Les différents types de la maladie de Creutzfeldt-Jakob se différencient par l'âge de développement des symptômes, par les signes cliniques et par la localisation du prion anormal dans les tissus.

Le prion, responsable de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. © sbl.salk.edu

Le prion, responsable de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. © sbl.salk.edu

Comment peut-on faire la différence entre les différentes formes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob puisque la même protéine PrP anormale est impliquée ? On peut se fier à différents critères.

L'âge des premiers symptômes

Tout d'abord l'âge, puisque les cas sporadiques apparaissent après 60 ans, et les cas génétiques après 40 ans. Si les patients sont jeunes, il y a de fortes chances qu'il s'agisse d'une forme infectieuse. Une étude génétique permet aussi de déterminer la présence de mutations et de vérifier l'hypothèse de la forme génétique. Les antécédents dans la famille des patients permettent aussi de déterminer l'origine de la maladie.

Les signes cliniques

Les signes cliniques de la maladie sont aussi un peu différents entre les trois formes. La maladie de Creutzfeldt-Jakob sporadique évolue en 6 mois, donc très rapidement, et donne une atteinte des fonctions intellectuelles (démence) associée à des myoclonies (des secousses musculaires).

Chez les patients atteints de la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (liée à la vache folle), les symptômes commencent par des troubles psychiatriques, des douleurs, les troubles de l'équilibre et la démence apparaissent ensuite. La durée d'évolution est plus longue, environ 18 mois en moyenne.

Pour la maladie de Creutzfeldt-Jakob liée aux hormones de croissance, les troubles de l'équilibre arrivent également avant la démence. L'évolution dure aussi en moyenne 18 mois.

Biopsie d’une amygdale d’un malade de la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. © Sbrandner, cc by-sa 3.0

Biopsie d’une amygdale d’un malade de la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. © Sbrandner, cc by-sa 3.0

Tissus où le prion anormal s'accumule

Les signes moléculaires diffèrent aussi suivant les maladies. « Alors que le prion est essentiellement retrouvé dans le système nerveux central pour la majorité des formes des maladies à prions, pour la forme variante (vache folle) on le retrouve aussi dans les organes lymphoïdes (ganglion, rate, appendice...). Pour cette forme particulière, une biopsie des amygdales pharyngées constitue donc un argument diagnostique. C'est en raison de la présence de PrP anormaux en périphérie que des cas de contamination suite à des transfusions sanguines ont été observés (4 en Grande-Bretagne). », explique Jean-Philippe Brandel.