Prévenir les maladies est essentiel en santé publique. Mais contrairement à ce qu'essaient de vous faire croire de sombres personnages, les éviter n'est pas toujours possible. Savoir guérir les maladies en étudiant et en soignant leurs causes, c'est le pari de la médecine.

 


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    Un état pathologique est généralement caractérisé par une anomalie durable au sein de l'organisme identifiable par des symptômes et biomarqueurs universels (fièvre et glycémie par exemple, pour ne citer qu'eux) mais également en prêtant attention aux ressentis de l'individu (voir à ce sujet, la thèse présentée en 1942 par le médecin Georges Canguilhem : « du normal et du pathologique »). Il peut avoir diverses causes comme une infection par une bactérie, un virus, un champignon mais aussi une carence en nutriment, un dysfonctionnement de l'organisme (maladie auto-immune), une inflammation exacerbée (maladies cardiovasculaires et articulaires) ou plusieurs causes (tabagisme et sédentarité) dont certaines restent inconnues comme dans le cas du cancer, par exemple. Nous allons voir qu'il existe plusieurs moyens de prévenir et s'informer sur les maladies.

    En revanche, étant donné que nous ne sommes pas omniscients (tout savoir) et que de fait, nous ne sommes pas toujours capables d'identifier l'ensemble des causes qui agissent pour induire une maladie – quand bien même nous le serions, il faudrait aussi être omnipotent (tout pouvoir) pour avoir la capacité d'endiguer leur survenue –, la médecine curative est une superbe invention. Enfin, précisons aussi que, pour avoir envie de les endiguer, il faudrait être bénévolent (vouloir le bien quoi qu'il arrive). En somme, pour que la prévention suffise, il faut être Dieu : un être omniscient, omnipotent et bénévolent. Sans surprise, vous aurez constaté par vous-même que ce n'est pas le cas. 

    Le saviez-vous ?

    La malnutrition et l'obésité causent plus de morts que tabac, alcool et VIH réunis (source : Global panel on agriculture and food systems for nutrition: food systems and diets: facing the challenges of the 21st century).

    Les principaux moyens de préventions 

    • Le premier moyen de prévention majeur que l'on a tous oublié dans les pays développés, c'est l'hygiène. En effet, avec l'avènement de la gestion hygiénique des déjections, du lavage des mains constant et obligatoire pour le corps médical, des matériaux stérilisés..., les maladies – notamment bactériennes – ont drastiquement reculé.
    • Deuxième moyen de prévention, qui est farouchement combattu par quelques groupuscules dans le pays même de son précurseur, ce sont les vaccins. Si aujourd'hui, il faut peser la balance bénéfice-risque vaccin par vaccin, la vaccination a été une avancée médicale des plus phénoménales dans le recul et l'éradication de certaines maladies. Voilà les deux moyens de prévention majeurs que nous avons tous tendance à un peu oublier. 
    • Troisième moyen de prévention, la nutrition. Nous ne parlons pas ici de la nutrition en tant que médication (pour combler une carence par exemple) mais bien de la science qui consiste à identifier ce qu'il vaut mieux manger pour préserver une santé optimale tout au long de sa vie. En effet, on sait désormais que ce que l'on mange a un impact considérable sur les maladies, notamment sur les maladies métaboliques.
    • Quatrième moyen de prévention, l'activité physique. On sait depuis plusieurs décennies maintenant que la sédentarité aggrave le risque de mourir d'une maladie cardiovasculaire ou encore de développer un cancer. Faire une activité physique régulière en variant le type d'effort participe de la prévention des maladies.
    • Enfin, ces deux derniers moyens de prévention que sont la nutrition et l'activité physique peuvent aussi être utilisés en adjuvant des traitements. Une alimentation équilibrée et une activité physique adaptée participent au meilleur rétablissement d'un organisme affaibli. Depuis 2017, le sport sur ordonnance est disponible et remboursé pour les malades chroniques dont les personnes souffrant d'un cancer. De même, le ministère de la Santé teste actuellement le remboursement d'un suivi diététique et psychologique pour ces mêmes patients. 
    La prévention, aussi importante et cruciale soit-elle, ne suffit pas à constituer un système de santé optimal. © Chinnapong, Adobe Stock
    La prévention, aussi importante et cruciale soit-elle, ne suffit pas à constituer un système de santé optimal. © Chinnapong, Adobe Stock

    De la nécessité d'une médecine fondée sur les preuves

    De fait, nous ne sommes pas des dieux. Il est donc fatalement impossible que nous ne tombions jamais malade. Bien sûr, le mieux, pour soi et pour son système de santé, c'est de miser sur la prévention. Mais lorsqu'une pathologie se déclare, les moyens de prévention ne sont pas suffisants. Pourtant, de plus en plus, c'est ce que de nouveaux chefs de file de mouvements ésotériques veulent vous faire croire. Si vous ne guérissez pas, c'est que vous ne le voulez pas. Ou bien c'est que vous ne faites pas tout ce qu'il faut. Ils arguent aussi que la médecine ne soigne que les symptômes des maladies, pas les causes. On ne peut que rester stupéfait par ces propos.

    Pour ne citer qu'un seul exemple, les antibiotiques s'attaquent à la cause d'une infection bactérienne. Ne traiter que les symptômes, ce serait soigner une telle infection à grands coups d'anti-inflammatoire. Les chances de survie du patient en seraient anéanties. Nous avons donc besoin d'une médecine fondée sur les preuves car, répétons-le, nous ne sommes pas des dieux. Il est donc très appréciable de disposer de traitements curatifs, non dénués d'effets secondaires, mais c'est le principe même d'une thérapie ayant de l'effet, elle n'a, de fait, pas que des effets bénéfiques, le calcul se fait ensuite autour de la balance bénéfice-risque.

    En somme, la prévention ne suffit pas, même si, finissons sur ces mots, elle est essentielle et beaucoup de pathologies pourraient être évitées seulement en agissant sur quelques facteurs comme la sédentarité, le tabagisme, la consommation effrénée d'alcool et l'excès de junk food.