Pour comprendre la ménopause, il faut d'abord comprendre le cycle féminin. Dès la puberté et jusqu'à la cinquantaine, le corps de la femme suit un cycle d'environ 28 jours, au cours duquel certaines hormones varient selon un schéma bien défini, pour permettre une éventuelle fécondation.

À la puberté, le cycle féminin commence. À la ménopause, l’ensemble de l’appareil reproducteur féminin arrête de fonctionner suite à l’arrêt de la production d’hormones ovariennes. ©Tefi,Shutterstock

À la puberté, le cycle féminin commence. À la ménopause, l’ensemble de l’appareil reproducteur féminin arrête de fonctionner suite à l’arrêt de la production d’hormones ovariennes. ©Tefi, Shutterstock

Anatomie de la femme : les organes reproducteurs 

Avant d'aller plus loin, un petit cours de biologie s'impose : la femme possède deux ovaires, situés de part et d'autre de l'utérus. Ces deux petites boules oblongues mesurent environ 4 cm chacune à l'âge adulte. Les ovaires constituent une partie essentielle des organes reproducteurs de la femme. Ils stockent les ovocytes qui serviront à procréer et produisent plusieurs hormones féminines cruciales dans le cycle menstruel. Quant à l'utérus, c'est lui qui abrite le fœtus pendant toute la grossesse. Il est relié aux ovaires par les trompes de Fallope et à l'extérieur via le vagin, dont il est séparé par le col de l'utérus. Lors d'un accouchement par voie basse, ce col se dilate pour laisser passer le fœtus.

Déroulement du cycle menstruel

Le cycle menstruel se déroule sur une période de 28 jours en moyenne, mais sa durée varie beaucoup d'une femme à l'autre et même d'un mois à l'autre. Il est le fruit d'un dialogue étroit entre les organes génitaux et... le cerveau !

  • La phase folliculaire

Le premier jour des règles correspond au premier jour du cycle. Le corps va alors envoyer un signal à l'hypophyse, une glande située à la base du cerveau. C'est le moment pour elle de lancer la production de FSH, ou hormone folliculostimulante. Comme son nom l'indique, la FSH a pour rôle de stimuler le développement des follicules, ces petites cavités qui se trouvent dans les ovaires et contiennent chacune un ovocyte, c'est-à-dire un ovule non encore arrivé à maturation. La quantité de FSH produite augmente au fil des jours et, dans la plupart des cas, un follicule prend le pas sur les autres, permettant la maturation d'un ovocyte qui va devenir ovule. Tout cette période qui précède l'ovulation correspond à la phase folliculaire.

Parallèlement, la FSH va déclencher une production progressive d'œstrogènes par les ovaires. Elle est minimale au premier jour du cycle mais augmente dès le début des règles. Ces hormones (le terme œstrogènes regroupe à la fois l'œstradiol, l'estriol et l'estrone) sont responsables de l'épaississement de l'endomètre, la paroi de l'utérus, qui se prépare à accueillir un embryon dans le cas où il y aurait fécondation.

Le taux d'œstrogènes va continuer à augmenter pendant toute cette première phase. Au bout d'une douzaine de jours, ce taux, arrivé pratiquement à son maximum, va déclencher la production par l'hypophyse d'une autre gonadotrophine : l'hormone lutéinisante (LH). Sa production survient sous forme de pic, qui enclenche la fin de la maturation de l'ovule et son expulsion du follicule : c'est l'ovulation. Elle se produit généralement au 14e jour du cycle, mais ce n'est pas une règle immuable : cela dépend de la longueur du cycle.

L'ovule est expulsé de l'ovaire vers la trompe de Fallope. S'il n'est pas fécondé dans les 24 heures qui suivent, il meurt.

  • La phase lutéale

Commence alors la phase dite lutéale. Le follicule qui avait abrité l'ovule va se transformer en corps jaune sous l'effet de la LH et commencer à produire une autre hormone féminine : la progestérone. Celle-ci a pour rôle de renforcer la muqueuse utérine dans le cas où il y aurait fécondation. Au fil des jours, ce corps jaune va aussi commencer à produire des œstrogènes. Les taux de ces deux hormones augmentent progressivement pendant cette seconde partie du cycle, incitant ainsi l'hypophyse à stopper sa production de FSH et de LH. C'est à ce moment que peut intervenir le syndrome prémenstruel chez certaines femmes : tensions dans les seins, ventre gonflé, émotivité accrue...

S'il n'y a pas eu fécondation, le corps jaune dégénère : la production d'hormones commence à diminuer, pour finir par se taire totalement à la fin du cycle. En conséquence, la paroi utérine, qui n'est plus alimentée par ces hormones, va commencer à se détacher. Ces morceaux de muqueuse sont évacués vers l'extérieur : c'est le premier jour des règles.

Conclusion sur le cycle féminin

Ce phénomène se reproduit chaque mois, de la puberté à la ménopause, avec plus ou moins de régularité. À la naissance, la petite fille possède environ 200.000 ovocytes à l'état non mature, susceptibles de devenir des ovules viables. Dès la puberté, chaque mois, plusieurs centaines d'ovocytes vont tenter de venir à maturité. Un seul y parviendra complètement, les autres seront détruits. C'est celui-là que l'ovaire expulsera vers la trompe de Fallope en vue d'une éventuelle fécondation.

Le cycle de la femme est le fruit d'un dialogue hormonal permanent entre ses organes génitaux, notamment les ovaires, et l'hypophyse. Avec le temps, ce mécanisme va finir par s'enrayer. L'ovulation et les règles vont cesser progressivement pour aboutir à la stérilité naturelle de la femme : c'est la ménopause.