Octobre rose est la campagne annuelle qui vise à sensibiliser chacune et chacun au cancer du sein. Alors, c’est l’occasion pour nous d’en parler un peu, et de casser peut-être un mythe autour de cette maladie.
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Découvrez le podcast à l'origine de cette retranscription dans Science ou Fiction. © Futura
On va commencer par faire une petite présentation des cancers de manière générale, parce que figurez-vous que même s'ils ne sont pas tous localisés aux mêmes endroits, et qu'ils peuvent poser différents problèmes, ils commencent tous de la même manière.
Le cancer
Vous savez sûrement que notre corps entier est fait de cellules, des milliers de milliards de cellules même, si vous vouliez une petite idée du chiffre. Ces cellules, toutes ensemble, permettent de former les tissus et les organes qui font fonctionner notre corps comme il faut. Elles se multiplient constamment pour se renouveler, poursuivre le développement de notre corps, et maintenir son équilibre. Parfois, lors de la multiplication cellulaire, il arrive qu'une cellule n'en fasse qu'à sa tête et décide de ne pas être comme les autres. L'information génétique qu'elle contient se transforme, et elle dégénère en cellule anormale. Dans la plupart des cas, le signal d'une cellule néfaste déclenche une série de mécanismes qui conduisent à son apoptose, autrement dit, à sa mort.
Mais il arrive parfois que ce phénomène n'arrive pas, et que la cellule anormale ait toute la liberté du monde pour se multiplier à son tour, et ainsi former une massemasse que l'on appelle tumeur maligne, c'est-à-dire une tumeur cancéreuse. Pendant une plus ou moins longue période, selon les types de cancer, selon la localisation ou encore selon les réactions du corps de la personne concernée, la prolifération reste d'abord très localisée.
Mais elle finit par s'étendre aux tissus voisins, et, parce que son parcours ne s'arrête malheureusement pas là, elle commence à envahir d'autres zones du corps à distance. Et ça, c'est ce que l'on appelle des métastases. Oui, c'est moyennement joyeux. Le cancer du sein, si on revient sur ce sujet précis, suit exactement ce cheminement. On observe un petit amas de cellules anormales qui se multiplient. Selon le type de cancer du seincancer du sein, et on va revenir sur ça dans un petit instant, ces cellules peuvent rester localisées dans cette partie du corps, ou alors migrer vers les ganglionsganglions voisins, voire dans le reste du corps.
Au niveau du sein
Avant de vous parler des différents types de cancers du sein, on va faire un petit point sur la composition de celui-ci. Un sein est composé de plusieurs trucs : des glandesglandes formées par des espècesespèces de petits sacs qu'on appelle lobules, c'est notamment là que se trouvent les cellules productrices de lait ; des canaux de lactation qui permettent la communication entre les lobules et le mamelon pour acheminer le lait, tout ceci dans le cadre d'un allaitement bien sûr ; on a aussi de la graisse bien sûr, pour soutenir lobules et canaux, et enfin la peau qui recouvre tout ça.
Bref, comme je vous le disais, on distingue différents cancers selon le type de cellules qui en sont à l'origine. Par exemple, si les cellules anormales sont celles qui bordent les canaux, on dira qu'il s'agit d'un cancer canalairecancer canalaire. Si c'est au niveau des lobules, on appelle ça un cancer lobulairecancer lobulaire. Il arrive également que certains cancers soient initiés à cause des hormoneshormones sexuelles féminines, les œstrogènes. On dit alors que le cancer du sein est hormonodépendant ou hormonosensiblehormonosensible. C'est important de savoir ça pour connaître les potentielles évolutions du cancer. Alors, on distingue deux types d'évolution : les cancers du sein non invasifsinvasifs, et ceux qui, au contraire, sont invasifs.
Lorsque la tumeur reste dans le tissu de départ et ne va pas coloniser les voisins, on parle de cancer non invasif. Le plus souvent, dans 90 % des cas, ils sont de type canalaire, sinon, ils sont de type lobulaire. Ces cancers-là sont plus faciles à traiter que ceux qui envahissent les tissus voisins, les cancers dits invasifs justement. Ces cancers vont envahir également les ganglions axillaires, qui sont sous l'aisselle. Et ils peuvent même s'étendre au reste du corps. Dans ce cas également, ce sont généralement les canaux qui sont touchés, rarement les lobules. Il est bien plus difficile d'en guérir, à cause de la multiplication dans le corps.
N'oubliez pas le dépistage Mesdames... Et Messieurs !
Oui c'est triste, c'est vraiment une vilaine maladie. D'où l'importance de se faire dépister régulièrement, mais ça, j'y reviens dans un instant parce qu'il faut d'abord qu'on réponde à notre question de départ. Si le cancer touche les seins, est-ce que les personnes de sexe masculin sont concernées au final ? Eh bien en France, le cancer du sein est certes plus fréquent chez la femme : on compte environ 52 000 nouveaux cas chaque année, et il cause 11 500 décès par an. C'est le plus répandu après le cancer de la prostate.
Il est généralement diagnostiqué chez la femme de plus de 50 ans, mais à cause de facteurs génétiques, des personnes plus jeunes peuvent être atteintes s'il y a des antécédents familiaux. Alors mieux vaut ne pas sous-estimer les risques et rester vigilants. Ce d'autant plus que... les hommes peuvent aussi être touchés par cette maladie ! Eh oui, messieurs, vous aussi, vous avez des seins, et malheureusement ils ne sont pas immunes non plus. C'est plus rare, puisqu'on estime que les hommes représentent environ 1 % des cas diagnostiqués, mais ça arrive quand même.
Oui, je comprends. Il faut donc penser à se faire dépister régulièrement, et savoir s'observer, que vous soyez un homme ou une femme. Les progrès du dépistage et des traitements améliorent largement le taux de survie à ce type de cancers, il ne faut donc pas négliger cette étape. La première façon de s'y prendre est la palpation : il existe tout plein de vidéos institutionnelles en ligne qui vous expliqueront comment vous examiner en palpant votre sein et son contour. Le but est d'identifier toute grosseur ou douleurdouleur anormale et, le cas échéant, de consulter un spécialiste au plus vite.
Ça peut sembler un peu ridicule ou gênant comme ça, mais croyez-moi, ça peut éviter bien des déconvenues par la suite. Votre médecin ne va pas vous faire spontanément une palpation à chaque consultation, en particulier si vous êtes jeune. Donc, les meilleurs gardiens et gardiennes de votre santé, c'est vous ! En cas d'anomalieanomalie, ou alors tout simplement à partir d'un certain âge où vous êtes plus à risque, votre spécialiste peut réaliser une mammographiemammographie ou une échographieéchographie pour vérifier l'état de vos seins. Pour rappel, ce dépistagedépistage est gratuit pour les femmes de 50 à 74 ans, et pris en charge à 70 % par l'Assurance Maladie si vous venez avec une ordonnance de votre médecin.
