Crise sanitaire oblige, en mars 2020, le seuil du million de téléconsultations avait été dépassé. Solution à la pandémie, mais également aux déserts médicaux, la télémédecine semble avoir rencontré son public. De son cadre aux actes médicaux pratiqués, en passant par sa prise en charge et son devenir, nous vous dévoilons tout sur ces consultations médicales à distance pas comme les autres.


au sommaire


    La télémédecine, qu'est-ce que c'est ? Cette pratique médicale, définie légalement depuis 2009, a lieu à distance grâce aux outils et aux technologies de télécommunication. Vous pouvez ainsi bénéficier d'une consultation par écran interposé. Consulter votre psychiatre, un médecin généraliste ou encore votre nutritionniste sans même quitter votre domicile est enfin possible. Cette médecine des temps modernes a connu un véritable essor en 2020 dans le contexte sanitaire lié à la Covid-19.

    Les actes pratiqués en télémédecine

    Selon le décret du 19 octobre 2010 de la loi HPST (hôpital, santé, patients, territoire), seuls cinq actes médicaux sont possibles en télémédecine :

    • la téléconsultation. Consultation médicale à distance entre le praticien et son patient ;
    • la télé-expertise. Mise en place d'une stratégie thérapeutique par au moins deux médecins grâce à des indices thérapeutiques comme des résultats biologiques ;
    • la télésurveillance. Interprétation à distance d'indicateurs biologiques ou cliniques ;
    • la télé-assistance. Assistance d'un médecin par un confrère à distance comme par exemple lors d'une intervention chirurgicale ;
    • la régulation. Un médecin du Samu établit par téléphone un diagnostic pour orienter la prise en charge médicale du patient concerné.

    La télémédecine et l'assurance maladie

    Depuis le 15 septembre 2008, les téléconsultations sont remboursées. Seules les consultations en psychiatrie ou en gynécologie n'ont pas besoin d'être prescrites par le médecin généraliste. Les autres spécialités sont coordonnées par ce dernier. Une autre condition doit être remplie. Le praticien concerné par le remboursement doit être au moins vu de visu par son patient une fois au cours des 12 derniers mois. Dans le cas contraire, la prise en charge des soins médicaux n'aura pas lieu. Ces téléconsultations sont uniquement effectuées dans le cadre de visioconférences. Les tarifs appliqués aux téléconsultations ainsi que le taux de remboursement ne diffèrent pas d'une consultation classique en présentiel.

    La télémédecine peut être l'une des solutions aux problèmes de mobilité des personnes âgées et aux déserts médicaux. © agenturfotografin, Adobe Stock
    La télémédecine peut être l'une des solutions aux problèmes de mobilité des personnes âgées et aux déserts médicaux. © agenturfotografin, Adobe Stock

    La télémédecine et les mutuelles

    Les complémentaires santé prennent également le relais pour la prise en charge des téléconsultations médicales. Ainsi, la mutuelle MAAF prend en charge cinq téléconsultations par an. La MAAF met également à votre disposition un service de téléconsultation pour ses assurés, et ce, sans rendez-vous. Il est disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. À la suite de ce rendez-vous, et outre l'obtention d'un avis médical, vous pouvez bénéficier si besoin d'une ordonnance médicale. Ainsi, de plus en plus de complémentaires santé incluent dans leur prise en charge les téléconsultations et ce, pour votre plus grand confort.

    La télémédecine et consultation médicale : ses avantages

    La télémédecine présente de nombreux avantages. Elle est la solution aux problèmes de mobilité et aux déserts médicaux. Finis également les risques de contamination ou l'engorgement des salles d'attente ou encore des urgences hospitalières. Outre la rapidité des soins médicaux, la télémédecine permet aussi de maintenir la continuité des soins. Les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite ou encore les victimes de phobie sociale ne sont plus les « laissés-pour-compte » de notre système de soins. L'obtention rapide d'un rendez-vous par ce système évite également le renoncement aux soins en cas d'une liste d'attente interminable. Effectivement, certaines spécialités, surtout en Province, sont si rares qu'il faut attendre des mois avant d'espérer un premier rendez-vous.

    Télémédecine et crise sanitaire : un engouement sans précédent

    À ses débuts, la télémédecine n'inspirait pas confiance et les patients étaient plutôt frileux. Mais, avec la crise sanitaire liée à la Covid-19, la télémédecine a rencontré un franc succès et est venue à bout de tous les préjugés existant à son encontre. Téléconsulter fait actuellement partie de notre quotidien au même titre qu'une consultation à domicile. La télémédecine a également permis de ne pas propager davantage le virus.

    La télémédecine : ses limites

    Malgré de nombreux avantages, la télémédecine présente tout de même quelques limites. Elle déshumanise la relation médicale et renforce l’isolement des personnes âgées et celles à mobilité réduite. Une autre limite concerne la confidentialité des données médicales. Cette dernière n'est plus garantie, car ces dernières peuvent être piratées. D'autre part, la mise en place de ce type de dispositif représente un coût financier assez important. Et enfin, le praticien est privé de certains gestes médicaux comme, par exemple, une palpation abdominale, et se voit donc privé de certains indices médicaux essentiels.

    La télémédecine : les consultations de demain ?

    La télémédecine n'a pas pour vocation de supplanter les consultations médicales classiques en présentiel, mais plutôt de les compléter. D'ailleurs, comme nous l'avons vu précédemment, pour maintenir la prise en charge d'une téléconsultation, le patient doit justifier d'une consultation au cabinet de son médecin ou à domicile et ce, dans les douze derniers mois. Le but est vraiment de lutter contre les déserts médicaux, l'isolement de certains patients et maintenir la continuité des soins. La télémédecine n'est donc pas l'avenir de la consultation médicale, mais plutôt son complément indispensable.