Si la pratique du footing vous semble parfois monotone et quelque peu rébarbative, vous devriez songer à diversifier votre approche classique de la course à pied et tentez de marcher ou de courir… à l'envers, c'est-à-dire en arrière. Cette méthode gagne en popularité chez les athlètes qui y voient une manière de s'entraîner plus efficace. Quels seraient donc les bienfaits de courir ou de marcher à reculons ?


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    Marcher, voire courir à reculons ? L'idée peut sembler incongrue... Le concept apparaît en tout cas pris très au sérieux dans le microcosme du running. Au point de l'intégrer dans des plans de préparation de marathon ou autres épreuves.

    Les spécialistes de la course à pied lui ont même attribué un nom spécifique : le rétro-running. Il s'agit ainsi de courir en... marche arrière. Si elle apparaît encore très peu pratiquée, cette technique pourrait bien se démocratiser, aussi bien parmi les forçats du bitumebitume ou des sentiers à des fins de progression que chez les coureurs de loisir, dans un but tout simplement de varier la pratique. Et même les marcheurs !

    Pour le cœur et les vaisseaux

    Rétro-running ou rétro-walking... Les bénéfices semblent en effet nombreux, ne serait-ce que pour la santé du cœur et de nos vaisseaux. Illustration avec la dépense énergétique, augmentée dans le cas de la course - même modérée - d'environ un tiers ! Et pour cause, cette technique stimule davantage notre système cardiovasculaire, avec, par exemple, une fréquence cardiaque augmentée de 10 % à 15 %, toujours à vitessevitesse égale.

     Lassés de marcher ou de courir droit devant, le « rétro running » offre une nouvelle vision du parcours et de quoi mobiliser tous les efforts ! © Oatawa, Shutterstock.com
     Lassés de marcher ou de courir droit devant, le « rétro running » offre une nouvelle vision du parcours et de quoi mobiliser tous les efforts ! © Oatawa, Shutterstock.com

    Pour les muscles

    Au-delà, la marche ou la course à reculons contraint en quelque sorte les muscles et les articulations à travailler différemment et d'être ainsi fortifiés. De quoi, par exemple :

    • développer nos récepteurs sensoriels et proprioceptifs. Au niveau du pied, donc ;
    • stimuler les quadriceps, ces muscles situés à l'arrière de la cuisse, qui sont davantage sollicités en marche arrière qu'en marche avant ;
    • renforcer les articulations telles que les chevilleschevilles et les genoux ;
    • redresser la colonne vertébrale.

    Sur le plan ostéoarticulaire, cette approche permet ainsi de neutraliser des déséquilibres musculaires ou ligamentaires, nés de la répétition des mêmes gestes lors de la marche ou de la course à pied. Une façon également de prévenir les blessures.

    Pour le sens de l’équilibre

    Bien sûr, le fait de se mouvoir sans vraiment regarder où l'on va permet aussi de stimuler notre vision périphérique globale et notre sens de l'équilibre. Celui-ci est ainsi appelé à s'adapter à cette coordination nouvelle dans l'espace, avec des gestes qui ne sont ni naturels, ni habituels.

    Prêt à essayer ?

    Sur plan technique, la marche et la course à reculons exigent une concentration spécifique, au début en tout cas. Le conseil reste de s'y mettre de façon progressive : très lentement tout d'abord en déroulant bien un pied sur le sol, puis l'autre. Le tout en s'efforçant de garder le buste bien droit. Même approche si vous souhaitez courir, en augmentant la vitesse petit à petit. Et en démarrant sur une (longue) ligne droite de préférence. Vous souhaitez essayer ? Dans l'idéal, pratiquez à deux et alternez chacun la course ou la marche en avant, puis en arrière.