Le rhume, la gastro, la grippe sont des maladies virales que l'on peut attraper chaque année. Mais pourquoi ces virus sont-ils capables de nous réinfecter plusieurs fois ? Si, de leur côté, ils évoluent, des chercheurs américains ont également mis en évidence un fonctionnement dans le système immunitaire qui facilite la tâche aux pathogènes.
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Il y a des virus qui nous infectent tous les ans, sans relâche et sans que notre système immunitaire ne puisse y faire grand chose : les virus responsables du rhume, de la gastrogastro ou encore plus récemment celui du Covid-19. Si l'évolution constante de ces virus leur permettent de nous réinfecter, la façon dont notre système immunitaire réagit favorise aussi les réinfections.
Une étude parue dans Science montre que la majorité des anticorps ont tendance à se fixer sur certaines parties du virus accessible, délaissant d'autres cibles. Une simple mutation permet aux virus d'échapper à leur action. Les chercheurs du Brigham and Women's Hospital et de l'université d'Harvard à Boston ont analysé plusieurs centaines d'échantillons sanguins venant de France, des États-Unis et du Pérou pour mettre en évidence ce phénomène.
Cette recherche a été possible grâce à un outil innovant conçu en 2015 par les mêmes scientifiques, le Virscan. À partir d'une simple goutte de sang, celui-ci permet d'identifier toutes les infections passées d'une personne ; 569 échantillons sanguins ont été passés au Virscan pour étudier sur quels épitopesépitopes se fixent préférentiellement les anticorps. Ils ont cartographié 376 de ces épitopes pour comprendre quelles structures « attirent » plus les anticorps.
La cible favorite des anticorps
Il apparait que les anticorps préfèrent se fixer sur les régions des épitopes qui contiennent une séquence précise d'acides aminésacides aminés plutôt que de choisir une cible au hasard sur le virus. Pour le pathogènepathogène, il suffit donc de muter et de modifier un seul de ces acides aminés dans les régions ciblées par les anticorps pour leur échapper et être capable de réinfecter à nouveau la même personne.
« Nous avons découvert une architecture cachée dans notre système immunitaire qui fait que les personnes, peu importe où ils vivent dans le monde, produisent essentiellement les mêmes anticorps, ce qui laisse au virus seulement quelques cibles desquelles il peut s'échapper et continuer à se répandre et à évoluer », explique Ellen L. Rocks, chercheuse au Elledge Lab.
Certaines personnes produisent d'autres anticorps qui ciblent une autre séquence d'acides aminés et contre lesquels les virus résistent moins. Plus rares, ils pourraient protéger les personnes concernées contre les réinfections. « Ces anticorps plus atypiques sont plus difficiles à éviter, c'est un élément important à considérer pour la conception de meilleures thérapies et vaccins », conclut Stephen J. Elledge, premier auteur de l'étude