On sait que les diabétiques ou encore les personnes souffrant d'insuffisance respiratoire sont plus à risque de développer une forme grave de la Covid-19. Mais qu'en est-il des individus asthmatiques ?
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Pour répondre à cette question, il faut interroger la littérature scientifique. Avant d'y répondre, faisons quelques rappels sur la physiopathologie de l'asthme.
Qu'est-ce que l'asthme ?
Selon l'Institut Nationale de la Science et de la Recherche Médicale (Inserm), quatre millions de personnes seraient atteintes d'asthme en France. La prévalence est surtout élevée chez les enfants, la maladie ayant tendance à être mieux controlée à l'âge adulte. C'est une maladie inflammatoire chronique des bronches, c'est-à-dire que l'appareil respiratoire est très sensible aux stimuli extérieurs et peut réagir de façon disproportionnée. Cela entraîne divers symptômes (essoufflements, sifflements, oppression thoracique, etc.) et notamment la crise d'asthmecrise d'asthme, qui se caractérise par une incapacité croissante à pouvoir respirer.
Les facteurs de risque de l'asthme sont très hétérogènes : terrain atopique, des rhinitesrhinites ou des bronchiolites à répétition durant l'enfance mais aussi une prématurité ou un faible poids à la naissance. Une pathologiepathologie de ce type aggrave aussi certaines infections respiratoires. Au début de la pandémiepandémie, les médecins pensaient d'ailleurs que l'asthme constituait un facteur de risque de Covid-19Covid-19, mais il semblerait que les données scientifiques n'aillent pas dans ce sens.
Asthme, maladies respiratoires et Covid-19
Nous l'avons vu, des infections virales peuvent être un facteur prédisposantfacteur prédisposant à l'asthme. Aussi, l'asthme étant caractérisé par une immunitéimmunité altérée, la réponse antivirale de nos voies respiratoires est généralement moins performante lorsqu'on en souffre. Dès lors, dans la littérature scientifique, il a déjà été bien documenté qu'être asthmatique était un facteur de risque pour les infections respiratoires.
Pourtant, avec la Covid-19, ce n'est pas vraiment ce qu'on observe. Au début de la pandémie, les médecins se disaient que c'était à cause des échantillons trop faibles de personnes malades. Mais, avec une maladie qui a infecté plus de 30 millions de personnes dans le monde aujourd'hui, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Et la prévalence de patients sévères chez les asthmatiques est relativement proche des personnes qui n'ont pas de comorbiditécomorbidité. Peut-être est-ce dû au fait que les personnes asthmatiques sont généralement plus jeunes ou bien est-ce le traitement de fond que prennent les personnes asthmatiques ? Plusieurs pistes à explorer pour expliquer le fait que non, il semblerait que statistiquement, en étant asthmatique, on ne soit pas plus à risque de développer une forme grave de la Covid-19.