La binarité sexuelle garçon ou fille est semble-t-il depuis toujours dans l’ordre des choses. Pourtant, il existe une grande variété de situations autour de l'intersexuation ou intersexualité. La question du genre tout comme l’absence de consensus quant à la définition alimentent les confusions et renforcent la stigmatisation des personnes concernées. Du reste et d'un point de vue juridique, le sexe neutre n'existe pas en France.
au sommaire
L'intersexuation concerne le sexe biologique et ne fait référence ni à l'orientation sexuelle ni à l'identité de genre. Ce terme générique désigne diverses variations naturelles affectant les organes génitaux. Bien que l'on dispose de peu de données, le taux de naissances intersexes est estimé à environ 1,7 %.
Biologie et critères de définition de l'intersexuation
Les causes sont diverses, pouvant impliquer des gènes responsables de la différenciation sexuelle de l'embryon (gène SRY) ou être liées à un nombre surnuméraire de chromosomes (syndrome de Klinefelter développé par les personnes porteuses des chromosomes XXY). Parfois, il s'agit de l'incapacité du corps à lire les messages hormonaux. Visibles à la naissance ou plus tard à la pubertépuberté, ces signes peuvent demeurer discrets sur le plan physiquephysique.
Pour mesurer le degré d'intersexuation, les médecins utilisent un outil inventé dans les années 1950, l'échelle de Prader comprenant six degrés de 0 (organes génitaux externes clairement féminins) jusqu'à 5 (organes génitaux externes clairement masculins). Mais pour un certain nombre de chercheurs, la définition du sexe d'un individu ferait intervenir plusieurs critères et n'est pas aussi restrictive. Bien souvent, les enfants intersexes subissent de lourdes opérations afin de donner à leur corps l'apparence souhaitée. Souffrances physiques et psychologiques s'associent à un éloignement du système de santé, note la Haute Autorité de santé (HASHAS).
Droits des personnes intersexes
En 2013, des militants intersexes représentant 30 organisations se sont réunis pour élaborer la déclaration de Malte, qui met en lumièrelumière les revendications et les recommandations du mouvementmouvement intersexe international. En ce qui concerne la France, la législation est sans équivoque : il est impossible de faire figurer sur un état civil un autre sexe que masculin ou féminin (cour de cassation du 4 mai 2017).