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Souvent taxés de folie douce ou de délire pur, les troubles obsessionnels compulsifstroubles obsessionnels compulsifs sont mieux appréhendés depuis une trentaine d'années, et le regard porté sur cette maladie et les individus souffrant de cette pathologiepathologie a changé.
Les TOC, une « vraie » maladie
Les TOC, ou troubles obsessionnels compulsifs, sont connus comme une pathologie affectant le système nerveux depuis leur découverte par un médecin écossais, William Cullen, en 1769. Il regroupait ces troubles de la personnalité sous la dénomination de névrose. Reprise par Sigmund Freud, sa théorie comptabilisant deux types de troubles (les névroses d'angoisse et les psychonévroses) a été longtemps véhiculée, jusqu'à l'avènement de recherches cliniques prenant en compte un ensemble plus fourni et nouveau pour caractériser précisément ce qu'est un TOC. C'est en 1980 que les TOC deviennent des troubles mentaux et sont reconnus comme tels par l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé.
Dans un rapport rendu en mai 2005 par la Haute autorité de santéHaute autorité de santé (HAS), on peut lire que « les données de prévalenceprévalence de sources américaines et anglaises récentes montrent que le trouble obsessionnel compulsif (TOC) toucherait environ 2 % de la population adulte. Le Toc serait ainsi la quatrième pathologie psychiatrique la plus fréquente après les troubles phobiques, les troubles liés aux toxiques (alcool et droguedrogue) et les troubles dépressifs. Le début du trouble est précoce, son évolution est chronique dans la plupart des cas. »
Ce qui forme un être réside dans sa personnalité, dont les composantes affectives, physiologiques ou comportementales peuvent être mises à mal. Les TOC relèvent d'une pathologie anxiogène définie par les notions d'obsession et de compulsion. Les personnes atteintes de ces troubles finissent par développer un état d'angoisse démesuré et de stress exagéré face aux événements de la vie. Cette angoisse fait naître des obsessions jusqu'à passer à l'acte de la compulsion.
Des points fixes de la pensée : les obsessions
Les obsessions regroupent les pensées, les idées et les représentations envahissantes et sans cesse répétées. Persistantes et intrusives, les obsessions créent de l'irrationalité et de la détresse lorsque le sujet doit faire face à une situation donnée. La durée et l'angoisse varient selon les personnes et le degré d'appréhension à vivre l'événement qui doit survenir. Dans son livre Le trouble obsessionnel compulsif : le manuel du thérapeute, le docteur Alain Sauteraud précise que « les obsessions sont le plus souvent critiquées par le sujet qui se rend compte de leur absurdité, ce qui accroît la honte et la culpabilité. Ces obsessions critiquées sont dites égodystoniques, les obsessions non critiquées sont égosyntoniques, c'est-à-dire qu'elles sont en accord avec les croyances du sujet. »
Les compulsions, ou la gestuelle au service de la maladie
Les obsessions font naître de la détresse, du dégoût, de la honte voire de la culpabilité. La meilleure solution trouvée par les personnes atteintes de trouble obsessionnel compulsif est de pouvoir se libérer de cette emprise de l'angoisse pour la faire chuter en agissant matériellement. Ceci signifie que le sujet malade se sent obligé de passer par un acte concret (physique ou mental) pour se débarrasser de cette obsession. Il s'agit ainsi de se livrer à un ensemble de rituels compulsifs spécifiques et précis, quitte à refaire la compulsion pour atteindre une sorte de perfection de l'acte. Cet impératif doit pouvoir être réalisé par la personne elle-même, sous peine de voir s'aggraver son état anxiogène. Dans son livre Les Ennemis intérieurs : obsessions et compulsions, Jean Cottraux, figure de la vie psychiatrique contemporaine, indique que « seuls 16 à 28 % des TOC représentent un fond ancien de personnalité faite de perfectionnisme, de méticulosité, de scrupule, de doute, d'entêtement, d'indécision, de dévotion excessive au travail aux dépens du plaisir. »
Ainsi, ce trouble est schématiquement marqué par une obsession suivie d'une compulsion qui libère le sujet de son mal-être de façon assez virtuelle, puisque le soulagement est non définitif. Cet ensemble est intrinsèquement lié à des épisodes d'angoisse, mais il ne faut pas omettre l'aspect scientifique du mécanisme d'un TOC.