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La mémoire de travail, également connue sous le nom de mémoire à court terme, est un système qui permet de stocker et de manipuler temporairement des informations. Elle joue un rôle essentiel dans de nombreuses tâches cognitives, telles que la compréhension du langage, l'apprentissage, le raisonnement et la prise de décision.
Analogie avec un tableau blanc mental
La mémoire de travail est souvent comparée à une sorte de « tableau blanc mental » sur lequel on peut inscrire temporairement des informations et les effacer rapidement pour faire de la place à de nouvelles informations. Par exemple, la mémoire de travail permet à un serveurserveur de retenir une commande, ou bien à quiconque lors d'un dialogue de garder le fil de la conversation, ou encore lors de la lecture de se souvenir du début d'une phrase lorsque l'œil arrive à la fin. Elle est étroitement liée à l'attention, car les informations qui sont retenues dans la mémoire de travail sont généralement celles sur lesquelles on se concentre à un moment donné. Cette analogieanalogie souligne le caractère temporaire et flexible de la mémoire de travail.
Historique et recherche sur la mémoire de travail
La mémoire de travail a une capacité limitée ce qui signifie qu'elle ne peut retenir qu'un nombre limité d'informations à la fois. Les informations qu'elle contient disparaissent généralement au bout de quelques secondes, sauf si elles sont répétées ou répétées mentalement. Ce concept a été introduit pour la première fois par les psychologues cognitifs dans les années 1960 et a depuis fait l'objet de nombreuses recherches dans les domaines de la psychologie, des neurosciences et de l'informatique pour mieux comprendre le fonctionnement de la mémoire de travail et son rôle dans la cognition.
Modèle multi-composants de la mémoire de travail
Il existe plusieurs modèles de la mémoire de travail proposés par les chercheurs en psychologie cognitive et en neurosciences. Ces modèles diffèrent en termes de composantes et de processus impliqués dans la mémoire de travail, mais ils convergent tous vers l'idée que la mémoire de travail est un système complexe et dynamique qui joue un rôle crucial dans de nombreuses fonctions cognitives. L'un des plus influents est le modèle multi-composants proposé par Alan Baddeley et Graham Hitch en 1974.
Voici une description détaillée des principaux modèles de la mémoire de travail :
Modèle multi-composants de Baddeley et Hitch
Ce modèle, proposé par Alan Baddeley et Graham Hitch en 1974, est l'un des modèles les plus influents de la mémoire de travail. Il suggère que la mémoire de travail est composée de quatre sous-systèmes spécialisés :
- la boucle phonologique est responsable du traitement des informations verbales et est composé de deux parties : le tampon phonologique, qui stocke les informations verbales, et le processus de répétition articulatoire, qui permet de répéter mentalement les informations verbales pour les maintenir dans la mémoire de travail ;
- le calepin visuo-spatial est responsable du traitement des informations visuelles et spatiales et est composé de deux parties : le tampon visuel, qui stocke les informations visuelles, et le processus de répétition visuo-spatiale, qui permet de manipuler mentalement les informations visuelles et spatiales ;
- le système exécutif central (administrateur central) est responsable de la coordination et du contrôle des activités des autres sous-systèmes de la mémoire de travail. Il est impliqué dans l'attention sélective, la planification, la résolutionrésolution de problèmes et la prise de décision.
- Le tampon épisodique est une composante de la mémoire de travail qui permet de stocker des informations multimodales et d'intégrer ces informations en une représentation mentale unifiée. Le tampon épisodique est considéré comme un système de stockage temporaire qui permet de lier des informations provenant de différentes sources (par exemple, des informations visuelles et auditives) en une seule représentation mentale cohérente.
Modèle de la mémoire de travail à capacité limitée
Ce modèle, proposé par Nelson Cowan en 2001, suggère que la mémoire de travail a une capacité limitée en termes de nombre d'éléments pouvant être stockés simultanément. Selon ce modèle, la mémoire de travail est composée de deux parties :
- la mémoire à accès directaccès direct : cette partie de la mémoire de travail permet de stocker un nombre limité d'éléments (environ 4) de manière active et accessible à la conscience ;
- la mémoire à accès indirect : cette partie de la mémoire de travail permet de stocker un plus grand nombre d'éléments de manière passive et non accessible à la conscience.
Modèle de la mémoire de travail à composantes multiples
Ce modèle, proposé par Randall Engle en 1999, suggère que la mémoire de travail est composée de plusieurs composantes distinctes, chacune étant responsable du traitement d'un type spécifique d'information. Selon ce modèle, la mémoire de travail est composée de trois composantes principales :
- la mémoire phonologique : cette composante est responsable du traitement des informations verbales ;
- la mémoire visuo-spatiale : cette composante est responsable du traitement des informations visuelles et spatiales ;
- la mémoire exécutive : cette composante est responsable de la coordination et du contrôle des activités des autres composantes de la mémoire de travail.
Modèle de la mémoire de travail à base neuronale
Ce modèle, proposé par des chercheurs en neurosciences, suggère que la mémoire de travail est implémentée dans des réseaux neuronaux spécifiques dans le cerveau. Selon ce modèle, la mémoire de travail est composée de deux systèmes principaux :
- le système de maintien actif : ce système est responsable du maintien actif des informations dans la mémoire de travail en utilisant des boucles de rétroactionboucles de rétroaction neuronales ;
- le système de contrôle exécutif : ce système est responsable de la coordination et du contrôle des activités des autres systèmes de la mémoire de travail.
Lien entre mémoire de travail et attention
La mémoire de travail est étroitement liée à l'attention, car les informations qui sont retenues dans la mémoire de travail sont généralement celles sur lesquelles on se concentre à un moment donné. En d'autres termes, l'attention sélective permet de filtrer les informations pertinentes et de les maintenir dans la mémoire de travail.
De la mémoire de travail à la mémoire à long terme
Des informations de la mémoire de travail, censées être rapidement oubliées, sont parfois conservées dans la mémoire à long terme. Cela dépend de l'état émotionnel de l'individu : si un évènement bouleversant a lieu, l'information est stockée dans la mémoire à long terme (par exemple : « Où étiez-vous quand vous avez appris l'attentat du 11 septembre 2001 ? »).
De plus, une information de la mémoire à court terme peut entrer dans la mémoire à long terme si elle est utilisée de manière répétée : par exemple, un numéro de téléphone composé régulièrement finira par être retenu.
