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Situation géographique du virus, et propagation du virus
- Comment le virus peut se propager en France ?
L'épizootieépizootie pour se propager dispose de quatre voies possibles :
-- par le transport des biens et des personnes (voies de communication et échanges commerciaux) ;
-- par le transport d'oiseaux domestiques destinés à l'alimentation ;
-- par le transport d'oiseaux sauvages des pays touchés (commerces licite et illicite) ;
-- par des voies naturelles (contact liés aux interactions qui s'exercent spontanément dans l'écosystèmeécosystème)
© Fao - tous droits de reproduction interdit
- Quels sont les pays touchés à ce jour par le virus H5N1 ?
Depuis le début de l'épizootie (décembre 2003), 34 pays ont été touchés.
Les pays d'Asie du Sud-est qui ont notifié, dès 2003 et 2004, des foyers sont la Corée du Sud, la Thaïlande, le Vietnam, la Chine, l'Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Cambodge et le Japon. Rappelons toutefois que le Japon et la Corée du Sud sont, à ce jour, indemnes vis-à-vis de l'épizootie H5N1. Le sous continent Indien a également été touché avec la déclaration, le 22 février 2006, d'un foyer dans un élevage de volailles à Navapur Taluka dans le district de Nandurbar, dans l'état de Maharashtra. Cette découverte a conduit à l'abattage de 208 892 volailles.
L'extension (mi-juillet 2005) de l'épizootie a ensuite concerné la Sibérie, la Russie, la Mongolie, le Kazakhstan, la Turquie, l'Ukraine et la Crimée.
L'InfluenzaInfluenza aviaire est présent aux portesportes/et en Europe avec la Bulgarie, l'Italie, la Grèce la Slovénie, la Slovaquie, la Roumanie, mais également dernièrement, la France, l'Allemagne, l'Autriche, la Croatie, Chypre, la Hongrie et la Suisse. Le 20 février 2006, la Bosnie-Herzégovine a annoncé la découverte de 2 cygnes morts dans le canton de Srednjobosanski. Ces cygnes font l'objet d'analyse pour vérifier les causes de leur mort.
Représentation des foyers d'épizootie de l'Influenza aviaire des sous types H5 en Europe. © LPO - tous droits de reproduction interdit
Elle étend, désormais, son aire au Moyen-Orient avec l'Arabie Saoudite, l'Irak et à la Méditerranée méridionale avec l'Egypte. De nouveaux cas de foyers ont été déclarés depuis le début de l'année 2006, en Chine, en Indonésie, dans les régions du Caucase, de la Mer CaspienneMer Caspienne plus particulièrement en Azerbaïdjan, Iran et Russie (régions du Daghestan et de Krasnodar).
Sur le continent africain, un foyer d'Influenza aviaire, le 07 février 2006, a été déclaré dans un élevage de 46 000 volatiles domestiques (poules pondeuses, d'autruches, canards,...) au nord du Nigeria pour ensuite s'étendre au nord-ouest de ce même pays dans 6 autres élevages. Aucun oiseauoiseau sauvage n'a été relevé dans ce pays avec le virus H5N1virus H5N1. Un nouveau cas vient d'être détecté en Ethiopie.
Alors que les oiseaux migrateursmigrateurs s'apprêtaient, à la mi et fin d'été 2005, à quitter leurs aires de nidification pour leurs quartiers d'hivernage, en particulier, des zones d'inondationinondation du Sahel en Afrique subsahélienne, au Moyen Orient, l'archipelarchipel Malais, mais également en Australie et en Nouvelle Zélande, on nous annonçait l'émergenceémergence, durant l'hiverhiver 2005/2006, de nouveaux foyers aviaires dans ces différents quartiers d'hiver. Force est de constater qu'il n'en a rien été, la LPOLPO appelle à la plus grande vigilance quant à l'interprétation qui est faite sur l'origine de nouveaux foyers et dénonce les processus d'accusation des oiseaux migrateurs injustifiés et non avérés.
Certains pourraient être tentés de penser que l'apparition du virus aviaire au Nigeria serait liée aux oiseaux migrateurs. D'une part, les foyers du virus de la grippevirus de la grippe aviaire H5N1, dans ce pays, concernent, à ce jour, uniquement des élevages et d'autre part, il semblerait, selon les autorités nigériennes que l'origine de ces foyers pourrait être liée aux négoces de volailles provenant de Chine...
