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Geneviève Leuba

Geneviève Leuba

Neurobiologiste

Alzheimer

Neurobiologie

Tau

Les Neurosciences sont un domaine de savoir et de recherche au coeur de la représentation de l’humain. En effet, comment ne pas associer le fonctionnement du cerveau à toute la richesse des stratégies cognitives et émotionnelles qui se déploient tout au long de la vie ? Et cela bien qu’on sache pertinemment que les comportements émergents dépassent largement leurs composantes biologiques, pour inclure notamment les dimensions de la psyché, de la culture et du social.  Et comment ne pas se passionner pour les mécanismes des maladies neuropsychiatriques avec leur cortège de souffrances, mais aussi de représentations fausses ou inexactes ? Le vieillissement cérébral et les démences évoquent certes une appréhension légitime, mais constituent  aussi un défi majeur nécessitant une dynamique de recherche où s’interpénètrent les connaissances neurobiologiques, cliniques et psycho-sociales. Un site comme Futura-Sciences permet de présenter cette dynamique au plus grand nombre, d’encourager les jeunes dans la voie scientifique,  tant il est vrai aujourd’hui qu’on ne peut plus concevoir aucune discipline sans le regard croisé des chercheurs, des lecteurs, des utilisateurs. Nous remercions le site Futura-Sciences de cette détermination et l’encourageons dans cette voie.

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Biographie

Privat-docent et chargée de cours  à la Faculté de Biologie et Médecine
de l'Université de Lausanne (Suisse).
Centre de Neurosciences psychiatriques (CNP)
Département de Psychiatrie-CHUV
1008 Lausanne-Prilly (Suisse)

- Formation universitaire et thèmes de recherche 

Après une formation scolaire classique (latin-grec), Geneviève Leuba a fait des études de biologie à l'Université de Lausanne (Suisse) et obtenu une licence ès sciences naturelles, puis un doctorat ès sciences, avec une thèse dans le domaine de la morphologiemorphologie du système nerveux, intitulée Maturation postnatale quantitative de l'écorce cérébrale de la souris. Développement normal et carencescarences nutritionnelles, sous la direction du  Professeur Th. Rabinowicz, alors directeur de la division de Neuropathologie rattachée à la Faculté de Médecine.

Rattachée à différents instituts de recherche, dans le cadre de la Faculté de Médecine, devenue Faculté de Biologie et de Médecine, ses domaines d'intérêt et de recherche ont d'abord été le développement cérébral, animal (souris, macaque, dauphin) et humain, puis elle s'est progressivement  spécialisée dans l'étude du  vieillissement cérébral normal et pathologiquepathologique chez l'animal et chez l'homme, avec une attention  particulière à la maladie d'Alzheimermaladie d'Alzheimer.

Geneviève Leuba a été active dans l'établissement et le développement d'une unité de recherche sur le vieillissement cérébral, la maladie d'Alzheimer et les démencesdémences associées dans le Service de Psychogériatrie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), unité intégrée en 2002 dans le Centre de Neurosciences psychiatriques (CNP) sous le nom d'unité de recherche en neurobiologie du vieillissement. Le CNP est dirigé par le professeur P. Magistretti 

- Enseignement

Dans le cadre de la Faculté de Biologie et de Médecine, Geneviève Leuba a organisé et enseigné dans plusieurs cours pré et post-gradués (bachelor, master, cours de privat-docent, spécialisation FMH en psychiatrie). Son enseignement concerne également la formation continue universitaire et non universitaire, ainsi que de nombreux cours et conférences pour le public.

- Autres activités

Parmi de nombreuses activités facultaires et extra-facultaires, on peut relever une activité en faveur de la promotion académique féminine et un intérêt particulier pour la communication avec le public. Dans ce dernier domaine, Geneviève Leuba a été longtemps présidente du Groupement d'Etudes Biologiques (GEB) qui  a organisé de nombreuses manifestations et conférences sur des sujets variés mais souvent en relation avec le cerveaucerveau et le comportement. Le GEB a actuellement fusionné avec l'Interface sciences-société de l'Université de Lausanne.

