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Humanisation de la sexualité
La valorisation biologique de l'altérité et de la diversité, au cour du succès évolutif de la sexualité, prend à l'évidence une nouvelle dimension pour un être conscient et moral.
En fait, la reconnaissance de la valeur morale du respect de l'Autre, au moins de celui appartenant au groupe ou au clan, est commune à pratiquement tous les enseignements religieux et systèmes éthiques laïcs. L'éloge de la diversité est lui aussi largement partagé. La procréation et la filiation constituent des expériences privilégiées de cette moralisation d'un phénomène naturel. Il y faut en effet la rencontre de deux personnes différentes, en particulier sur le plan sexuel.
Nécessité, cette différence est également perçue en tant que choix conscient. Les enfants sont divers, eux-aussi, procédant du père et de la mère, ils ne sont génétiquement identiques ni à l'un, ni à l'autre. Leur variété physique procède des innombrables combinaisons possibles, pour l' essentiel aléatoires, des génomesgénomes parentaux. L'unicité biologique des enfants s'impose ainsi aux parents qui sont intervenus pour en permettre l' émergenceémergence et non point pour en déterminer les contours.
L'accord sur ces principes semblait si général que tout scénario « d'enfant à la carte » dont le sexe et l'aspect physique seraient pré-déterminés pour s'insérer dans un dessein parental était unanimement rejeté. De plus, le consensus existe selon lequel assumer son rôle de parent consiste à favoriser l'émergence chez l'enfant de l'épanouissement de son originalité, de son génie propre.
En ce sens, l'homme a placé la filiation sexuée, processus biologique dont il est héritier, aux soubassementssoubassements de la condition humaine et de ses normes morales.