Malgré l'embargo décrété par les pays voisins du Nigeria et en particulier le Bénin, le Cameroun, le Tchad, le Ghana, le Togo, le 27 février 2006 deux foyers dl'Influenza aviaire, dans des élevages de volailles ont été signalés au Niger. L'un des deux foyers épizootique est d'ailleurs à proximité de la frontière commune de 1500 kilomètres avec le Nigeria. Les résultats des analyses ont été produits par le laboratoire de l'OIEOIE à Padoue, en Italie. Le Niger refuse, pour le moment, de confirmer la présence du virus sur son territoire et préfère attendre la confirmation des laboratoires où des échantillons ont été envoyés, en Suisse et en France.
- Comment est arrivé le virus en Grande-Bretagne ?
La Grande-Bretagne a signalé un cas de grippe aviaire sur un perroquet d'importation. L'oiseau victime du virus était en quarantaine au moment de sa mort. Il était parvenu en Grande-Bretagne avec 147 autres oiseaux, le 16 septembre dernier. Il avait contracté la maladie en Grande-Bretagne alors qu'il était en quarantaine avec des Psittacidés (perruches) provenant des zones à risques d'Asie.
- Qu'entend-on par porteur sain ?
Les oiseaux migrateurs peuvent être porteur sain du virus, c'est-à-dire qu'ils n'ont aucun symptômesymptôme. A l'heure actuelle, aucun cas de contaminationcontamination depuis des oiseaux sauvages vivants porteurs sains de virus hautement pathogènepathogène n'aura été décrit.
- Quels sont les risques au printemps au moment où les oiseaux remontent d'Afrique ?
Lors de leur séjour africain, les oiseaux ouest-européens peuvent parfois se mélanger aux populations hivernantes venues d'Asie et de l'Europe de l'Est et la contamination pourrait se faire à cette occasion. Les oiseaux ont déjà entamé la migration prénuptiale et cette éventualité de contamination n'a pas été vérifiée en Afrique, en Australie et en Nouvelle Zélande là où les oiseaux ont passé l'hiver.
En revanche, avec l'arrivée de nouveaux foyers au Nigeria, ayant pour origine probable des élevages domestiques, et par le jeu de la chaîne des contaminations, il n'est pas exclu que des oiseaux contractent la maladie sur ces aires d'hivernage.
Dans cette hypothèse, il est très vraisemblable que ces derniers oiseaux infectés succombent sur les aires d'hivernage et n'effectuent, alors, pas la migration prénuptiale de retour.
Par ailleurs, rappelons que les risques de contamination d'autres oiseaux par contact avec des matières fécales infectées sont moins importants en Afrique. En effet, des études ont démontré que le virus hautement pathogène H5N1 peut survivre dans les fècesfèces d'oiseaux pendant au moins 35 jours à basse température (4°C) alors qu'à une température plus élevée (37°C), il survivait moins de dix jours.
Avec l'extension de l'épizootie et compte tenu l'ensemble des interactions qui s'exercent dans un environnement, les oiseaux sauvages, comme les mammifèresmammifères et l'homme, sont tout aussi susceptibles de participer à la propagation des charges viralescharges virales, en foulant, par exemple, un sol souillé par des matières contaminantes. De même, et toujours en terme de probabilité, l'extension de l'épizootie peut s'accompagner d'une augmentation des cas relevés d'oiseaux sauvages contaminés et morts et ceci sans que ces constats révèlent de la responsabilité des oiseaux sauvages. Au contraire, cette vraisemblance témoigne seulement de l'occurrence d'évènements stochastiquesstochastiques (augmentation des risques de contacts avec des matières contaminantes).
Selon la LPO, la vraie question à se poser, doit être «quelle est le réservoir originel de la forme du virus H5N1 hautement pathogène (HPAI)?».
C'est possible, sur les lieux d'hivernage (zones humideszones humides autour du Sahara) où les oiseaux d'eau se concentrent. Mais le virus H5N1 est «très» mortel et des oiseaux atteints ont très peu de chances de parcourir 10000 km, sauf dans le cas de porteurs sains qui sont contaminants.
La propagation par l'intermédiaire des oiseaux migrateurs reste supposée. Beaucoup expliquent que les oiseaux migrateurs infectés mourraient et donc ne migreraient pas, mais ce n'est qu'une hypothèse.
