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    Les piqûres de tiques, ce n'est pas si rare. Depuis le lancement du programme participatif Citique, coordonné par l'Institut national de recherche pour l'agricultureagriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) en janvier 2017, près de 86 000 de celles que l'on devrait plutôt qualifier de morsuresmorsures de tiques ont été signalées. Dont presque 73 000 sur des humains. Des incidents de piqûres qui se produisent de plus en plus jusque dans nos jardins.

    Sur cette carte, la répartition par région du nombre de tiques analysées et du nombre de tiques, parmi elles, porteuses de pathogènes. © Jonas Durand, CiTIQUE
    Sur cette carte, la répartition par région du nombre de tiques analysées et du nombre de tiques, parmi elles, porteuses de pathogènes. © Jonas Durand, CiTIQUE

    Le risque avec les piqûres de tiques

    L'ennui, c'est qu'une piqûre de tiques peut ne pas être anodine. Parce que les tiques, rappelons-le, peuvent être porteuses de pathogènes.

    Pour apprendre à vous protéger contre les tiques et les nombreux pathogènes qu'elles portent, pense à (ré)écouter cet épisode de La Santé sur Écoute, animé par Julie Kern. © Futura

    Dans notre pays, on trouve surtout celle que l'on nomme Ixodes ricinus. Elle transmet, par exemple, la fameuse maladie de Lyme. Mais depuis quelque temps, des tiques d'un autre genre semblent vouloir s'installer dans les départements du pourtour méditérranéen - parce qu'elles aiment les environnements plutôt secs comme la garriguegarrigue ou le maquismaquis. Des Hyalomma marginatum qui elles, peuvent être porteuses du virusvirus de la fièvrefièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) dont le taux de létalité atteint 30% dans certains pays. Si aucun cas humain n'a encore été rapporté, fin 2023, le virus a toutefois été détecté pour la première fois en France dans des tiques collectées sur des bovins. Le risque de contaminationcontamination est donc désormais réel. D'autant que, contrairement à Ixodes ricinusHyalomma marginatum ne se contente pas d'attendre ses victimes, perchée sur une brindille. Cette tique-là se cache dans le sol et peut littéralement poursuivre sa proie sur une centaine de mètres et pendant quelques dix minutes...

    Sur cette carte, les zones dans lesquelles vous risquez le plus de rencontrer des tiques. © I. Lebert et al., <em>Geospatial Health</em>
    Sur cette carte, les zones dans lesquelles vous risquez le plus de rencontrer des tiques. © I. Lebert et al., Geospatial Health

    Une météo du « risque tique » pour nous mettre en garde

    Pour aider à en protéger la population, des chercheurs analysent sans relâche les données récoltées par des scientifiques citoyens et dans sept observatoires caractérisés par différents climats de France métropolitaine ainsi que sur les données météorologiques et des données de l'environnement (altitude, végétation, sol, etc.). Des campagnes d'observations complémentaires de terrain sont aussi réalisées. Ce qui en ressort ? Une carte indiquant les zones à risque. Et très bientôt, un modèle qui permettra de donner comme une météométéo du « risque tique ». De prédire l'activité des tiques en fonction des conditions météorologiques. Une carte d'autant plus importante qu'avec le réchauffement climatiqueréchauffement climatique, la survie des tiques est favorisée et son cycle de vie s'accélère. Et avec un climat méditerranéenclimat méditerranéen qui pourrait s'étendre jusqu'à la vallée du Rhône et aux côtes atlantiques, Hyalomma marginatum semble avoir de beaux jours devant elle.

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