La maladie de Parkinson touche plus de 200.000 personnes en France. C’est la deuxième pathologie neurodégénérative la plus fréquente, avec des symptômes majeurs extrêmement invalidants. Ses principales manifestations sont la lenteur à initier des mouvements, une raideur musculaire spécifique et un tremblement au repos. Des chercheurs français ont démontré l’implication des lysosomes, connus pour être le centre de recyclage de la cellule, dans la propagation d’une protéine responsable de la maladie.
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D'évolution lente, la maladie de Parkinson est une pathologie chronique se déclinant en quatre phases et, si les mécanismes sont de mieux en mieux connus, les causes sont encore inexpliquées. La dégénérescence de certains neurones dopaminergiques situés dans la substance noire du cerveau a été identifiée comme étant à l'origine des symptômessymptômes rencontrés dans la maladie de Parkinson.
Les mécanismes physiopathologiques de la maladie de Parkinson
De nombreux processus biologiques sont impliqués mais une protéineprotéine jouant habituellement un rôle dans la transmission synaptique, la protéine α-synucléine (α-syn) pourrait, à la suite d'un mauvais repliement, se comporter comme un prionprion et former des agrégats fibrillaires à l'intérieur des neurones : les corps de Lewy. Ces amas, en déformant et en détruisant les neurones, provoqueraient un déficit en dopaminedopamine et une altération du message nerveux impliqué dans les mouvementsmouvements.
En 2016, grâce à des techniques d’imagerie ultrasophistiquées, des chercheurs de l’Institut Pasteur et du Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) ont mis en évidence de minuscules structures tubulaires permettant l'échange d'ionsions, de virusvirus et d'organitesorganites entre les cellules. Ces protubérances membranaires, riches en actineactine, appelées nanotubesnanotubes à effet tunneleffet tunnel (TNT) seraient impliquées dans la transmission des protéines mal repliées, responsables de la maladie de Parkinson.
Coloration positive de la protéine α-synucléine dans un corps de Lewy chez un patient parkinsonien. © Marvin101, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Implications des lysosomes dans la propagation de la maladie
Les lysosomeslysosomes sont ces petits organites cellulaires généralement identifiés comme « la poubelle » de la cellule. Grâce à une batterie d'enzymesenzymes hydrolytiques, ils sont capables de dégrader les moléculesmolécules et organites endogènesendogènes indésirables. Cependant, on sait aujourd'hui qu'ils sont aussi impliqués dans de nombreux autres processus (réparation de membrane plasmiquemembrane plasmique, transcriptiontranscription et métabolismemétabolisme énergétique de la cellule). Leur dysfonctionnement apparaît donc pour les chercheurs comme une piste solidesolide pour expliquer certaines conditions pathologiquespathologiques.
Une étude, récemment publiée dans Plos Biology, vient de démontrer que les fibrillesfibrilles d'α-syn pathogènespathogènes se propageraient à l'intérieur des lysosomes par l'intermédiaire des TNT. La morphologiemorphologie et les fonctions de ces derniers seraient, de ce fait, altérées. L'induction de la redistribution des lysosomes à la périphérie du neurone associée à des modifications membranaires augmenteraient l'efficacité du transfert de ces protéines pathogènes vers les cellules voisines. De ce fait, ces organites au lieu de les détruire, permettraient un ensemencement optimal.
Les lysosomes deviennent donc une clé de voute dans la propagation de la maladie de Parkinson et se comportent en véritable « cheval de Troiecheval de Troie » pour la diffusiondiffusion de la protéine mal repliée vers d'autres cellules saines. Le rôle majeur qu'ils jouent, ouvre des perspectives dans la conception de nouvelles thérapiesthérapies pour diminuer l'évolution de cette maladie.