Si on considère que les oiseaux migrateurs peuvent participer à la dispersion de l'épizootie, ils n'en restent, donc, pas moins des victimes et l'importance de leur contribution dans l'extension de la maladie n'est pas clarifiée en comparaison avec les autres vecteurs possibles :
-- axes de communication et d'échanges commerciaux,
-- transports, emploi, pour la chasse, des oiseaux migrateurs et du gibier d'eau, des appelants vivants, des élevages de gibiers,
-- importations d'oiseaux captifs d'ornements et/ou protégés,
mais également les trafics illicites et échanges d'espècesespèces domestiques et sauvages.
- Mais pourtant la FAO et l'OMS disent que ce sont les oiseaux migrateurs qui propagent le virus ?
C'est une affirmation qui ne fait pas l'objet d'un consensus. Ces organisations affirment également que les échanges commerciaux et tout les mouvements qu'ils induisent mais également que les trafics illégaux d'animaux contribuent de façon significative à la propagation de la maladie. Rappelons, à ce titre, que les transports illégaux d'animaux sont soupçonnés d'être à l'origine de l'apparition de foyers aviaires dans 14 provinces d'Indonésie...
- Comment peut on alors expliquer que le virus arrive en Grèce et progresse dans notre direction ?
La progression est le fait de la multiplication des axes de communication, du commerce et du trafic, mais également de l'ensemble des déplacements qui s'exercent dans l'environnement. La LPO s'inquiète davantage de la contamination potentielle des oiseaux en provenance des animaleries et oiselleries (espèces exotiquesexotiques), des élevages d'animaux domestiques de toutes sortes, dont les élevages de gibier.
Selon la LPO, les trafics d'oiseaux qui, par définition, échappent à tout contrôle et qui concernent environ cinq millions d'oiseaux, acheminés clandestinement à partir d'Asie du Sud-Est, d'Afrique ou d'Amérique du Sud vers l'Europe et transportés dans des conditions extrêmes de promiscuité et d'hygiène, constituent un réel risque de contamination.
- Est-ce que 100% des oiseaux contaminés vont mourir ?
Non. Selon la FAOFAO (organisation des Nations Unis pour l'Alimentation et l'AgricultureAgriculture), il n'existe aucun virus qui tue 100% des animaux qu'il infecte. Dans le cas du H5N1, il est reconnu qu'il peut y avoir des canards et des poulets porteurs sains. Il ne peut en être autrement également sur les oiseaux sauvages.
- Quelles sont les espèces d'oiseaux migrateurs touchés par la grippe aviaire ?
Principalement les oiseaux d'eau (oies, canards, cygnes), les laridés (goélands et mouette), les cormorans et les psittacidés (perroquets et perruches).
- Quelles espèces sont susceptibles d'arriver d'Asie ou d'Europe occidentale ? Et quand ?
Les espèces les plus susceptibles d'arriver sont sûrement les anatidésanatidés, facilement en contact avec les oiseaux domestiques (poulets, canards). Ceci pourrait être facilité par une vaguevague de froid qui pousserait les oiseaux à venir dans nos contrées plus clémentes. Par ailleurs, les échanges entre oiseaux hivernants en Asie du Sud-Est et hivernants en Afrique et Europe, sont possibles:
-- sur les sites de reproduction sibériens;
-- sur les quartiers d'hivernage africains. La bernache cravantbernache cravant, qui niche très à l'est en Sibérie, les bécasseaux maubèches,... sont des espèces qui, potentiellement, peuvent être des vecteurs du H5N1 et donc le transmettre en Europe.
Mais, le contact avec les oiseaux domestiques est très faible chez ces espèces. Seuls les anatidés - comme le canard siffleur, le fuligule morillon, etc. - qui peuvent venir de très loin et hiverner en Europe, peuvent potentiellement être en contact avec des oiseaux domestiques , notamment les appelants des chasseurs au gibier d'eau. Les étourneaux sansonnets pourraient aussi être vecteurs, puisqu'ils se nourrissent fréquemment dans les élevages avicoles.
Des campagnes d'épidémio-surveillance sont conduites, notamment en Camargue, afin de contrôler la présence du virus dans les populations de canards et oies sauvages, oiseaux les plus exposés.
Des arrêtés ont également été pris par le MEDD interdisant sur tout le territoire français l'utilisation des appelants de chasse sur les plans d'eau, afin d'éviter tout contact entre les oiseaux sauvages et ces oiseaux utilisés pour la chasse.
Pour les dernières mesures adoptées par le gouvernement veuillez consulter la question de ce questionnaire « Quelles sont les mesures sanitaires prises en France suite à la survenue d'un cas de virus influenza aviaire en France ? ».