Faut-il atteindre le point culminant de l'excitation sexuelle pour ressentir du plaisir ? L'orgasme est-il obligatoirement le but recherché ? Cette complexe et délicate alchimie dépend certes de sa disposition mentale mais aussi de la capacité à se rendre disponible aux préliminaires, ces moments de pure intimité qui ne passent pas que par les organes sexuels.
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L'orgasme est le point culminant du plaisir associé à une intense stimulation sexuelle. Pour autant, chez la femme notamment, chaque rapport ne permet pas automatiquement de l'atteindre. Mais le corps et le cerveau disposent d'autres ressources pour prendre le contre-pied d'une idée reçue : pas de plaisir sans orgasme !
À l'évidence, l'orgasme reste le point de lâcher-prise le plus intense que vous pouvez atteindre. Mais selon votre forme physiquephysique et mentale, selon votre degré de détente aussi, ou niveau d'attraction pour votre partenaire de couette, ce summum n'est pas automatique. Pas d'inquiétude, sachez dans ce cas profiter de la force de vos différentes zones érogènes dont est pourvu le corps féminin. D'ailleurs, plus vous saurez prendre du temps au cours des préliminaires, d'y associer la notion de « pur plaisir », plus vous serez à même d'atteindre « ce cri qui vient de l'intérieur ». Hé oui, « le désir sexuel est insaisissable : plus on veut l'attraper, plus il s'échappe ! », décrit le Dr Ghislaine Paris dans son ouvrage Un désir si fragile – Les secrets du désir féminin.
Le plaisir, la délicate alchimie
Tout d'abord, prenez conscience de ce qu'est le plaisir. Plus qu'un simple ressenti, le plaisir est en fait un système. Comme le précise le Dr Gérard Leleu, médecin sexologue et auteur de l'ouvrage L’art de bien faire l’amour, ce dernier « s'appuie sur un support anatomique complexe situé en périphérie, c'est à dire la peau, les organes sensoriels et sexuels ». Quand une stimulation vient exciter l'un de ces capteurscapteurs (un contact, une image, un son), elle déclenche un influx nerveuxinflux nerveux qui remonte le long des nerfs et de la moelle jusqu'au cerveau. Et plus précisément au centre des émotions... le fameux centre limbiquelimbique où sont sécrétés « les neuromédiateursneuromédiateurs du plaisir comme la dopamine et les neurohormones telles que les endorphinesendorphines et l'ocytocineocytocine ».
En voilà une belle idée reçue : « Il n'y a pas de plaisir sans orgasme ». © Jacob Lund, shutterstock.com
En préambule, la phase d’excitation
Mais comment alors faire naître et durer ce plaisir ? Tout d'abord, ne l'oubliez pas, le plaisir ne passe pas que par les organes sexuels. On le sait, il suffit d'une main passée dans le cou, dans le bas du dosdos pour que votre excitation s'éveille. Si votre partenaire commence à vous approcher de la sorte, appréciez le moment sans précipiter ses gestes, laissez la douceur faire les choses. Si votre conjoint devient plus ferme, suivez son rythme et faîtes parler votre corps... une cambrure de reinsreins, des jambes autour de sa taille, une bouche gourmande dans le cou laissent entendre que vous êtes à même d'accueillir le plaisir qu'il a à vous offrir. Emparez-vous ensuite de son plaisir à lui. D'autant que faire grimper l'autre au rideaurideau est bien loin de vous laisser insensible !
Ces stimulations du corps donnent l'occasion à vous et à votre partenaire de mieux vous connaître, d'aller à la découverte de vos sensations. Un pas essentiel pour renforcer la proximité et la complicité. En effet, chaque personne a sa sensibilité, ses « petits trucs » pour perdre le contrôle. Mais de quels contacts tactiles parle-t-on du côté de la femme ? Quand les doigts ou la bouche stimulent la zone vaginale et clitoridienne, quand la pénétration commence à bousculer vos sens. Même si vous êtes encore bien loin de l'orgasme, le tout est de savoir apprécier cette fusionfusion avec l'autre.
Apprivoiser son corps
Autre astuce, pour prendre son pied au lit sans forcément atteindre l'orgasme, rien de tel que de connaître son corps. Or « les femmes méconnaissent trop souvent les caractéristiques de leur désir », note le Dr Paris. Pour cela, ouvrez la porteporte de « l'autoérotisme. « En effet, l'excitation individuelle, liée à l'imagination (rêves éveillés), à la masturbation clitoridienne ou vaginale, vous livre tous les secrets de vos zones érogènes », explique le Dr Paris. Seule, vous avez la possibilité de prendre le temps sans pressionpression de l'orgasme, d'être à l'écoute totale de votre corps. « Le désir naît du fantasme, relayé par la caresse masturbatoire ». Ensuite, quand vous êtes accompagnée, les réflexes d'excitation deviennent plus automatiques, en gardant bien sûr leur part d'aléas nourrissant le plaisir de chaque rapport sexuel.