Les femmes ont-elles plus de mal à jouir que les hommes ? Une enquête s'est penchée sur le phénomène du Gap orgasme et confirme ce constat mais les résultats battent en brèche un certain nombre d'idées reçues, ainsi les messieurs reconnaissent maintenant avoir aussi des difficultés à y parvenir. Néanmoins, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à simuler l'orgasme pour feindre l'harmonie sexuelle et coller à l'image d'un couple épanoui dans sa sexualité.
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Les femmes seraient-elles plus nombreuses que les hommes à ne pas parvenir à l'orgasme lors des rapports sexuels ? Un orgasm gapgap -- ou fossé orgasmique en français -- existerait entre femmes et hommes. En clair, les femmes seraient moins nombreuses à parvenir à la jouissance que les hommes au cours des rapports sexuels. Pour en savoir plus sur cette hypothèse, le département « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l'Ifop a réalisé une enquête. Objectif donc, faire le point sur « l'ampleur du fossé orgasmique existant entre les deux sexes ».
Difficultés à jouir : les hommes aussi
Ainsi, « près de huit Françaises sur dix (78 %) sexuellement actives admettent avoir déjà eu des difficultés à jouir », montre l'enquête. Soit une proportion en hausse de 13 points par rapport à ce que l'Inserm avait mesuré en 2006 (65 %). Certes, « les difficultés à jouir affectent aussi un nombre significatif d'hommes : 57 % d'entre eux admettent avoir déjà eu du mal ». Mais un fossé existe bel et bien.
Un autre indicateur confirme cette réalité : « Une femme sur quatre (26 %) déclare ne pas avoir joui au cours de son dernier rapport sexuel, soit une proportion nettement plus forte que chez les hommes (14 %) et sensiblement en hausse par rapport à ce que l'on pouvait observer en 1992 (située alors à 12 %) », ajoute l'Ifop.
Comment expliquer cette différence ? Pourquoi ce tabou ?
Devoir à tout prix former un couple modèle, heureux y compris dans leur sexualité, pourrait mettre une pressionpression importante sur les épaules des femmes. Pour preuve, nombre d'entre elles sont prêtes à simuler l'orgasme pour « coller » à l'impression que leur sexualité est satisfaisante. « Près des deux tiers des Françaises (62 %) admettent avoir déjà feint d'atteindre l’orgasme dans leur vie, soit une proportion qui a quasiment doublé en vingt ans (32 % en 1998) », note l'Ifop.
Autre indice, « la volonté de dissimuler un manque d'harmonie sexuelle au sein du couple a déjà poussé plus d'une femme sur trois (38 %) à mentir aux conjoints s'étant enquis directement de leur plaisir après un rapport avec une question de type "TT'as joui ?" ».
« La difficulté à assumer de ne pas coller au modèle du couple "épanoui et équilibré sexuellement" transparaît aussi dans le nombre significatif de femmes (34 %) admettant avoir déjà caché à leurs ami(e)s qu'elles ne jouissaient pas avec leur partenaire », conclut l'Ifop.