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Parmi les nombreux composés de la cigarette, la nicotinenicotine est une substance psychoactive qui engendre la dépendance au tabac. Cette dépendance se traduit au niveau neurobiologique, sensoriel et psychologique.
Les produits déclenchant une dépendance stimulent la libération de dopamine au niveau du noyau accumbensnoyau accumbens, structure constituant une partie du circuit neurologique dit de la récompense (17a).
Tabac : la dépendance au niveau neurobiologique
Les substances psychoactives (alcool, amphétamine, cannabiscannabis, cocaïne, héroïne, morphine...), en stimulant l'accumbens par libération de dopaminedopamine, provoquent une sensation de satisfaction. Et la nicotine est l'une de ces substances (17b).
De surcroît, il apparaît, selon les études de l'Inserm, que d'autres composants de la fumée de cigarette, ainsi que certains additifs de la cigarette pourraient aussi jouer un rôle non négligeable dans la constitution de cette dépendance, et que la nicotine elle-même pourrait intervenir par un autre canal que celui de la dopamine sur les systèmes neuromodulateurs, probablement par le biais de la sérotoninesérotonine et de la noradrénalinenoradrénaline.
système de récompense, agissant dans la mise en place de la dépendance au tabac. © lecerveau.mcgill.ca
La dépendance au niveau sensoriel
Fumer provoque une sensation de chaleur (17c), ainsi que des perceptions gustatives et olfactives spécifiques via des capteurscapteurs nicotiniques situés dans les voies aériennes supérieures. Or, l'injection en intraveineuse de nicotine n'induit pas d'effets sensoriels alors qu'ils sont retrouvés avec la consommation d'une cigarette sans nicotine qui en plus, calme l'envie de cigarette. Ainsi il paraît probable que les autres substances contenues dans la fumée jouent un rôle dans la stimulationstimulation sensorielle.
La dépendance au niveau psychologique
Le tabac serait un antistress (17d) dans la mesure où la nicotine est psychoactive et agit sur le système nerveux centralsystème nerveux central par le biais d'au moins une de ses substances, la nicotine. De ce fait, il a un rôle dans la régulation des émotions et de l'humeur. Toutefois, tout le monde ne ressent pas les effets du tabac de la même manière, et il semble que les personnes éprouvant ces effets soient les plus exposées à la dépendance. L'hypothèse actuelle évoque une prédispositionprédisposition psychologique et génétiquegénétique (17e) à la fois au tabagisme, à la dépression et aux troubles anxieux. Et contrairement à l'idée répandue selon laquelle le tabac atténue les troubles anxieux et dépressifs, il les favoriserait.
Les facteurs en relation avec l'initiation, l'installation et la maintenance de la consommation du tabac sont intéressants à identifier pour consolider la motivation à l'arrêt du tabac. Mais les études longitudinales pour les identifier et les inclure dans une démarche globale manquent. Une expertise collective (17) de l'Inserm recommande de telles études afin de diversifier les stratégies de préventionprévention et d'aide au sevragesevrage et de majorer leur efficacité.