Les toilettes publiques. Certains se refusent à les utiliser. Et à en croire cette nouvelle étude menée par des chercheurs américains, ils n’ont peut-être pas tort. Car elle nous apprend que même un geste aussi hygiénique que celui de tirer la chasse nous fait courir un risque de contamination par un virus.


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    Les toilettes publiques ne sont pas forcément les endroits les plus propres qui existent. De nombreuses personnes différentes y passent chaque jour. Et elles ne sont pas toujours suffisamment ventilées. Ainsi il y a quelques mois déjà, des chercheurs chinois s'étaient inquiétés de comprendre comment tirer la chasse d’eau peut vous exposer au coronarivus. Aujourd'hui, ce sont des chercheurs de la Florida Atlantic University (États-Unis) qui présentent les résultats de leurs travaux à ce sujet.

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    Comment tirer la chasse d’eau peut vous exposer au coronavirus

    Rappelons en effet qu'une grande variété d'agents pathogènes se retrouvent dans les urines, les matièresmatières fécales et les vomissures et demeurent dans l'eau stagnante des toilettes. Au moment de tirer la chasse et en fonction de la conception, de la pressionpression de l'eau et de la puissance de rinçage, de nombreux aérosolsaérosols contenant ces microbesmicrobes peuvent être dispersés dans les airsairs.

    Les chercheurs se sont intéressés à trois scénarios différents : une chasse d'eau tirée sur des toilettes sans couvercle, une chasse d'eau tirée sur des toilettes au couvercle rabattu et une chasse d'eau tirée sur un urinoir. Et ils ont utilisé un compteur de particules placé à différentes hauteurs pour mesurer la taille et le nombre de gouttelettes générées par l'opération.

    Des chercheurs de la <em>Florida Atlantic University</em> (États-Unis) ont mesuré la taille et la quantité de gouttelettes générées par un rinçage de toilettes ou d’urinoir à différentes hauteurs. © <em>Florida Atlantic University</em>
    Des chercheurs de la Florida Atlantic University (États-Unis) ont mesuré la taille et la quantité de gouttelettes générées par un rinçage de toilettes ou d’urinoir à différentes hauteurs. © Florida Atlantic University

    Pour plus d’hygiène, il faut ventiler

    Résultat : à chaque fois que la chasse d’eau est tirée, jusqu'à des dizaines de milliers de gouttelettes sont générées. Toilettes ou urinoir ont par ailleurs généré de grandes quantités de gouttelettes de moins de trois micromètresmicromètres. Des gouttelettes qui constituent un risque de transmission important si elles contiennent des agents infectieux. D'autant que celles-ci semblent se maintenir à des hauteurs allant jusqu'à 1,50 mètre pendant plus de 20 secondes après le rinçage.

    Après trois heures de tests et plus de cent chasses d'eau tirées, les niveaux d'aérosols dans l'environnement ambiant ont substantiellement augmenté. De 209 % même, pour les particules d'une taille comprise entre 0,5 et 1 micromètre. Le signe, selon les chercheurs, que les systèmes de ventilationventilation des toilettes publiques ne sont pas adaptés et ne permettent pas d'éliminer efficacement le risque de contamination des usagers par un virus aéroporté.

    Petite surprise : le fait de rabattre le couvercle sur les toilettes avant de tirer la chasse ne change que peu de choses. La plupart des gouttelettes semblent réussir à s'échapper par les petits espaces qui existent entre le siège et le couvercle. C'est donc bien plus sur la ventilation ou au moins, la redirection du flux d'air en fonction de la disposition des toilettes qu'il faudrait jouer pour améliorer la situation.