au sommaire
L'entraînement est important pour les performances musculaires. Mais les muscles gardent-ils la mémoire des entraînements passés ? Non, répondent les chercheurs, si l'on s'en tient à l'expression des gènes.
Immédiatement après un exercice, des gènes sont activés ; cet effet persiste des heures après. Plus tard, si l'organisme continue à s'entraîner, il produit des protéines permettant des adaptations à long terme (avec une massemasse musculaire plus importante par exemple). Mais celles-ci s'atténuent si l'individu arrête de s'entraîner. Malene Lindholm, de l'institut Karolinska à Stockholm, explique que « dès que vous arrêtez l'entraînement - surtout s'il vous arrive quelque chose d'aussi grave que de vous casser une jambe, de sorte que vous arrêtez de bouger complètement - vous perdez très rapidement la masse musculaire et les effets de l'entraînement d'endurance. »
Pas de mémoire du muscle au niveau de l’expression génétique
Pour savoir si l'entraînement conduisait à des adaptations génétiques à long terme, les chercheurs ont demandé à 23 personnes sédentaires d'entraîner une de leurs deux jambes pendant 45 min. L'exercice a été répété quatre fois par semaine pendant trois mois. Puis ils se sont arrêtés neuf mois et sont retournés s'entraîner mais en exerçant leurs deux jambes.
L'équipe a fait des biopsiesbiopsies avant et après les périodes d'exercice pour voir quels gènes étaient actifs. Les résultats parus dans PLOS Genetics montrent que l'expression des gènes était similaire dans les deux jambes, alors qu'une des deux jambes s'était entraînée pendant trois mois.
Même si ces résultats suggèrent que les muscles ne gardent pas la mémoire de l'exercice, il n'en est pas de même pour les cellules nerveuses qui contrôlent le mouvementmouvement : le système nerveux apprend dans quel ordre activer les muscles pour exécuter un mouvement. Faire du vélo, rattraper un ballon au volley, apprendre à marcher, sont des gestes qui ne s'oublient pas.