Une étude transversale chez les patients asthmatiques et les témoins appariés sur le sexe, l'âge, le type d'habitat et la localisation géographique, a été menée dans 162 logements. Le formaldéhyde apparaît comme un facteur aggravant pour les asthmatiques.

<em>Aceria anthocoptes, </em>une espèce d'acariens.<em> </em>© WikiImages, DP 
Aceria anthocoptes, une espèce d'acariens. © WikiImages, DP 
Figure 7 : Évolution de la proportion des différents degrés d'asthme (1=intermittent, 2=persistant léger, 3 = persistant modéré, 4=persistant sévère) selon la classe d'exposition au formaldéhyde (&lt; 20 µg m<sup>-3</sup>, 20-50 µg m<sup>-3</sup> et > 50 µg m<sup>-3</sup>).
Figure 7 : Évolution de la proportion des différents degrés d'asthme (1=intermittent, 2=persistant léger, 3 = persistant modéré, 4=persistant sévère) selon la classe d'exposition au formaldéhyde (< 20 µg m-3, 20-50 µg m-3 et > 50 µg m-3).

1. L'étude cas/témoin

Cette étude cas/témoin a permis de constater que les concentrations en formaldéhyde sont similaires chez les asthmatiques et les témoins, respectivement 32.6 et 31.7µg m-3, p = 0,696 (Marchand et al., 2006b).

Le formaldéhyde, facteur aggravant chez les asthmatiques

En revanche, les analyses statistiques réalisées sur la population asthmatique nous auront permis d'observer un lien entre l'exposition à des taux plus élevés de formaldéhyde à leur domicile et une sévérité plus importante de l'asthme (Figure 7, ci-dessus).

De même, une prévalence plus importante des symptômes oculaires chez les asthmatiques semblerait être liée à des taux plus élevés de formaldéhyde, principalement pour des concentrations supérieures à 50 µg m-3 (Tableau 1, ci-dessous). Ces résultats semblent donc montrer que les patients allergiques et asthmatiques sont particulièrement sensibles à l'exposition au formaldéhyde à des taux supérieurs ou égaux à 50 µg m-3.

Tableau 1: Évolution de la proportion d'asthmatiques présentant des symptômes oculaires selon la classe d'exposition au formaldéhyde.<br>Classe d'exposition au FA
Tableau 1: Évolution de la proportion d'asthmatiques présentant des symptômes oculaires selon la classe d'exposition au formaldéhyde.
Classe d'exposition au FA

2. L'étude clinique

Suite au développement d'une chambre d'exposition standardisée au formaldéhyde (Casset et al., 2005), (voir Figure 8) le protocole de recherche biomédicale a permis d'apprécier l'effet de l'inhalation de ce composé chez des patients asthmatiques (Casset et al., 2006a).

Figure 8 : Représentation schématique de la chambre d'exposition située dans le département de pneumologie des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg Marchand, 2005.
Figure 8 : Représentation schématique de la chambre d'exposition située dans le département de pneumologie des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg Marchand, 2005.

Ces derniers, asthmatiques allergiques aux acariens, non-fumeurs et non exposés professionnellement au formaldéhyde, ont été exposés à une concentration en formaldéhyde légèrement inférieure à la valeur guide de l'OMS fixée à 100 µg m-3 pendant 30 minutes.

Ce travail expérimental, réalisé sur 19 sujets, a pu démontrer l'effet potentialisateur d'une pré-exposition au formaldéhyde tant sur la réponse bronchique immédiate que tardive lors de l'exposition aux allergènes.