Les disputes ou les tensions n'épargnent pas la vie d'un couple. Comment faire pour retrouver l'harmonie ? Si la réconciliation sur l'oreiller fonctionne dans les premiers temps, elle risque de lasser et de masquer des failles qui vont se creuser au fur et à mesure. Rétablir la communication reste encore la meilleure solution.


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    À chaque fois que vous vous disputez, vous finissez par vous réconcilier en faisant l’amour ? Si cette méthode peut sembler attrayante en théorie, elle ne peut être la seule solution à tous vos problèmes de couple. Sans communication, point de salut.

    Que faire quand votre couple traverse un conflit ? Crier le plus fort possible pour vous faire entendre ? Prendre ses distances le temps de décompresser et d'y voir plus clair sur le nœudnœud du « problème » ? Vous expliquer pour exposer votre point de vue et surtout comprendre celui de l'autre ? Les solutions sont multiples. Et il n'existe pas de recette en amour. Et le sexe dans tout cela ? Faire l'amour peut aider à atténuer les sensations de colère, d'incompréhension ou encore de tristesse qui jaillissent d'une dispute dans le couple. Mais est-ce une méthode efficace sur le long terme ?

    De la colère au désir…

    Comme le rappelle le Dr Gérard Leleu, « on ne peut pas offrir son corps à l'autre lorsqu'on est en conflit, lorsqu'on a du ressentiment, que l'on dévalorise l'autre ou qu'il nous dévalorise ». Mais juste après le pic de colère, lorsque les mots ont été posés, l'envie de sensualité et de proximité peuvent s'emparer de l'un des membres du couple qui contaminera son conjoint. Ou le désir sexuel peut aussi se déclencher en simultané chez les deux amoureux lorsque la fusionfusion est optimale.

    La réconciliation sur l'oreiller a du bon, mais elle risque de masquer ou d'évacuer, sans les résoudre, les véritables raisons du conflit. © Jacob Lund, Shutterstock
    La réconciliation sur l'oreiller a du bon, mais elle risque de masquer ou d'évacuer, sans les résoudre, les véritables raisons du conflit. © Jacob Lund, Shutterstock

    Cette envie souvent irrépressible de se faire l’amour vient comme un besoin de donner et de recevoir de l'autre. En parfait contrastecontraste avec la distance et la froideur éprouvées quelques minutes ou heures auparavant, ces retrouvailles « crapuleuses » surviennent lorsque l'intensité de l'échange conflictuel est à son summum. Et que la force des sentiments, de l'alchimie aussi, ne peuvent en supporter plus. Comme le dit Gérard Leleu à ce sujet, « la force du désir est proportionnelle à la force du manque ». La prise de distance et la tension créent elles aussi une amplification du désir !

    Soigner le mal… par la communication

    Marque du poids de l'amour, ce dénouement au cœur de la sexualité est impossible sans communication préalable. En écoutant, en parlant, en comprenant, on retrouve l'envie de plonger dans le regard de l'être aimé, on récupère la confiance dans l'autre, l'envie de lâcher-prise avec lui ou elle. Ces retours en zone de paix sous la couette ne doivent donc pas être considérés comme un remède automatique à la dispute. Place à la parole ! Sans vraie explication, aucun câlin ne viendra en effet réparer ces petites failles qui forgent la relation dans le temps... autant qu'elles peuvent creuser un fossé dans le couple sur le long terme si les choses ne sont pas dites. Si cette technique de la réconciliation sous la couette se répète dans le temps, elle risque de lasser, de procurer un plaisir de moins en moins intense. Et surtout de révéler un problème de compréhension mutuelle plus profond que l'on pourrait penser.

    Une histoire de profils

    Tout dépend aussi de la « typologie du couple », souligne Béatrice Cuzin, sexologue à Lyon. « Quand le couple s'entend bien sexuellement et intellectuellement et que le conflit n'est pas en lien avec des événements graves, cela peut être un moyen de se pardonner sans verbaliser. » En revanche, « s'il existe un comportement de domination et une personnalité perverse, cela peut être malsain et participer au scénario de domination de l'autre ». Enfin, s'il n'existe aucune personnalité pathologiquepathologique et que l'entente sexuelle n'est pas au rendez-vous, cette technique n'est pas non plus une bonne solution.