Ces dernières années, une méfiance s'est installée dans l'esprit de certaines femmes à l'encontre des traitements hormonaux de la ménopause, suite à des études qui laissaient entendre qu'ils pourraient augmenter le risque de cancer et de maladies cardiovasculaires. Qu'en est-il réellement ?

Les traitements hormonaux de la ménopause ont été mis en cause dans certains cas de cancers du sein. Mais quels sont exactement les risques des THS ? © National Cancer Institut - Domaine Public

Les traitements hormonaux de la ménopause ont été mis en cause dans certains cas de cancers du sein. Mais quels sont exactement les risques des THS ? © National Cancer Institut - Domaine Public

THS : un risque de cancer accru ?

Si les THS n'ont pas toujours eu bonne presse et sont utilisés avec parcimonie, c'est en partie suite à la publication d'études américaines, au début des années 2000, qui semblaient démontrer que le risque de cancer du sein augmentait avec la prise d'un traitement hormonal substitutif. L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) s'est alors penchée sur la question et a émis de nouvelles recommandations.

D'abord, il va de soi que toute femme ayant un antécédent de cancer hormono-dépendant ne doit absolument pas prendre de THS. Il y aurait alors un risque de réactiver le cancer. Ensuite, l'Afssaps conclut que le risque d'augmentation de cancer du sein n'est formellement identifié que lorsque le traitement a été pris sur une période longue, supérieure à cinq ans. Ce risque n'augmente alors que faiblement et serait comparable à celui des femmes ayant connu une ménopause tardive. En outre, le risque diminue puis revient à un taux comparable à celui des femmes n'ayant pas pris de THS cinq ans après l'arrêt du traitement. Quant aux cancers de l'endomètre, le risque n'est pas augmenté si l'on prescrit un combiné d'œstrogènes et de progestatif.

Plusieurs experts français soulignent que ces études ont été réalisées sur des patientes qui suivaient un traitement américain. Or, le traitement utilisé en France utilise des hormones les plus proches possibles des hormones naturelles, ce qui n'est pas le cas aux États-Unis.

THS : plus de risque de maladies cardiovasculaires ?

Plus récemment, les premiers résultats d'une étude anglaise baptisée Wisdom ont semblé démontrer que le risque de maladies cardiovasculaires se trouvait augmenté par la prise d'un THS. Un résultat intéressant mais à prendre avec précaution puisque la population étudiée était plus âgée que celle des femmes commençant généralement un THS et que les hormones utilisées ne sont pas les mêmes qu'en France.

Traitement hormonal substitutif : dans quels cas ?

Quoi qu'il en soit, les risques potentiels liés à la prise du THS doivent inciter à la prudence. On ne prescrit un traitement substitutif que si :

  • la patiente n'a aucun facteur de risque ;
  • elle éprouve des symptômes liés à la ménopause qui la perturbent au quotidien. On a beaucoup parlé des désagréments de la ménopause, mais il y a aussi beaucoup de femmes qui vivent très bien cette période ; les symptômes peuvent être très atténués, voire inexistants. Aucune femme ne réagit de la même façon ;
  • on réévalue régulièrement la nécessité d'un traitement et on l'arrête dès que possible.