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métier

La profession de neurobiologiste

Toute personne qui désire embrasser la profession de neurobiologiste doit être  passionnée par le problème des relations que l’être vivant entretient avec son environnement, les influences qu’il subit et les réponses comportementales qu’il est en mesure de donner. Ce problème peut être abordé grâce à diverses stratégies et celle des neurosciences représente une stratégie privilégiée. En effet, le traitement des informations par le cerveau joue un rôle essentiel dans la manière dont l’animal et l’humain appréhendent le monde et tentent d’y répondre. Essayer de comprendre les liens qui unissent les processus cérébraux et mentaux représente donc un véritable défi et il y a de nombreux volets dans cette interaction, de nombreux niveaux aussi, du moléculaire au mental. Plusieurs disciplines techniques permettent de s’en approcher par un aspect particulier, la biologie moléculaire, la biochimie, la neurophysiologie, la neuroanatomie, la neuroimagerie, l’étude des réseaux cérébraux et du comportement, les modèles animaux pour n’en citer que les principaux. Il n’est pas facile de trouver un dénominateur commun. Mais si le cerveau est un organe extraordinaire par sa complexité, il l’est aussi par sa plasticité. Ce terme fondamental  dans le langage des neurosciences, désigne la capacité d’un système quelconque à s’adapter au changement par des modifications structurales et fonctionnelles. Il n’est pas dépourvu d’ambiguïté, car des phénomènes de plasticité apparaissent à chaque niveau d’organisation, depuis les niveaux subcellulaires et cellulaires jusqu’aux réponses comportementales. Les liens entre ces niveaux impliquent pour les neurosciences un travail de collaboration interdisciplinaire afin de comprendre le fonctionnement cérébral. Au cours de l’existence, le cerveau des mammifères passe par deux périodes de grande vulnérabilité durant lesquelles les modifications structurales pourront influencer la compétence mentale : le développement pré et postnatal d’une part, et le vieillissement d’autre part. Durant le développement, de nombreux processus prennent place, migration et mort neuronale, instauration des liens avec la périphérie, maturation et élimination sélective des connexions synaptiques, établissement de réseaux neuronaux fonctionnels pour la vie adulte, tous éléments qui se construisent dans l’interaction entre l’inné et l’acquis faisant preuve d’une grande plasticité. La période cérébrale, dite adulte, fait suite sans transition nette à celle du développement et bien que non dénuée de toute plasticité, elle se caractérise par une certaine stabilité des structures neuronales (en dehors de toute pathologie). Ce n’est pas le cas du vieillissement cérébral qui débute insidieusement à partir de la cinquième décennie chez l’homme et constitue une seconde longue période d’interface privilégiée entre les facteurs héréditaires et les influences du milieu environnant. Mort neuronale, perte dendritique et synaptique, mais aussi recroissance dendritique, augmentation de taille synaptique compensatoire, bref, plasticité permettant dans une large mesure de conserver les réseaux de connexions et la fonction mentale. Dans la maladie d’Alzheimer au contraire, la plasticité diminue progressivement au delà de l’équilibre entre croissance et régression, au-dessous du seuil nécessaire à la compétence mentale et permet au neurobiologiste de suivre simultanément les perturbations cognitives, cellulaires et moléculaires, permettant de faire un lien entre processus cérébraux et mentaux et d’en apprendre plus sur le fonctionnement cérébral. Tout au long de la vie, ce sont donc de nombreux processus cérébraux et mentaux, tels que par exemple la cognition et les émotions, qui sont accessibles aux études neurobiologiques, dans leur expression « normale » ou déviant de la norme, voire pathologique. Il est passionnant d’étudier le développement normal, mais aussi tous les troubles du développement cérébral, par exemple, l’autisme et la schizophrénie, les troubles de l’humeur chez l’adulte, les pathologies neurodégénératives dans le vieillissement. Ce ne sont que quelques éléments permettant d’appréhender la richesse incroyable du champ neurobiologique. Il s’agit vraiment d’un domaine qui a trait à l’essence même de l’humain.