Que ce soit l’épilation tout au long de la vie ou le botox arrivé à un certain âge, ces deux pratiques sont fréquentes chez les femmes mais aussi chez les hommes. Que nous apprennent-elles sur notre rapport aux normes sociales, au corps et au changement ? 


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    L'épilation, qu'elle soit régulière ou définitive avec l’épilation au laser, consiste à retirer les poils d'une zone de notre corps. Les injections de toxine botulique, quant à elles, servent à réduire l'expression de certaines rides précises et bien localisées. Ces deux soins esthétiques, bien que radicalement différents, ont un lien direct avec le rapport entretenu avec notre corps et sa modification au fil du temps. Ils informent aussi sur l'importance de renvoyer une image satisfaisante de nous à autrui (et accessoirement à nous-mêmes).

    Épilation et botox : le poids du changement et des normes sociales

    Mais ces deux soins ne possèdent pas de réels intérêts thérapeutiques (hormis avant une opération chirurgicale pour l'épilation). Il convient alors de s'interroger sur l'utilité de telles pratiques. Bien sûr, il n'est pas question d'y répondre vulgairement par un « appel » à la nature. Le naturel n'est pas un argument. Ce n'est pas parce qu'une chose n'est pas naturelle qu'il ne faut pas l'envisager. La vaccination, par exemple, n'est pas naturelle. Pourtant, elle sauve des millions de vies. Dans notre société actuelle, il semble difficile de se passer d'épilation que ce soit pour les hommes ou pour les femmes. La pressionpression sociale nous l'impose généralement. Cela renseigne sur l'importance que l'on accorde au regard de l'autre sur notre image corporelle. Les injections botuliques viennent nous rappeler que nous n'aimons généralement pas le changement. C'est une lutte contre ce dernier et contre l'aspect mortifère de la vieillesse que semble représenter cette pratique. L'argument phare de ces soins esthétiques est le bien-être psychologique de se voir, dans les cas présents, épilé(e)s ou rajeuni(e)s.

    Ne pas se résigner ni se voiler la face 

    Néanmoins, dans une démarche de véritable bien-être psychologique, ne vaudrait-il pas mieux appréhender ce changement d'apparence inéluctable et réfléchir quant à l'idée de la mort avec, par exemple, l'aide d'un thérapeute, d'une introspection poussée ou grâce à des lectures philosophiques. Comme disait jadis Montaigne, « philosopher, c'est apprendre à mourir ». Si les sciences médicales peuvent réellement retarder l'échéance finale de la mort, le botoxbotox n'est qu'une tentative ratée de masquer l'inéluctable.

    Tandis que l'épilation est intimement liée à des conceptions esthétiques - variant au gré des siècles selon les modes sociales et l'idéal qu'une société se fait du beau -, pour notre bien-être, il semblerait plus adéquat d'apprendre à accepter le fait de changer, de vieillir et de mourir, si son éloignement n'est pas réel. Si lutter concrètement contre la mort et la vieillesse est une démarche souhaitable, ne jouer que sur l'apparence ne fait que masquer une vérité que l'on ne souhaite pas s'avouer mais qui, tôt ou tard, finit par nous rattraper et nous rappelle notre condition d'êtres vieillissants et mortels.

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