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Le cortexcortex est un réseau dense dont il est raisonnable de penser que le nœud qui se répète à peu près à l'identique est non pas le neuroneneurone, mais la « microcolonne », concept emprunté à la neuroanatomie.
Cet ensemble hétérogène, d'une centaine de neurones environ, est capable de tisser des centaines de milliers de liens entrants et sortants, à courte ou longue distance, avec les autres microcolonnes. Une assemblée de microcolonnes forme une colonne corticale, et celles-ci, regroupées, constituent à leur tour des macrocolonnes. Une aire du cerveau contiendrait quelques milliers de macrocolonnes.
Des îlots cognitifs en nombre
Un élément de connaissance intemporel (par exemple le nom d'une rue, accompagné du souvenir visuel de ses maisons ou de ses commerces) fait appel à un certain nombre d'« îlots cognitifs » qui se lient pour former un motif que la théorie des graphes appelle une « clique », un sous-ensemble de nœuds entièrement interconnectés. La notion de « clique neurale » commence à être familière dans le champ de la neurobiologie, et nous ajoutons l'hypothèse que les nœuds réquisitionnés pour former de tels motifs graphiques correspondent physiquement aux microcolonnes corticales.
Mathématiquement, une clique peut être vue comme l'un des mots d'un code fortement redondant : deux cliques différentes, même lorsqu'elles partagent des sommets, sont aisément distinguables. Il est alors possible d'envisager de faire porter des milliers de milliards de cliques chevauchantes, mais cependant bien identifiables, par les centaines de millions de nœuds (microcolonnes) qui structurent le cortex humain. De plus, grâce au recouvrement partiel de ces morceaux d'information, une propagation d'activité peut s'effectuer de proche en proche et ainsi contribuer aux processus séquentiels de la pensée.