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L’un des objectifs de la science est le transfert de connaissances vers le particulier. Afin de l’informer de manière simple et claire et de le rendre acteur du monde dans lequel il vit. Merci à Futura-Sciences qui développe cette approche de manière agréable et conviviale. Ce site met le savoir à portée de souris et donne envie d’en connaître toujours plus… sur tous les sujets. Bravo.
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Biographie
Après une maîtrise de biochimiebiochimie et un diplôme d'études approfondies - qualité des bio-produits - à l'Institut national agronomique, j'intègre, en 1995 et en tant qu'adjoint au chef d'unité, un institut en charge de l'hygiène des aliments. L'unité est chargée de réaliser des analyses pour les services vétérinairesvétérinaires (contrôles, plan de surveillance, investigation de toxi-infections alimentaires collectives ou TIAC). Je m'implique en parallèle dans des activités de recherche et d'appui technique sur SalmonellaSalmonella et Listeria monocytogenesListeria monocytogenes (stressstress bactérien, dénombrement, relation dose-réponse, validation de méthodes alternatives,...) et participe à divers groupes de travail européens ou nationaux sur les Escherichia coliEscherichia coli producteurs de Shiga-toxinesShiga-toxines. Je participe également aux sessions du Codex Alimentarius (session « Food hygiene »). En 1999, je développe mes compétences en épidémiologie et participe pendant près de 5 mois au CertificatCertificat d'études spécialisées en épidémiologie des maladies transmissibles humaines et animales (Institut Pasteur / Ecole nationale vétérinaire).
En 2004, l'unité se transforme en une équipe dont on me confie la responsabilité. Les activités sont semblables mais les liens sur le terrain de la TIAC sont fortement développés. A la demande des services vétérinaires, je me rends donc sur place lorsque les TIAC sont jugées comme sensibles (fièvre typhoïdefièvre typhoïde, par exemple). En parallèle de l'activité d'organisation et de management de l'équipe, je coordonne un projet de recherche et continue ma participation aux travaux sur Escherichia coli O 157:H7 dans le cadre d'un second comité d'expert. Je participe à la formation des agents de la Direction départementale de la protection des populations (anciens « services vétérinaires ») en complétant leurs connaissances microbiologiques dans le cadre de l'investigation des TIAC. J'enseigne également dans diverses grandes écoles ou universités (Institut Pasteur de Lille, université Descartes, Agro Paris-Tech, université Pierre et Marie CurieMarie Curie Polytech, université de Versailles Saint Quentin en Yvelines, université inter-âges,...).
En 2008, j'intègre une nouvelle équipe et m'implique plus particulièrement dans ce que l'on appelle « l'analyse de dangers bactériologique ». Il s'agit de déterminer quelles sont les bactériesbactéries qui peuvent se retrouver dans divers produits transformés et comment ses contaminants sont susceptibles d'évoluer au regard du procédé de fabrication (multiplication, production de toxines, survie, destruction). En parallèle de ces travaux j'organise un cycle de séminaires auquel 200 personnes participent tous les ans. Et, bien entendu, j'ai pris un grand plaisir à un écrire le livre intitulé « Manger sans risques » dont l'objectif était de faire partager au plus grand nombre et de manière simple, agréable et concrète ma connaissances des TIAC.
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métier
J’ai alors pu relier mes connaissances académiques ainsi que celles de laboratoire à la pratique et aux contraintes du terrain. Le travail réalisé prenait alors tout son sens. De l’amont à l’aval. De l’intoxication à la recherche du pathogène dans l’aliment. J’y ai apprécié le fait que mon activité soit en lien avec la réalité de tous les jours : comment chacun de nous peut-il tomber malade en mangeant et que faire pour limiter ce risque.
Mais cette approche du terrain nécessite d’être disponible et réactif. Il faut savoir jongler avec les priorités et se libérer de certaines, moins urgentes, pour partir sur le terrain. Et une fois dans les starting-blocks, savoir ne pas confondre urgence et précipitation. Ce qui nécessite d’être le plus organisé et le plus ouvert possible pour permettre de gérer au mieux ce qui reste d’imprévu.
Ce qui m’a passionné dans cette expérience c’était justement cet imprévu qui fait que tout peut s’accélérer en un instant alors que vous êtes déjà bien occupé. Le fait de se sentir toujours en mode « découverte de nouvelles situations ». La possibilité d’apprendre toujours tout en reliant ces connaissances à la « vie de tous les jours ». Le fait de connaître le « début et la fin de l’histoire » et d’en être un des acteurs. Le fait d’être en contact avec de nombreuses personnes et cœurs de compétences : microbiologistes, hygiénistes, épidémiologistes, gestionnaires,… Le fait de mettre en œuvre toutes ses connaissances pour pister au mieux le pathogène. Travailler en collaboration avec d’autres unités pour, lorsque c’est justifié, mettre en œuvre des méthodes aux principes de détection différents et aux contraintes variables. Cela devient une véritable traque « policière » : retrouver le coupable en utilisant les outils adaptés. Et chaque heure devient importante. Pas de place pour l’à peu près… Sur le terrain, les enquêtes permettent d’apprécier le fonctionnement de la cuisine et de détecter les éventuelles voies de contaminations liées aux personnels, aux matériels, aux matières premières ou à l’organisation des locaux et des activités. Les services de santé cherchent également à obtenir des informations liées aux malades. Il faut ensuite faire le choix des échantillons à prélever et des bactéries à rechercher. Une fois l’intrus identifié, certaines unités spécialisées peuvent faire un typage de la souche. Il s’agit alors de faire une sorte de carte d’identité génétique qui permettra, dans certains cas, de remonter au responsable de la contamination (porteur sain, élevage,
atelier,…). Pour se rendre sur le terrain, il faut savoir être réactif et apprécier les changements de dernières minutes mais ces enquêtes sont passionnantes et très motivantes sur le plan intellectuel. On y apprend de nombreuses choses tous les jours, on s’enrichit de l’expérience des différents acteurs et on comprend les contraintes de chacun.
Bien entendu, le travail dans l’équipe est aussi fait d’activités plus planifiées. Tout d’abord au niveau de l’assurance qualité qui fait partie intégrante de l’activité journalière du laboratoire : anomalies, dérogations, habilitations, cartographie des enceintes thermiques, étalonnage, suivi des matériels, gestion des stocks, essais inter-laboratoires, fiches relation client-fournisseur,… Tout ceci permet de rendre un résultat d’analyse dans lequel on peut avoir confiance. Le tout étant validé par des audits réguliers. S’ajoutent également à ces activités régulières, tout ce qui concerne l’organisation et la vie de l’équipe : planification des analyses, budgets, personnels, réunions, formations, commandes, … Le management étant une activité à part entière tout au long de l’année.
A ces activités s’en sont ajoutées d’autres telles que la gestion multipartenaires d’un projet de recherche, la participation à des groupes de travail, de l’expertise,… et bien entendu, l’organisation de l’urgence sur le terrain quand tout est plus « calme ».
En clair, aucune possibilité de s’ennuyer. Même si tout n’est pas toujours simple, c’est l’expérience qui m’a laissé le plus de souvenirs et qui m’a permis d’exploiter au mieux mes compétences et mon envie d’avancer. Ce livre est quelque part un peu le fruit de ce travail…