa version à quatre boosters, les développements relatifs aux lanceurs légers du New Space, ainsi que les innovations à venir dans le domaine des lanceurs et des fusées du futur.
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Sans surprise, SpaceXSpaceX s'apprête à marquer l'année 2025 avec un programme de lancement impressionnant, comprenant 25 vols du Starship et près de 130 vols pour la famille de lanceurs Falcon (Falcon 9 et Falcon Heavy). Parmi les missions les plus attendues, on trouve la démonstration d'un transfert de carburant en orbite entre deux Starship, ainsi qu'au moins un vol d'essai inhabité vers la LuneLune, impliquant un alunissage et un retour en orbite lunaire. La mission de transfert de carburant est prévue pour mars, tandis que le premier vol lunaire pourrait avoir lieu à l'automneautomne 2025.
De nouveaux horizons aux États-Unis ?
De plus, l'arrivée de Donald Trump à la présidence et la nomination de Jared Isaacman à la tête de la NasaNasa pourraient bouleverser les priorités en matièrematière d'exploration spatiale, en fixant de nouveaux objectifs ambitieux, tels que des missions habitées vers Mars dans des délais plus courts que prévu. Il pourrait aussi être question d'abandonner progressivement les missions habitées du SLS, le réservant aux seules missions d'exploration robotiquerobotique lointaines et au lancement d'infrastructures orbitalesorbitales de forte capacité.
L'année 2025 marquera également le lancement du premier vol du New Glenn de Blue Origin, prévu début janvier. Avec ses 95 mètres de hauteur, ce lanceur est capable d'emmener près de 50 tonnes en orbite basse et environ 13 tonnes sur une orbite de transfertorbite de transfert géostationnaire. Ce lanceur, partiellement réutilisable, est propulsé par sept moteurs BE-4 fonctionnant avec un mélange d'oxygèneoxygène liquideliquide (LOXLOX) et de gaz naturelgaz naturel liquide (GNLGNL). Ce moteur est déjà qualifié. Il est également utilisé par le lanceur Vulcan d’ULA, dont le premier vol a eu lieu en janvier 2024, avec le lancement de l'atterrisseur lunaire Peregrine d'Astrobotic. Le second vol de ce lanceur, dans une configuration à quatre propulseurspropulseurs, est prévu dans les mois à venir et consiste en un lancement du véhicule spatial Dream Chaser, version cargo, développé par Sierra Space pour la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale.
Le secteur privé américain en pointe
Toujours aux États-Unis, d'autres lancements sont très attendus. Citons celui de l'atterrisseur Griffin d'Astrobotic, qui a été contracté par la Nasa dans le cadre du programme Commercial Lunar Payloads Services (CLPS). Cet atterrisseur sera lancé par un Falcon Heavy de SpaceX. Notons également les vols inauguraux des lanceurs NeutronNeutron de Rocket Lab, depuis Wallops en Virginie, ainsi que les développements du lanceur NovaNova de Stoke Space, dont le premier vol est prévu en 2026. Ce lanceur suscite un certain intérêt, car il est annoncé entièrement réutilisable avec des performances intéressantes, offrant 3 tonnes en orbite basse dans sa configuration réutilisable (sinon 7 tonnes), 2,5 tonnes en GTO et 1,2 tonne sur une orbite trans-lunaire.
En Europe, le retour en vol de Véga et la mise en service commerciale d'Ariane 6 - dont le second lancement en version à deux boostersboosters, est prévu dans les semaines à venir - sont de bon augure pour les opérateurs de satellites occidentaux, largement dépendants de SpaceX pour déployer leurs charges utiles. En fin d'année, Ariane 6Ariane 6 effectuera son premier vol dans sa configuration à quatre boosters. Cette montée en cadence d’Ariane 6 permettra à l'Europe de rattraper son retard face aux concurrents comme SpaceX, et de préserver sa compétitivité. Par ailleurs, 2025 sera également l'année clé pour définir l'avenir d'Ariane 6 et de son successeur.
Acteurs émergents du New Space en Europe
Du côté des acteurs européens du New SpaceNew Space, des avancées significatives sont attendues pour trois d'entre eux. MaiaSpace prévoit le premier vol de son lanceur Maia en 2026 depuis le pas de tir des SoyouzSoyouz russes à Kourou, en Guyane française, leurs lancements ayant été abandonnés après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. Latitude envisage également un premier vol de son micro-lanceur Zéphyr en 2027, voire 2026. Enfin, PLD Space prévoit le premier vol de sa fuséefusée Miura 5, en fin d'année, depuis le Cente spatial guyanais.
En Chine, le pays continue de renforcer ses positions géopolitiques et économiques dans le secteur spatial avec le lancement imminent d'une vaste constellationconstellation de satellites Guowang, similaire à StarlinkStarlink, avec un objectif de 13 000 satellites au moyen de son lanceur CZ-3B. La Chine renforce et modernise aussi sa gamme de lanceurs, tout en soutenant des initiatives d'entreprises privées pour offrir une alternative compétitive sur le marché des petits lanceurspetits lanceurs. L'accent est mis sur l'innovation et la réutilisabilité.
Concrètement, on s'attend au premier vol de Tianlong 3 par la société Space Pioneer, un lanceur partiellement réutilisable capable de lancer 17 tonnes en orbite basse et 14 tonnes pour sa version réutilisable. Les premiers vols du lanceur Zhuque-3 de la société LandSpace sont également prévus pour 2025, avec une capacité de 21 tonnes en orbite basse dans sa version partiellement réutilisable.
Préservation des capacités spatiales russes
Quant à la Russie, en dépit des sanctions économiques et de la guerre en Ukraine, elle aura réalisé 134 lancements en 2024, y compris le premier d'un lanceur Angara depuis Vostochny. En 2025, le rythme devrait rester le même. Nous aurons l'occasion d'y revenir, tout comme sur l'ambitieux programme indien qui prévoit le premier vol du GSLV Mk III avec une tour de sauvetage. Ce lanceur, le plus puissant de l'ISROISRO, est destiné à des missions de lancement de satellites lourds, ainsi qu'à des missions habitées dans le cadre du programme Gaganyaan. Le premier vol de ce lanceur, équipé d'un système de tour de sauvetage, est attendu au cours de la première moitié de l'année avec un vol d'essai orbital sans équipage de la capsule Gaganyaan, conçu pour évaluer les systèmes humains de l'ISRO.