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La première stratégie thérapeutique pour traiter une lombalgielombalgie consiste généralement à soulager la douleurdouleur. Le point sur les principaux antidouleurs utilisés dans le traitement contre le mal de dosdos.
Les médicaments contre le mal de dos. © Yenneris - Shutterstock
Paracétamol (à gauche) et ibuprofène (à droite) sont des traitements utilisés contre le mal de dos. © Wikicommons
Les antalgiques contre le mal de dos
Ce sont les plus courants. Ils sont divisés en trois classes, selon leur puissance.
- Les antalgiquesantalgiques de classe 1 sont les plus utilisés et sont généralement en vente libre. On y retrouve l'aspirineaspirine, le paracétamolparacétamol ou encore les anti-inflammatoiresanti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
- La classe 2 correspond aux morphiniques faibles tels que la codéine ou encore l'opium faiblement dosé.
- La classe 3 est très rarement utilisée et quasiment jamais dans le cadre de douleurs dorsales : elle correspond aux morphiniques puissants.
Concernant le fonctionnement des principaux antalgiques utilisés dans le traitement des lombalgies, il existe :
- l'aspirine, ou acétylsalicylique, qui va venir empêcher la production des prostaglandinesprostaglandines. Ce sont les hormoneshormones de la douleur, libérées lorsqu'un organe ou un tissu est en souffrance : elles vont prévenir le cerveaucerveau que quelque chose ne va pas, c'est un signal d'alerte. En bloquant la production de ces prostaglandines, l'aspirine va donc supprimer l'influx « douleur ». L'aspirine ne peut être utilisée que chez les adultes ;
- le paracétamol, lui, n'empêche pas la production de prostaglandines. En revanche, il va venir bloquer l'influx nerveuxinflux nerveux qui transporte l'information « douleur » avant qu'il ne parvienne jusqu'au cerveau. Le message se trouve censuré : le patient n'a pas mal. Cette molécule fonctionne bien pour supprimer les faibles douleurs et a également une action bénéfique contre la fièvrefièvre. Le paracétamol peut être utilisé à la fois chez les adultes et chez les enfants, à des doses adaptées ;
- les anti-inflammatoires non-stéroïdiens sont également très répandus. Outre l'aspirine, dont on sait rarement qu'il fait partie de cette catégorie, l'ibuprofèneibuprofène est sûrement le plus connu des AINS. Ils vont venir supprimer la douleur en bloquant la production de cyclo-oxygénase (COX-1 et COX-2). Cette enzyme, dans sa version COX-1, est à l'origine de la production des fameuses prostaglandines, ce transmetteur de la douleur. En bloquant sa production, on bloque donc la production de prostaglandines. COX-2, lui, est à l'origine de la production de plusieurs molécules typiques de l'inflammationinflammation telles que les cytokinescytokines ou les interféronsinterférons. En bloquant la production de COX-2, on bloque donc l'inflammation ;
- les morphiniques sont autrement plus puissants. Bizarrement, bien qu'ils existent depuis longtemps, on ne connaît pas précisément leur mécanisme d'action. À priori, la morphine agit directement au niveau du système nerveux centralsystème nerveux central. Elle viendrait se placer sur les récepteurs à opiacés, qui jouent un rôle dans la perception de la douleur. En les saturant, elle empêche ainsi la communication de la douleur. Le problème majeur, c'est que la morphine a de nombreux effets secondaires sur l'ensemble de l'organisme et qu'elle crée une dépendance. Elle a par ailleurs été utilisée comme stupéfiant et son usage est aujourd'hui extrêmement réglementé.
La morphine, dont on voit ici la molécule, fait partie des médicaments prescrits contre le mal de dos. © Wikicommons/RedAndr
Traitement contre le mal de dos : les corticoïdes
C'est la fameuse cortisonecortisone, souvent redoutée car elle a mauvaise réputation sur le plan des effets secondaires. Les corticoïdescorticoïdes existent à l'état naturel dans l'organisme, ils sont sécrétés par les glandes surrénalesglandes surrénales. Ils remplissent de nombreuses fonctions dans l'organisme, notamment sur le plan antidouleur. C'est entre autres pour cet aspect que les corticoïdes synthétiques ont été développés. Leur mode d'action est très complexe : ils vont aller modifier directement des protéinesprotéines impliquées dans le processus inflammatoire, en changeant un peu le gènegène dans certaines cellules. Ainsi, l'inflammation diminue, voire disparaît.
L'une des raisons des nombreux effets secondaires, c'est que ces corticoïdes synthétiques vont venir perturber le fonctionnement des corticoïdes naturels, dont la sécrétionsécrétion diminue. Il faut donc arrêter le traitement progressivement pour permettre aux surrénales de reprendre leur activité normale.
À court terme, ils n'ont la plupart du temps par d'effet notoire. À long terme, en revanche, ils peuvent affaiblir les défenses immunitaires, abîmer les parois gastriques, fragiliser les os et changer la répartition des graisses dans l'organisme.
Les professionnels de santé disposent donc de tout un arsenal thérapeutique pour soulager les douleurs dorsales et il est bien rare de ne pas trouver une solution appropriée, même si cela peut prendre un peu de temps.