Une personne sur cinq a souffert ou va souffrir de dépression au cours de sa vie, selon l’Inserm. La maladie a de graves conséquences sur la vie sociale et relationnelle, et représente un facteur de suicide important. Une prise en charge et des traitements efficaces permettent pourtant d’en venir à bout.
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Trop souvent assimilée à un coup de blues ou une déprime, la dépression est une véritable maladie qui touche toutes les catégories de population. Elle se traduit par un épisode dépressif d'au moins 2 semaines, avec une humeur dépressive anormale présente pratiquement toute la journée et presque tous les jours et non influencée par les circonstances, une diminution marquée de l'intérêt ou du plaisir pour des activités habituellement agréables ainsi qu'une réduction de l'énergieénergie. Ces symptômes peuvent être accompagnés d'une perte de l'estime de soi, une modification de l'appétit, des troubles du sommeil, un ralentissement psychomoteur et des idées suicidaires.
Comprendre la dépression : l’importance du diagnostic
Comprendre la dépression est un préalable à toute prise en charge efficace. Une des difficultés tient à la diversité des formes cliniques de la maladie, les symptômes variant d'un patient à l'autre. En outre, le trouble dépressif ne doit pas être confondu avec d'autres troubles psychiatriques comme le trouble bipolaire, les troubles anxieux ou addictifs. La dépression est aussi parfois associée à des maladies physiquesphysiques ou d'autres maladies psychiatriques.
L'intensité de l'épisode dépressif est le plus souvent associée au nombre de symptômes présents. Le diagnostic s'effectue sur un entretien clinique, avec évaluation des symptômes, des antécédents personnels et familiaux, et des ressources du patient. Pour établir la sévérité de l'épisode dépressif, il existe des échelles d'évaluation, remplies par le patient lui-même (auto-évaluation) ou par le médecin.
Le traitement de la dépression comprend deux phases :
- la phase aiguë (traitement d'attaque) dont l'objectif est la rémission complète des symptômes ;
- la phase de consolidation dont l'objectif est de prévenir la rechuterechute de l'épisode dépressif.
Il repose sur un traitement médicamenteux et une psychothérapie qui sont fréquemment conjugués. L'efficacité de la prise en charge pourra être évaluée après 4 à 8 semaines.
Traitement de la dépression : la prise en charge psychologique
Il faut tout d'abord savoir que la guérisonguérison peut prendre du temps, car il faut établir une relation de confiance avec un professionnel de santé. Une fois le projet thérapeutique établi en accord avec le patient, un suivi psychologique et des conseils d'hygiène ou de mode de vie sont préconisés (pratiquer une activité physique régulière, encourager la vie sociale, suivre des activités plaisantes ou intéressantes...))
Il existe quatre grands types de psychothérapies :
- psychothérapie de soutien, effectuée par un médecin généraliste ou un psychiatre, un psychologue clinicien ou un psychothérapeutepsychothérapeute ;
- thérapiesthérapies cognitivo-comportementales (TCC) ;
- psychothérapies psychodynamiques ou d'inspiration analytique ;
- thérapies systémiques.
L'une ou plusieurs de ces approches sont proposées selon le profil du patient, les symptômes et la possibilité de prise en charge financière.
Traitement de la dépression : la prise en charge médicamenteuse
Le traitement antidépresseur peut être prescrit dès la première consultation si l'intensité du tableau clinique le nécessite. En revanche, les médicaments sont déconseillés dans les épisodes dépressifs légers ou inférieurs à deux semaines.
Les médicaments antidépresseursantidépresseurs sont répartis en cinq classes :
- Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonineinhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) : fluoxétine, sertraline, paroxétineparoxétine, citalopram, escitalopram.
- Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénalinenoradrénaline (IRSN) : venlafaxine.
- Les imipraminiques, tricycliquestricycliques ou non : clomipramine, amitriptyline, imipramine. Ces derniers sont recommandés en deuxième intention en raison de leur risque de toxicitétoxicité cardiovasculaire.
- Les inhibiteurs de la monoamine oxydaseoxydase (IMAOIMAO), sélectifs ou non de la MAOMAO-A. Ces derniers ne sont recommandés qu'en dernier recours, après échec des autres alternatives thérapeutiques, en raison de leurs nombreux effets indésirables et interactions médicamenteuses.
- Les autres antidépresseurs : agomélatine, amisulpride, méthylphénidate, kétamine...
L'antidépresseur choisi sera celui qui est le mieux toléré, le moins toxique en cas de surdosage, et le plus simple à prescrire à dose efficace. L'amélioration des symptômes est généralement constatée après un minimum de 2 à 4 semaines.
- En cas de rémission complète, il recommandé de poursuivre le traitement antidépresseur 6 mois à 1 an après la rémission et de continuer la psychothérapie éventuellement engagée.
- En cas de rémission partielle ou bien de persistance et d'aggravation des symptômes, il faut envisager d'augmenter la posologie ou de changer le traitement antidépresseur.
Traitement de la dépression : la prise en charge en hospitalisation
L'hospitalisation est recommandée en cas de risque suicidaire imminent, de formes sévères avec des symptômes psychotiques, d'une forte agitation avec manque de contrôle émotionnel, ou pour le sevragesevrage d'une substance psychoactive. Elle doit aussi être envisagée dans les cas d'épisodes dépressifs sévères qui ne répondent pas aux traitements.