au sommaire
Le Sida, une pandémie depuis les années 1980
Le Sida a été découvert au début des années 1980. Depuis, des millions de personnes ont été contaminées et la plupart d'entre elles en sont mortes, sur toute la planète, mais surtout en Afrique. Le Sida est donc devenu une pandémiepandémie.
Tout commence en Afrique centrale à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle. Un virus passe du singe à l’Homme. Il faudra attendre 1959 pour le premier cas documenté de la maladie, même s'il est probable que le VIHVIH eût déjà fait de nombreuses victimes auparavant.
Le plus ancien spécimen de VIH a été prélevé chez un homme congolais en 1959. Pourtant, certaines études attestent que le virus circulait dans l'espèce humaine depuis au moins 1933... © A. Harrison, P. Feorino, CDC, DP
Cette année-là, une prise de sang est effectuée sur un homme de Léopoldville (actuelle Kinshasa, en République démocratique du Congo). Cet échantillon est conservé et révèle la présence d'une souche virale baptisée ZR59 bien des années après. À cette époque, des cas suspects intriguent les médecins. De nombreux patients présentent des maladies raresmaladies rares, comme le sarcome de Kaposisarcome de Kaposi. Pourquoi ? Cette fois encore, les échantillons sont conservés pendant de longues années, et révéleront au milieu des années 1980 que tous ces malades étaient porteurs du VIH. Ces pathologiespathologies rares sont aujourd'hui considérées comme opportunistes, et profitent de l'affaiblissement du système immunitaire du malade pour se développer.
Depuis l'Afrique et le bassin du Congo, le Sida a commencé à frapper en Occident. Des morts suspectes aux États-Unis, en Norvège ou au Danemark interpellent les médecins.
Des premiers cas de Sida jusqu’à l’épidémie
L'histoire retiendra la date du 5 juin 1981 comme point de départpoint de départ de l'épidémieépidémie de Sida. En effet, c'est en ce vendredi que les Centers for Disease ControlCenters for Disease Control and Prevention (CDC) américains ont publié dans leur revue Morbidity and Mortality Weekly Report les premières conclusions marquantes au sujet de la maladie.
L'article scientifique décrit cinq jeunes hommes homosexuelshomosexuels de Los Angeles, tous touchés par une pneumopathiepneumopathie causée par la bactériebactérie Pneumocystis carinii, à l'origine de la mort de deux d'entre eux au moment de l'étude. Cette pathologie se déclare lorsque les taux de lymphocyteslymphocytes TT CD4+ (LT4LT4), des cellules du système immunitairesystème immunitaire, sont particulièrement bas. Or, ces LT4 sont la cible du VIH, même si on l'ignore encore à l'époque. Des analyses menées chez trois de ces patients révèlent effectivement une faiblesse immunitaire.
Le jour où le Grid est devenu Sida
Au cours des mois suivants, le nombre de patients immunodéprimés est en recrudescence à l'échelle du pays. Dans un premier temps, les malades sont tous des homosexuels ayant eu de nombreux rapports. Ainsi est née l'hypothèse d'une infection sexuellement transmissibleinfection sexuellement transmissible, qui ne sera confirmée que quelque temps plus tard. D'abord baptisée gay-related immunodeficiency disease (Grid), ce trouble immunitaire change de nom quand des personnes hétérosexuelles en présentent aussi les symptômessymptômes. La maladie devient alors acquired immunodeficiency syndromesyndrome (Aids). Traduit en français, l'acronyme deviendra Sida, pour syndrome d'immunodéficience acquisesyndrome d'immunodéficience acquise.
Le virus responsable est décrit pour la première fois dans le numéro de la revue Science daté du 20 mai 1983, après une première observation microscopique réalisée le 4 février de la même année par l'équipe de Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi. Si le lien de cause à effet n'est pas affirmé d'emblée, le virus, baptisé VIH (virus de l'immunodéficience humaine) en 1986, est suspecté de s'en prendre aux populations de LT4. Il est finalement jugé responsable du Sida.
Le Sida, une épidémie à plus de 30 millions de morts
Transmissible par voie sexuelle, sanguine et de la mère à l'enfant, le virus passe facilement d'un individu à l'autre et le nombre de cas grimpe en flèche. Face à l'inquiétude des autorités sanitaires, l'Onu vote le 26 octobre 1987 une résolutionrésolution visant à unir tous les pays membres dans la lutte contre le Sida. Malgré les efforts, année après année, les personnes séropositivesséropositives sont de plus en plus nombreuses. L'épidémie se compte en millions de décès et de malades.
Cette animation reprend les principales données disponibles dans le monde et en France sur le Sida et les infections au VIH en 2011. © Idé
En 1998, Onusida établit qu'à la fin de l'année, 33,8 millions de personnes vivent avec le VIH, dont 5,8 millions infectées durant l'année. Des chiffres à mettre en parallèle avec le nombre de décès sur 12 mois, estimé à 2,5 millions. L'Afrique subsaharienne est de loin la première région touchée.
Mais les efforts engagés dans la lutte contre le Sida finissent par payer. Certes, les progrès sont lents, mais incontestables. Ainsi, dix années plus tard, le nombre de séropositifs dans le monde, 33,4 millions, est stable. En revanche, les nouvelles infections sont en net recul : 2,7 millions, soit deux fois moins qu'en 1998. Il y aurait eu 2 millions de morts des conséquences de la maladie en 2008, et 1,8 million en 2009.
Depuis le début de l'épidémie d'épidémie, le VIH aurait causé la mort de plus de 30 millions de personnes à travers le monde. Un chiffre qui ne cesse de gonfler encore année après année.