Les conduites de climatisation sont un environnement propice à la multiplication des bactéries responsables de la légionellose. © John Pozadzi, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

Les conduites de climatisation sont un environnement propice à la multiplication des bactéries responsables de la légionellose. © John Pozadzi, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

La légionellose est une forme de pneumopathie grave et parfois mortelle. Elle est provoquée par une bactérie, Legionella pneumophila, et parfois par d'autres espèces de légionelles. 

Agent de la légionellose

Legionella pneumophila est une bactérie qui vit naturellement dans l'environnement et prolifère dans les eaux tièdes et les endroits tièdes et humides. Elle est fréquente dans les lacs, les rivières, les ruisseaux, les sources chaudes et divers autres gîtes aquatiques. Elle s'observe également dans le sol et dans le terreau de rempotage.

Transmission de la légionellose

Legionella pneumophila a été identifiée pour la première fois en 1977 : c'est cette bactérie qui a provoqué une flambée de pneumopathies graves dans le centre où s'est réunie une convention, aux États-Unis en 1976. Depuis, elle a été associée à diverses flambées reliées à des systèmes aquifères artificiels mal entretenus, notamment aux tours aéroréfrigérantes ou aux aérocondenseurs employés pour la climatisation dans les climatiseurs et les systèmes de refroidissement industriels, aux réseaux de distribution d'eau chaude et froide dans des bâtiments publics et privés, et aux bains bouillonnants.

Après inhalation des aérosols, les bactéries présentes sont absorbées au niveau des alvéoles pulmonaires puis elles envahissent les macrophages, cellules du système immunitaire, qu'elles finissent par détruire.

La quantité de légionelles nécessaires pour provoquer une infection est inconnue, mais la dose infectieuse pourrait être faible pour des personnes sensibles, car on connaît des cas d'infection après exposition de quelques minutes seulement à la source de certaines flambées et d'autres situés jusqu'à 3,2 kilomètres de la source. La survenue de l'infection dépend de plusieurs facteurs : degré de contamination de l'eau, efficacité de la formation d'aérosols et de la dissémination de la bactérie par voie aérienne, facteurs d'hôte et virulence de la souche de légionelle en cause.

Symptômes de la légionellose

Légionellose est un terme générique appliqué aux formes pulmonaires et non pulmonaires d'infection par Legionella.

La forme non pulmonaire est une affection aiguë, à guérison spontanée, de type grippal, d'une durée de deux à cinq jours. L'incubation va de quelques heures à 48 heures. Les symptômes majeurs sont la fièvre, les frissons, les céphalées, la dégradation de l'état général et les douleurs musculaires (myalgies). Aucun décès n'est associé à ce type d'infection.

La légionellose pulmonaire a une durée d'incubation de deux à dix jours (mais qui peut atteindre 16 jours, comme on l'a observé lors de flambées récentes bien documentées). Initialement, les symptômes sont la fièvre, la perte d'appétit, les céphalées, la dégradation générale et la léthargie. Certains patients présentent également des douleurs musculaires, des diarrhées et une confusion. À ce tableau s'ajoute généralement une toux initiale bénigne, productive chez un nombre de patients qui peut atteindre 50 %. Chez environ un tiers des patients, on observe des crachats contenant du sang ou une hémoptysie. La gravité de la maladie est variable, de la toux bénigne à la pneumopathie rapidement fatale. Le décès est dû à la pneumopathie évolutive accompagnée d'une insuffisance respiratoire ou d'un choc et d'une défaillance multiviscérale.

Non traitée, cette forme s'aggrave en général pendant la première semaine. Comme pour les autres pneumopathies sévères, les complications les plus fréquentes de la légionellose sont :

  • l'insuffisance respiratoire ;
  • le choc ;
  • l'insuffisance rénale aiguë ;
  • la défaillance multiviscérale. 

Traitement de la légionellose

La guérison nécessite un traitement antibiotique et après plusieurs semaines, voire plusieurs mois, elle est en général complète. Il s'ensuit parfois une pneumopathie évolutive, un échec du traitement de la pneumopathie et, rarement, des séquelles cérébrales.

Le taux de mortalité par légionellose est fonction de la gravité de la maladie, de l'adéquation du traitement antimicrobien initial, des conditions dans lesquelles Legionella a provoqué l'infection et des facteurs de l'hôte (la maladie est en général plus grave chez les immunodéprimés). Le taux de létalité peut atteindre 40 à 80 % chez les patients immunodéprimés non traités, et peut être ramené à 5 à 30 % quand la prise en charge est appropriée, suivant la gravité des signes et des symptômes cliniques. Le taux de mortalité se situe en général dans la fourchette 10 à 15 % chez les personnes capables d'élaborer une réponse immunitaire.