Quand on pense à une zoonose, on pense souvent à un animal qui transmet une maladie à un humain. Mais l'inverse est aussi possible, et ces zoonoses « inversées » peuvent aussi participer à l'émergence de nouvelles pandémies.
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Souvenez-vous entre 2009 et 2010, le virus de la grippe A H1N1 (ou pdm09), surnommé « grippe porcine » provoquait une pandémie mondiale dévastatrice avec environ 280 000 morts. C'était la deuxième fois qu'un virus H1N1 tourmentait l'humanité après la fameuse épidémie de grippe espagnole de 1918. « Pdm9 » continue toujours d'intéresser les scientifiques car, après le pic de cas de 2009-2010, ce dernier n'a pas disparu et a continué d'infecter occasionnellement des humains et des animaux.
Des virologues et des vétérinairesvétérinaires de l'université de l'Iowa aux États-Unis se sont intéressés à ces passages répétitifs du virus entre humains et animaux. Leur étude, parue dans Plos One, conclut que l'Homme a transmis 370 fois le virus à des porcs lors de zoonoseszoonoses « inversées ».
Surveiller les humains et les animaux pour prévenir les prochaines pandémies
Le terme zoonose définit des maladies infectieuses qui se transmettent entre animaux et humains. Si on retient plutôt que ce sont les animaux qui nous transmettent ces maladies, l'inverse est également possible. Cela n'est pas sans conséquence sur l'évolution des virus. Dans le cas de l'H1N1 pdm9, les scientifiques expliquent que, si la plupart des passages du virus de l'humain vers le porc sont des cas isolés, une minorité d'entre eux a conduit à sa circulation durable chez les animaux. C'est le cas pour 150 évènements de transmission humain vers animal répertorié entre 2018 et 2020.
En circulation parmi les animaux, le virus H1N1 pdm9 a évolué et acquis des nouvelles caractéristiques génétiquesgénétiques qui augmentent le risque d'un nouveau passage de porc vers les humains -- les scientifiques ont identifié au moins cinq évènements de ce genre. Selon les scientifiques de l'université de l'Iowa, ces nouvelles souches ne ressemblent pas à celles contenues dans le vaccin trivalent contre la grippe porcine qui pourrait n'offrir qu'une protection limitée en cas d'épidémie. Ils écrivent dans un communiqué de presse : « Limiter la diversité du virus chez les porcs peut réduire le risque d'émergenceémergence des nouveaux virus et une potentielle transmission du porc vers l'humain du virus de la grippe A ».