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    Pathologie rare et sévère, la maladie de Buerger atteint les artères des membres du corps. Étroitement liée à une consommation tabagique importante, elle affecte davantage les hommes de moins de 45 ans. En privant les extrémités des membres d'un afflux sanguin normal, elle peut conduire à l'amputation.

    Qu’est-ce que la maladie de Buerger ?

    La maladie de Buerger, également appelée thromboangéite oblitérante, est une maladie vasculaire qui provoque l'obstruction des petites et moyennes artères et veines situées dans les membres supérieurs et inférieurs. Elle se caractérise notamment par une thrombose (caillot). En étant partiellement obstruées, les artères atteintes ne peuvent plus apporter le même volumevolume sanguin aux organes provoquant leur dysfonctionnement.

    Les causes de la maladie de Buerger

    Bien que le lien entre la maladie de Buerger et le tabagisme soit encore flou, il existe une corrélation évidente entre les deux. La consommation, ou l'exposition, régulière au tabac, est reconnue comme un élément déclencheur et un facteur aggravant de la maladie : 9 fois sur 10, les patients atteints sont des hommes fumeurs de moins de 40 ans. Il semble néanmoins que de plus en plus de femmes soient concernées par cette pathologie.

    Reconnu comme la cause principale de la maladie de Buerger, le tabac provoque une inflammationinflammation et un rétrécissement des artères. Chez les fumeurs chroniques, la thromboangéite oblitérante finit par s'aggraver pouvant conduire le plus souvent à l’amputation.

    Le tabagisme est reconnu comme étant la cause principale de la maladie de Buerger. La thromboangéite oblitérante, en s'aggravant, peut conduire à l’amputation. © Choo, Adobe Stock
    Le tabagisme est reconnu comme étant la cause principale de la maladie de Buerger. La thromboangéite oblitérante, en s'aggravant, peut conduire à l’amputation. © Choo, Adobe Stock

    Maladie de Buerger :  quels symptômes ?

    Généralement, les symptômessymptômes de la maladie de Buerger apparaissent au moment d'une réduction de l'apport sanguin et de manière progressive. Voici lesquels :

    • engourdissements ;
    • sensation de froid ;
    • picotements ou brûlures ;
    • crampes musculaires ;
    • douleursdouleurs ;
    • mains froides, blanches ou bleues (syndromesyndrome de Raynaud) ;
    • Plaies au bout des doigts cicatrisant difficilement ;
    • phlébitesphlébites.

    Ces sensations décrites par les patients commencent au bout des doigts et des orteils, puis remontent peu à peu vers les membres. Les crampes apparaissent dans le mollet ou le pied, lorsque la jambe est atteinte, et dans les mains et les avant-bras, quand le bras est touché. Avec l'évolution de la maladie, ces crampes sont de plus en plus douloureuses et de plus en plus longues. Par ailleurs, les lésions artérielles augmentent considérablement la fragilité de la peau des pieds : les moindres blessures ou traumatismes peuvent entraîner des ulcérations et des infections.

    À cause du risque important de nécroses, la principale complication de la maladie reste l'amputation. Dans de rares cas, des localisations inhabituelles ont été observées sur les artères digestives, coronaires et cérébrales.

    Diagnostiquer la maladie de Buerger

    Le diagnosticdiagnostic de la maladie repose essentiellement sur des critères cliniques :

    • un âge inférieur à 45 ans ;
    • une consommation de tabac en cours, ou ancienne ;
    • une présence d'ischémieischémie dans les extrémités des doigts ;
    • des ulcères ou gangrènesgangrènes ;
    • une exclusion de maladie auto-immune ;
    • une hypercoagulabilité.

    Quel traitement pour la maladie de Buerger ?

    Actuellement, il n'existe aucun traitement spécifique à la maladie de Buerger. Pour la soigner, les spécialistes se concentrent sur la symptomatologie.

    Le saviez-vous ?

    La maladie de Buerger dans le monde : la maladie n’affecte pas l’ensemble de la population mondiale à parts égales. Sa prévalence est notamment de 0,5 à 5,6 % en Europe de l’Ouest, de 45 à 63 % en Inde, de 16 à 66 % au Japon et en Corée, puis de plus de 80 % chez les Juifs ashkénazes.

    Le sevrage tabagique

    La prise en charge médicale de la maladie implique un arrêt immédiat de la consommation de tabac. Sa poursuite ou sa reprise provoquent une aggravation de la pathologie. Également mise en cause, la consommation de cannabiscannabis doit aussi être stoppée par le patient.

    Les traitements

    En cas de circulation sanguine insuffisante avec risque d'amputation, les patients se voient administrer des vasodilatateursvasodilatateurs puissants par perfusionperfusion. Ce type de traitement requiert une hospitalisation de quelques jours.

    La chirurgie

    Une opération chirurgicale, comme la sympathectomie, peut être indiquée chez certains patients. Elle permet de réséquer certains nerfsnerfs et de prévenir la constriction des vaisseaux sanguins. Toutefois, cette intervention n'améliore les flux sanguins que de manière temporaire.

    En présence de la maladie de Buerger, des mesures complémentaires restrictives sont données au patient :

    • éviter l'exposition au froid ;
    • ne pas prendre de médicaments entraînant la constriction des vaisseaux sanguins ;
    • stopper la prise de médicaments favorisant la coagulationcoagulation (œstrogènesœstrogènes, par exemple) ;
    • prévenir les traumatismes du pied et les blessures aux extrémités.

    Les trois points à retenir sur la maladie de Buerger :

    • elle touche essentiellement les hommes ;
    • elle est déclenchée et aggravée par une consommation tabagique ;
    • elle peut conduire à l'amputation d'un membre.