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La chirurgiechirurgie de la scoliosescoliose est possible mais elle n'est pas le traitement de référence. La colonne vertébralecolonne vertébrale est un flexible qui n'est pas fait pour être bloqué. Toutefois, compte tenu de l'évolution moyenne de 1°/an des scolioses de plus de 40° à l'âge adulte, ce blocage peut être discuté s'il existe un risque pulmonaire majeur.
La chirurgie est-elle le traitement de référence ?
Non, la chirurgie n'est pas le traitement de référence de la scoliose. Plusieurs facteurs interviennent dans la décision d'une intervention chirurgicale. Il faut déjà savoir quelle est l'histoire de la scoliose c'est-à-dire : à quel âge a-t-elle commencé ? Quelle est son origine ? Idiopathique ou malformative ? Quels ont été les traitements envisagés ? Ont-ils été bien réalisés et suivis ? En règle générale, la chirurgie n'intervient qu'en dernier recours dans l'histoire d'une scoliose lorsque tous les traitements ont échoué et que l'aggravation progressive de la déformation devient soit douloureuse soit handicapante sur le plan esthétique.
Quels sont les principes d’une intervention chirurgicale ?
L'intervention de référence en chirurgie de la scoliose est appelée arthrodèse vertébrale, elle consiste à faire fusionner par des ponts osseux l'ensemble des vertèbres responsables de la déformation vertébrale, en bloquant les articulationsarticulations entre les vertèbres. Habituellement on distingue quatre phases dans cette intervention :
- la libération des courbures de la scoliose ;
- l'instrumentation des vertèbres atteintes par des systèmes permettant d'accrocher les vertèbres ;
- la réduction de la déformation ;
- puis la greffe osseuse qui va permettre aux vertèbres de rester coller les unes par rapport aux autres dans le temps.
On assiste aujourd'hui aussi à l'apparition de techniques visant à corriger les déformations vertébrales sans faire fusionner les vertèbres, hélas, même si ces techniques peuvent sembler attractives sur le plan théorique, elles restent réservées aux cas de scolioses les plus immatures et ne sont pas adaptées au traitement de tous les types de scolioses.
Quels sont les risques d’une intervention chirurgicale ?
L'arthrodèse vertébrale est une intervention à haut risque chirurgical, celui-ci est triple : tout d'abord neurologique, en effet la colonne vertébrale protège le système nerveux centralsystème nerveux central dans une enveloppe osseuse et le risque de lésion neurologique lors d'une intervention reste omniprésent même s'il est rare. Deuxièmement, l'étendue de l'abord chirurgical crée de grandes zones de décollements qui peuvent être le siège d'infections appelées « infections du site opératoire ». Celles-ci nécessitent dans tous les cas une réintervention et la prise prolongée d'antibiotiquesantibiotiques. Dernièrement, il arrive que les greffes osseusesgreffes osseuses ne prennent pas et que la fusion des vertèbres ne se passe pas convenablement. La nécessité d'une réintervention dépend alors de la situation.
Quelles sont les conséquences d’une intervention chirurgicale ?
L'arthrodèse vertébrale par son principe est une intervention qui bloque une partie de la mobilité de la colonne vertébrale. Une fois la zone de déformation bloquée celle-ci est immobile de façon définitive et les vertèbres perdent leur mobilité physiologique. C'est pour cette raison que l'on ne réserve les interventions qu'aux cas les plus graves car, dans ces cas-là, la zone de déformation est telle que les vertèbres ne peuvent déjà plus bouger de façon normale voire sont déjà immobiles et continuent de se déformer. L'intervention permet alors en sacrifiant la mobilité des vertèbres les plus malades de faire travailler les vertèbres restantes dans des conditions mécaniques plus favorables.
Peut-on faire du sport après une arthrodèse vertébrale ?
Habituellement, les activités sportives sont interdites tant que la greffe entre les vertèbres n'a pas fini de prendre. Un délai d'un an est préférable avant une reprise complète des activités sportives. Certains sports à risque important de chute peuvent nécessiter une interdiction plus prolongée voire une interdiction complète selon la situation du patient et les risques de l'activité.
N.B. : Cette page a été rédigée par le docteur Alexandre Journé.