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    La bélonéphobie est la peur des aiguilles (belone en grec ; phobosphobos, phobie). Les victimes de la bélonéphobie sont nombreuses, et partagent en particulier une forte aversion pour les aiguilles qui sont supposées les piquer. Prise de sang, injection de médicament ou de vaccin sont à l'origine de véritables accès de terreur.

    Comme un malheur arrive rarement seul, ces phobiques, naturellement, sont aussi aichmophobiques, l'aichmophobie étant la peur intense et irrationnelle des objets tranchants tels que des couteaux, des ciseaux, des lames ou tout autre objet avec une pointe ou un tranchant -- les personnes souffrant d'aichmophobie et donc de bélonéphobie, peuvent éviter les cuisines, les ateliers de bricolage ou toute situation dans laquelle elles pourraient entrer en contact avec des objets tranchants, ce qui peut limiter leurs activités quotidiennes.

    La bélonéphobie et la peur du sang

    Fréquemment associée à la phobie de la vue du sang (ou hématophobie, considérée comme l'une des peurs les plus courantes, largement répandue), l'angoisse associée aux aiguilles est souvent à l'origine de malaises vagaux. Contrairement à d'autres, ces deux catégories de phobies n'entraînent ni nervosité ni envie de fuir, mais un ralentissement de la circulation sanguine et une baisse du rythme cardiaque. Dans les cas les plus graves, le simple fait d'envisager la confrontation à l'objet de leur frayeur provoque des sueurs froides et des tremblements.

     La bélonéphobie, la peur des aiguilles, est souvent associée à la peur du sang. © Konstiantyn Zapylaie, fotolia
     La bélonéphobie, la peur des aiguilles, est souvent associée à la peur du sang. © Konstiantyn Zapylaie, fotolia

    La bélonéphobie peut représenter un obstacle de poids pour les diabétiques et les femmes désireuses d'avoir un enfant, car ces deux groupes de personnes ont généralement besoin d'injections régulières pour gérer leur état de santé.

    Pour les diabétiques, les injections d'insulineinsuline sont essentielles pour maintenir leur glycémieglycémie sous contrôle et prévenir les complications à long terme. Cependant, la peur des aiguilles peut rendre les injections d'insuline très stressantes et difficiles à gérer pour les personnes atteintes de cette phobie.

    De même, pour les femmes désireuses d'avoir un enfant, les injections d'hormoneshormones peuvent être nécessaires pour stimuler l'ovulationovulation ou soutenir la grossessegrossesse. Les femmes atteintes de bélonéphobie peuvent éprouver une anxiété et une peur intenses à l'idée de recevoir ces injections, ce qui peut rendre le processus de procréation assistée très difficile. En prévision de la conception et ensuite au cours de la grossesse, elles doivent se plier à plusieurs examens biologiques nécessitant des prises de sang. Et la bélonéphobie est bien entendu aussi handicapante dans le cas d'analyses de dépistagedépistage ou pour la vaccination.

    Dans les deux cas, la bélonéphobie peut entraîner une mauvaise observance du traitement, ce qui peut avoir des conséquences graves sur la santé à long terme. Il est donc important de traiter la bélonéphobie chez les personnes atteintes de diabètediabète et les femmes désireuses d'avoir un enfant pour améliorer leur qualité de vie et leur santé globale.

    Traitement de la bélonéphobie

    Le fait de s'allonger, de ne pas regarder l'aiguille, de penser à autre chose, etc. Tous ces « petits moyens » peuvent aider le patient à surmonter ses appréhensions. Si cela ne suffit pas, une thérapiethérapie cognitive et comportementale permettra de domestiquer la peur et de la banaliser (Source : interview de Rachel Bocher, psychiatre au CHU de Nantes, mai 2012)).

    Le traitement de la bélonéphobie, comme pour de nombreuses phobies, peut impliquer une combinaison de thérapies comportementales, cognitives et médicamenteuses. Voici quelques options de traitement courantes :

    • Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : cette thérapie vise à aider le patient à identifier et à modifier les pensées et les comportements négatifs associés à sa peur des aiguilles. La TCC peut également impliquer une exposition graduée aux aiguilles pour aider le patient à surmonter sa peur.
    • Thérapie d'exposition : cela consiste à exposer progressivement le patient à des aiguilles, des piqûres ou des objets pointus similaires, en commençant par des images ou des vidéos et en progressant vers des situations réelles. Cette exposition répétée peut aider le patient à réduire son anxiété et sa peur.
    • Techniques de relaxation : les techniques de relaxation, telles que la respiration profonde, la méditation et la relaxation musculaire progressive, peuvent aider le patient à gérer son anxiété et sa peur.
    • Médicaments : dans certains cas, des médicaments peuvent être prescrits pour aider à gérer l'anxiété et la peur associées à la bélonéphobie. Les médicaments couramment utilisés comprennent les benzodiazépinesbenzodiazépines, les bêta-bloquantsbêta-bloquants et les antidépresseursantidépresseurs.

    Le choix du traitement dépendra de la gravitégravité de la phobie, de l'âge et de l'état de santé général du patient, ainsi que de ses préférences personnelles. Il est important de travailler avec un professionnel de la santé mentale qualifié pour élaborer un plan de traitement personnalisé et efficace.

     

    Champ lexical : bélonéphobique | peur des aiguilles