Les empreintes digitales sont essentiellement utilisées pour identifier une personne. Depuis le début du XXe siècle, les enquêteurs se sont appuyés sur elles maintes et maintes fois pour résoudre des crimes et autres délits. Mais on ne peut pas croire que la nature nous a donné des empreintes digitales seulement pour nous confondre devant la justice.


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    Pourquoi la nature a-t-elle doté les hommes d'empreintes digitales ? La question a longtemps divisé les chercheurs, partagés entre deux grandes idées. Les premiers pensaient qu'elles nous étaient utiles à agripper les objets. Les seconds estimaient que tout était question de toucher.

    Songez aux pneuspneus en caoutchouccaoutchouc gravés de votre voiturevoiture. Ils l'aident à maintenir le cap et à adhérer à la route par une augmentation de la frictionfriction. De là à penser que nos empreintes digitales ont le même effet sur le côté de nos doigts, il n'y a qu'un pas. Mais des tests en laboratoire ont montré que les creux de nos empreintes digitales n'entrent pas en contact avec les surfaces des objets que nous saisissons. Du moins pas avec les surfaces lisses. Ainsi, par rapport à la peau du reste de notre corps - qui est lisse -, celle de nos doigts limite la friction dans ce cas.

    Pourtant, certains pensent toujours être sur la bonne voie. Les empreintes digitales pourraient nous aider à saisir des objets en conditions humides. En évacuant l'eau, là encore, comme les dessins des bandes de roulement de nos pneus. Mais l'idée est plus difficile à tester en laboratoire. Ceux qui croient en une amélioration du sens du toucher ont-ils été plus chanceux dans leur recherche de preuve ?

    Le chimpanzé et le koala sont des animaux qui, tout comme l’homme au début de son histoire, comptent sur leur sensibilité tactile pour trouver de la nourriture. Et, tout comme l’homme, leurs doigts associent empreintes digitales et corpuscules de Pacini. © MrPreecha, Adobe Stock
    Le chimpanzé et le koala sont des animaux qui, tout comme l’homme au début de son histoire, comptent sur leur sensibilité tactile pour trouver de la nourriture. Et, tout comme l’homme, leurs doigts associent empreintes digitales et corpuscules de Pacini. © MrPreecha, Adobe Stock

    Empreintes digitales : un sens du toucher sans pareil

    Rappelons d'abord que dans nos doigts se cachent quatre types de mécanorécepteurs, des cellules qui répondent aux stimulations mécaniques. Parmi eux, les corpuscules de Pacini qui jouent dans la perception des texturestextures fines. On les trouve à quelque deux millimètres sous la peau de nos doigts.

    Pour savoir si nos empreintes digitales améliorent l'efficacité des corpuscules de Pacini, des chercheurs ont conçu un doigt artificiel biomimétiquebiomimétique. Ou plutôt deux : l'un lisse et l'autre dessiné de motifs imitant des empreintes. Et ils ont observé que non seulement les crêtes de ces empreintes artificielles amplifient la fréquence auxquelles les capteurscapteurs sont sensibles. Mais aussi que les empreintes canalisent les vibrationsvibrations vers ces capteurs. De quoi confirmer que nos empreintes digitales augmentent notre sensibilité tactile.

    Finalement, elles pourraient jouer sur les deux tableaux. Car cette sensibilité fine qu'elles nous donnent participe sans doute à une meilleure préhension des objets. Ce que nous ressentons au bout de nos doigts nous aiderait en effet aussi à corriger en temps réel la force avec laquelle nous saisissons quelque chose.